Les fanfict, ça own.
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Les fanfict, ça own.
Une petite fanfict' (Un lien pour ceux qui savent pas ce que c'est > Here <).
Enjoy.
Episode 1 - Deux filcs ami ami.
16 janvier. 13h37. Comissariat Central de Chaos.
"L NK". C'est ce qui était inscrit sur la porte devant eux en vieilles lettres dorées qui ne demandaient qu'à tomber.
Anutsu : "Le Nain Kastré."
Zoufouille: "Laxatif Non Kuratif."
Ils émirent un gloussement.
Anutsu : "Attends, attends, écoute celle-là, Lopette Navrante de Konnerie."
- Pas mal, pas mal. Mais je peux faire mi... ". Une voix rugissante les interrompit soudain : "Bon vous allez rentrer dans mon bureau bande de puceaux !!".
Anutsu entra le premier, parce qu'il est le héros et que j'écris ce que je veux d'abord. Il entra donc le premier suivi de Zoufouille, son collègue de travail depuis les années 70, la Californie et les sandwichs au crabe. Tout avait commencé entre eux quand...attendez, quand je dis « tout », j'entends par là leur amitié et un non un ticket de Keno, une tarte aux fraises ou de l'homosexualité (oui j'essaie toujours de faire plaisir aux minorités en les citant de la façon la plus anodine du monde dans une liste de choses simples et normales. Intégration, normalité, ils aiment.). Bref tout avait commencé au lycée, ou plutôt devrais-je dire à la High School d'Alberta Bay en Californie où ils ont tout deux fait leurs études de police. Etant assis à la même table, ils ont vite été contraint de faire connaissance, même si Anutsu crevait d'envie de s'asseoir à côté de la grosse salope de Melissa. Elle était vraiment bonne. Cette grosse salope. Bref, d'exposés en résolution d'enquêtes, ils sont vite devenus comme les doigts de la main ou les yeux de la tête pour les manchots (n'oublions pas les minorités. Intégration, normalité, ils aiment) et c'est tout naturellement qu'une fois leur Bac P en poche (P comme Police, voyons, si le bac Prostitution existait, ça se saurait), ils ont choisi le même comissariat pour combattre l'injustice et le Malin, où ils sont devenus des légendes policières. La résolution de l'affaire Ahura Mazdah ? C'était eux. Le démantèlement du trafic de Pupa ? C'était eux. La fake auction de GTB ? C'était eux. L'event Muffler ? Ah euh ça c'était batou, un inspecteur à la mèche de cheveux bien collée sur le front qui à part faire des courbettes devant le grand patron résolvait autant d'enquêtes que Koisha se tape de filles. Bref, c'était les meilleurs, they were the best, hola como estas. Mais, autant le résultat ne laissait rien à redire, autant leurs méthodes peu orthodoxes gênaient dans le métier (oui, y'a beaucoup de cathos dans la police) et ils étaient autant convoqués chez Link, the big boss of the Komissariat, qu'Anutsu se tapaient de playmates.
Aujourd'hui encore, ils avaient été convoqué et, après avoir gratté des mois pour enlever la lettre I, ils espéraient bien faire disparaître la lettre K de la porte du comissaire, c'est vrai quoi, pour les acronymes c'est bidon, y'a rien qui commence par K.
Link : "Bon...écoutez-moi bien vous deux, j'en ai rien à foutre de vos petits numéros de Starsky et Butch...
- Starsky et Hutch Monsieur.
- Ta gueule Zouf.
- OwNagE bOmb, hurla Anutsu en mimant le bruit d'une explosion atomique (NC). »
Link reprit : "Je disais donc, marre de vos conneries de gamins prépubères. Vous êtes là pour combattre le crime, pas pour substituer ce crime à une activité encore plus malsaine, à un crime encore plus dérangeant car cautionné par la loi et appliqué par vous, fonctionnaires de l'état »
Zoufouille et Anutsu se regardèrent d'un air dubitatif. Link atteré devant un QI aussi bas qu'une table basse, reprit. « Ce que je veux dire, c'est que vous utilisez les mêmes méthodes que les bandits, vous n'êtes rien d'autre que des bandits approuvés par l'Etat. Hier, quand on vous a envoyé pour un code 49 sur Geffen Street, c'était pour le régler en douceur, pas foutre le feu au quartier et impliquer 32 civils dans l'affaire. Merde, c'est si dur que ça de dire à un braqueur de poser son arme sans tirer 650 balles d'AK 47?
- Mais Monsieur, ...
- Ta gueule Zouf.
- OwNagE bOmb !!!111
- Les experts sont venus sur les lieux et vous avez bien tiré 652 balles pour arrêter un type armé d'un couteau.
- Il était résistant l'enfoiré, ajouta fièrement Anutsu.
- Très résistant même, en plus il courait plutôt vite, fit Zouf, encouragé par l'audace de son partenaire.
- Ouais...pour quelqu'un à qui on a mis 30 rafales de balles dans la cuisse, ils se débrouillait pas mal, finit Anutsu hilare.
Les deux inspecteurs partirent en rire en éxecutant des gestes tout droit sortis d'un clip de rap.
"Ca suffit !!" Et le bruit du poing de Link qui (s')écrasa (sur) le bureau retentit dans tout le commissariat. J'en ai marre de votre incompétence, de vos manières de stars et de la façon dont vous vous foutez de ma gueule à chaque fois que vous attendez devant ma porte.
Zouf regarda Anutsu tout en pensant la même chose que lui : "Comment a-t-il pu entendre nos jeux acronymiques ??!".
"Vous avez une dernière chance de vous racheter. Hier, un journaliste a été assassiné et il me faut vite un coupable avant que les médias se déchaînent. Vous avez 3 jours pour trouver le coupable. En cas d'échec, vous devez vous couper le pied gauche et le jeter dans une fosse remplie de seringues.
- ...
- Non je déconne. En cas d'échec, vous êtes virés mes cocos". Link émit un sourire devant la mine déconfite des deux inspecteurs et il ajouta fièrement : "Ownage bomb, c'est comme ça que vous dites, n'est ce pas ? »
"On est dans la merde vieux fit Zouf à son collègue de travail et accessoirement héros.
- A qui le dis-tu.
- A toi.
- C'était pas une question.
- Ah."
Ils restèrent sans rien dire pendant une demi heure, pensifs, dans le bureau qu'ils partagaient depuis 13 ans et où s'amoncelaient différentes pièces à convictions telles que des canettes de bière ou des magazines de mode mais sans la mode, juste les filles.
Le téléphone sonna. Zouf prit le combiné de la main gauche, la main droite trop occupée à chercher des trésors enfouis dans son orifice nasal.
- Inspecteur Zoufouille à l'appareil.
- ChchchchchChhchchChhh (dans tout bon film qui se doit, on n'entend pas ce que le type à l'autre bout du fil dit)
- Ouais c'est nous.
- Chhhchcuchcchcuchchcuchchcuccchdflljfd etc.
- Ok. Bah rapporte-le et fais pas chier."
Il raccrocha. Anutsu qui griboullait la tête de son patron sur un vieux cahier releva la tête : "C'était qui ?
- Deedo, elle nous rapporte le dossier pour qu'on commence l'enquête.
- Elle bosse encore ici elle ?
- Non non, elle est astronaute maintenant, elle se faisait juste chier sur la lune et elle vient nous aider.
- Haha. Je sais pas, j'avais entendu des rumeurs sur elle, comme quoi elle allait être virée etc. Enfin, entre les pots de vin et les promotions canapé qu'elle a eu ici, elle pourra toujours se réorienter dans la décoration intérieure."
Zouf éclata de rire, au moment même où Deedo fit son apparition dans le bureau.
"J'amène le dossier... Pourquoi vous riez comme des cons tous les deux ?
- Parce que tu viens de te faire oWnagE bOmbE !! fit Zouf en ayant du mal à contenir son fou rire.
- Abrutis". Elle jeta le dossier sur le bureau et s'en alla, claquant la porte derrière elle.
- Tu vois Anutsu, c'est pour ça que j'en ai marre de cette boite, y'a pas une seule personne qui a de l'humour, il font tous la gueule, ils sourient jamais, ils...Hého, tu m'écoutes ?
Mais Anutsu n'écoutait plus, il était devenu aussi pâle que Michael Jackson depuis qu'il avait ouvert le dossier que Deedo avait jeté. Il releva la tête vers Zouf : "On est dans la merde vieux. On est dans la merde."
(PS : PAS DE MESSAGE POUR REPONDRE A CETTE FANFICTION, j'préfèrerais faire suivre les épisodes sans rien entre. Si vous voulez faire des commentaires, ce serait mieux de faire un new topic)
Enjoy.
Episode 1 - Deux filcs ami ami.
16 janvier. 13h37. Comissariat Central de Chaos.
"L NK". C'est ce qui était inscrit sur la porte devant eux en vieilles lettres dorées qui ne demandaient qu'à tomber.
Anutsu : "Le Nain Kastré."
Zoufouille: "Laxatif Non Kuratif."
Ils émirent un gloussement.
Anutsu : "Attends, attends, écoute celle-là, Lopette Navrante de Konnerie."
- Pas mal, pas mal. Mais je peux faire mi... ". Une voix rugissante les interrompit soudain : "Bon vous allez rentrer dans mon bureau bande de puceaux !!".
Anutsu entra le premier, parce qu'il est le héros et que j'écris ce que je veux d'abord. Il entra donc le premier suivi de Zoufouille, son collègue de travail depuis les années 70, la Californie et les sandwichs au crabe. Tout avait commencé entre eux quand...attendez, quand je dis « tout », j'entends par là leur amitié et un non un ticket de Keno, une tarte aux fraises ou de l'homosexualité (oui j'essaie toujours de faire plaisir aux minorités en les citant de la façon la plus anodine du monde dans une liste de choses simples et normales. Intégration, normalité, ils aiment.). Bref tout avait commencé au lycée, ou plutôt devrais-je dire à la High School d'Alberta Bay en Californie où ils ont tout deux fait leurs études de police. Etant assis à la même table, ils ont vite été contraint de faire connaissance, même si Anutsu crevait d'envie de s'asseoir à côté de la grosse salope de Melissa. Elle était vraiment bonne. Cette grosse salope. Bref, d'exposés en résolution d'enquêtes, ils sont vite devenus comme les doigts de la main ou les yeux de la tête pour les manchots (n'oublions pas les minorités. Intégration, normalité, ils aiment) et c'est tout naturellement qu'une fois leur Bac P en poche (P comme Police, voyons, si le bac Prostitution existait, ça se saurait), ils ont choisi le même comissariat pour combattre l'injustice et le Malin, où ils sont devenus des légendes policières. La résolution de l'affaire Ahura Mazdah ? C'était eux. Le démantèlement du trafic de Pupa ? C'était eux. La fake auction de GTB ? C'était eux. L'event Muffler ? Ah euh ça c'était batou, un inspecteur à la mèche de cheveux bien collée sur le front qui à part faire des courbettes devant le grand patron résolvait autant d'enquêtes que Koisha se tape de filles. Bref, c'était les meilleurs, they were the best, hola como estas. Mais, autant le résultat ne laissait rien à redire, autant leurs méthodes peu orthodoxes gênaient dans le métier (oui, y'a beaucoup de cathos dans la police) et ils étaient autant convoqués chez Link, the big boss of the Komissariat, qu'Anutsu se tapaient de playmates.
Aujourd'hui encore, ils avaient été convoqué et, après avoir gratté des mois pour enlever la lettre I, ils espéraient bien faire disparaître la lettre K de la porte du comissaire, c'est vrai quoi, pour les acronymes c'est bidon, y'a rien qui commence par K.
Link : "Bon...écoutez-moi bien vous deux, j'en ai rien à foutre de vos petits numéros de Starsky et Butch...
- Starsky et Hutch Monsieur.
- Ta gueule Zouf.
- OwNagE bOmb, hurla Anutsu en mimant le bruit d'une explosion atomique (NC). »
Link reprit : "Je disais donc, marre de vos conneries de gamins prépubères. Vous êtes là pour combattre le crime, pas pour substituer ce crime à une activité encore plus malsaine, à un crime encore plus dérangeant car cautionné par la loi et appliqué par vous, fonctionnaires de l'état »
Zoufouille et Anutsu se regardèrent d'un air dubitatif. Link atteré devant un QI aussi bas qu'une table basse, reprit. « Ce que je veux dire, c'est que vous utilisez les mêmes méthodes que les bandits, vous n'êtes rien d'autre que des bandits approuvés par l'Etat. Hier, quand on vous a envoyé pour un code 49 sur Geffen Street, c'était pour le régler en douceur, pas foutre le feu au quartier et impliquer 32 civils dans l'affaire. Merde, c'est si dur que ça de dire à un braqueur de poser son arme sans tirer 650 balles d'AK 47?
- Mais Monsieur, ...
- Ta gueule Zouf.
- OwNagE bOmb !!!111
- Les experts sont venus sur les lieux et vous avez bien tiré 652 balles pour arrêter un type armé d'un couteau.
- Il était résistant l'enfoiré, ajouta fièrement Anutsu.
- Très résistant même, en plus il courait plutôt vite, fit Zouf, encouragé par l'audace de son partenaire.
- Ouais...pour quelqu'un à qui on a mis 30 rafales de balles dans la cuisse, ils se débrouillait pas mal, finit Anutsu hilare.
Les deux inspecteurs partirent en rire en éxecutant des gestes tout droit sortis d'un clip de rap.
"Ca suffit !!" Et le bruit du poing de Link qui (s')écrasa (sur) le bureau retentit dans tout le commissariat. J'en ai marre de votre incompétence, de vos manières de stars et de la façon dont vous vous foutez de ma gueule à chaque fois que vous attendez devant ma porte.
Zouf regarda Anutsu tout en pensant la même chose que lui : "Comment a-t-il pu entendre nos jeux acronymiques ??!".
"Vous avez une dernière chance de vous racheter. Hier, un journaliste a été assassiné et il me faut vite un coupable avant que les médias se déchaînent. Vous avez 3 jours pour trouver le coupable. En cas d'échec, vous devez vous couper le pied gauche et le jeter dans une fosse remplie de seringues.
- ...
- Non je déconne. En cas d'échec, vous êtes virés mes cocos". Link émit un sourire devant la mine déconfite des deux inspecteurs et il ajouta fièrement : "Ownage bomb, c'est comme ça que vous dites, n'est ce pas ? »
"On est dans la merde vieux fit Zouf à son collègue de travail et accessoirement héros.
- A qui le dis-tu.
- A toi.
- C'était pas une question.
- Ah."
Ils restèrent sans rien dire pendant une demi heure, pensifs, dans le bureau qu'ils partagaient depuis 13 ans et où s'amoncelaient différentes pièces à convictions telles que des canettes de bière ou des magazines de mode mais sans la mode, juste les filles.
Le téléphone sonna. Zouf prit le combiné de la main gauche, la main droite trop occupée à chercher des trésors enfouis dans son orifice nasal.
- Inspecteur Zoufouille à l'appareil.
- ChchchchchChhchchChhh (dans tout bon film qui se doit, on n'entend pas ce que le type à l'autre bout du fil dit)
- Ouais c'est nous.
- Chhhchcuchcchcuchchcuchchcuccchdflljfd etc.
- Ok. Bah rapporte-le et fais pas chier."
Il raccrocha. Anutsu qui griboullait la tête de son patron sur un vieux cahier releva la tête : "C'était qui ?
- Deedo, elle nous rapporte le dossier pour qu'on commence l'enquête.
- Elle bosse encore ici elle ?
- Non non, elle est astronaute maintenant, elle se faisait juste chier sur la lune et elle vient nous aider.
- Haha. Je sais pas, j'avais entendu des rumeurs sur elle, comme quoi elle allait être virée etc. Enfin, entre les pots de vin et les promotions canapé qu'elle a eu ici, elle pourra toujours se réorienter dans la décoration intérieure."
Zouf éclata de rire, au moment même où Deedo fit son apparition dans le bureau.
"J'amène le dossier... Pourquoi vous riez comme des cons tous les deux ?
- Parce que tu viens de te faire oWnagE bOmbE !! fit Zouf en ayant du mal à contenir son fou rire.
- Abrutis". Elle jeta le dossier sur le bureau et s'en alla, claquant la porte derrière elle.
- Tu vois Anutsu, c'est pour ça que j'en ai marre de cette boite, y'a pas une seule personne qui a de l'humour, il font tous la gueule, ils sourient jamais, ils...Hého, tu m'écoutes ?
Mais Anutsu n'écoutait plus, il était devenu aussi pâle que Michael Jackson depuis qu'il avait ouvert le dossier que Deedo avait jeté. Il releva la tête vers Zouf : "On est dans la merde vieux. On est dans la merde."
(PS : PAS DE MESSAGE POUR REPONDRE A CETTE FANFICTION, j'préfèrerais faire suivre les épisodes sans rien entre. Si vous voulez faire des commentaires, ce serait mieux de faire un new topic)
Presti- Ado en éveil
- Messages : 181
Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Episode 2 - Où l'on apprend à se méfier de Loki dort.
16 janvier. 18h81. Oui 81. Le Fuck Chaos, à Loki.
Fuck Chaos. Ce qui aurait pu être considéré de loin comme un graffiti était en fait l'enseigne fluorescente bleue émise par les vieux néons grésillants d'un pub de Loki. Qui faisait également office d'auberge, de bordel et de coupe-gorge. Littéralement. Si Loki était le tiers monde, ce quartier et plus précisément cet endroit, le Fuck Chaos, était le tiers du tiers monde, le 1/9ème monde. Là où se vautraient, se rencontraient, s'accouplaient, se battaient, parfois se tuaient, souvent se tuaient, se complaisaient dans la puanteur, la crasse, le souffre, la maladie et la dégénérescence humaine les camés, les putes, les voleurs, les tueurs à gage, les détraqués sexuels, les alcooliques et les fans de Voulzy. Tout cela dans le désordre, le chaos -sans mauvais jeu de mots-, la bestialité la plus totale sans qu'aucune loi ni morale ne vienne régir quoique ce soit. Au Fuck Chaos comme dans tout le quartier du Loki, seule la loi du plus fort, celui qui remue ta paire de couilles ensanglantées devant tes yeux et te demande d'ouvrir grand la bouche, le canon froid de son 35 mm pressé nerveusement contre ta tempe, seule cette loi comptait. De police il n'y avait pas, pas plus qu'il n'y avait de prison et de douches communes, qui auraient poussé à elles seules des centaines de détraqués de la bite au crime, Point de tribunal non plus, à Loki les seuls gars qui portaient des perruques n'étaient pas de ceux à se faire appeler Votre Honneur mais plutôt du genre à se mettre à genoux devant vous.
De tout ça Khalan en avait rien à foutre, non pas qu'il fut muni d'une paire de couilles plus importante que la moyenne mais il avait littéralement vu le jour dans cette rue, entre le Fuck Chaos et le boucher deux maisons plus loin, qui s'était fait transformé en passoire, 72 coups de couteau s'il vous plaît, par un gars qui avait trouvé des vers dans son entrecôte. Et pour Khalan, comme pour une bonne partie des natifs de Loki, la violence était tombée dans la normalité et mourir de vieillesse était un luxe réservé au chiens de "l'autre côté" (les Lokiens désignaient Chaos dont ils étaient séparés par un joli fleuve aux efluves de chiottes par ce terme). Il poussa la porte du pub et alla s'accouder au comptoir. Il racla sa gorge et cracha une flaque difforme de morve dans la bière du voisin.
" 'lut Alvein.
- 'tain, t'es lourd Khalan...
- Je peux pisser dedans si tu veux."
Alvein ne répondit pas, trop occupé qu'il était à essayer d'extirper la morve qui lui glissait entre les doigts hors de son verre.
"Trois mousses" lança Khalan au barman, quelque peu déçu de voir que son souffre douleur préféré n'avait une fois de plus pas répondu à ses provocations. Il alla s'asseoir à une table, où se trouvait déjà un type.
" Yo Suz', fit Khalan en prenant une chaise.
- Yo Khalan.
- Bien ou bien ?
- Bien.
- Tu devrais arrêter cette connerie, ça te tuera avant que t'aies chopé une nana assez dingue pour te dépuceler, ajouta Khalan après un court silence.
- De quoi tu parles ? Répondit Suzouf.
- De l'Everest de came que tu viens de sniffer, du sang qui coagule en dessous de ton nez comme de la morve d'enfant séchée et de ta façon de bouger la tête comme si on t'avait foutu un des néons de la façade dans le cul.
- Ah, je pensais que tu parlais de la branlette."
Khalan émit un rire gras.
"Me dit pas que tu viens de te...". Il ne termina pas sa phrase et mis la main à la poche, en sortit deux pièces qu'il jeta négligemment sur la table. L'espèce de serveur androgyne qui venait d'y déposer 3 pintes de bière s'en empara prestement et déguerpit, tout conscient des ennuis qui pourraient arriver à quelqu'un qui entend quelque chose qu'il ne doit pas entendre.
Suzouf acquiesa, aussi normalement qu'un garçon qui répond qu'il s'est bien brossé les dents avant d'aller se coucher. Khalan se sentit la main poisseuse. Il essaya de penser à autre chose et continua :
" T'as vu les infos ?
- Nope, j'étais trop occupé à grimper l'Everest.
- Y'a un pédé de l'autre côté qui s'est fait dessoudre ici. A Loki.
- Qui ça ? Répondit Suzouf avant de vider la moitié de sa chope,
- Un vieux journaliste de merde. Anagrunt, Anagud, je sais plus, un truc comme ça.
- Ah ça me dit quelque chose...
- Ouais, ils ont parlé de lui y'a 2 ans, il avait monté une arnaque et plumé quelques crétins ça et là.
- Heh, ils doivent être content de l'autre côté alors.
Khalan émit un froncement de sourcil interrogateur.
- Bah qu'on ait fait le travail à leur place, précisa Suzouf.
- Pas vraiment, reprit Khalan. Ca reste un des leurs et j'imagine que laisser ça impuni les ferait passer pour des tapettes.
- 'sont des tapettes fit Suzouf, attaquant sa deuxième pinte de bière.
- Pour sûr. Mais ça me ferait chier qu'ils nous refassent une vendetta du style de celle d'y'à 5 ans quand ils avaient retrouvé certains d'leurs gars dans nos poubelles. J'ai un business à faire tourner, pas envie de voir les rues vides parce qu'ils ont 10 flics à chaque coin de rue qui canardent tout ce qui... Qu'est-ce tu fous Suz' ?"
Suzouf essayait tant bien que mal de monter sur la table, la bière à la main gauche, la main droite qui venait de sortir un Colt 45 de son vieux jean taché entre autres de sang, de bière, de boue et de sperme. Même le virus Ebola en crèverait s'il portait un truc pareil pensa Khalan. Ici et là dans le bar, les doigts des plus lucides se crispèrent sur la crosse de leur arme à la vue du Colt de l'espèce de fou qui tenait en équilibre sur une table.
"Peuvent bien nous envoyer tous leurs chiens cria Suzouf dans un rugissement quasi extatique. Peuvent bien nous envoyer toutes leurs petites vermines ici, ça reste des tapettes de l'autre côté et ma foi ça me ferait bien plaisir d'aligner d'autres cadavres à côté de ce pédé de jourlaniste !"
La salle, après quelques secondes de silence, partit en un immense vrombissement de cris et les flingues se levèrent avec le même enthousiasme qui avait fait lever les poings pour le Che ou Luther King, sauf qu'il était ici question d'un camé à demi saoul, pas foutu de prononcer le mot "journaliste" sans l'écorcher mais ça ne dérangeait personne ça non. A vrai dire, tout ce qui était matière à jouer du flingue ne dérangeait personne à Loki.
16 janvier. 14h12. Comissariat Central de Chaos.
"Le type s'est fait descendre à Loki.
- 'the fuck ? Lâcha Zoufouille.
- Comme tu dis.
- Qu'est ce qu'il est allé foutre là-bas ?
- Aucune idée, rien n'est marqué dans ce foutu rapport. Anutsu jeta le dossier avec dépit.
- Il espère quoi Link ? Qu'on va aller montrer nos fesses bien blanches à Loki sans aucune escorte ?
- Infiltration qu'ils disent.
- Je t'en foutrais de l'infiltration. Anutsu, tu sais comme moi qu'il nous envoie là-bas pour se débarrasser de nous. Comment veux-tu t'infiltrer dans un milieu où tous les gars se connaissent depuis leur enfance ?
- Je sais bien, on peut toujours leur dire qu'on est des touristes, fit Anutsu en plissant les yeux à l'aide de ses index et en prenant un accent pseudo chinois.
- Tu fais très mal le portuguais...d'ailleurs qui a balancé que le gratte papier s'était fait shooté ?
- Notre indic' à Loki.
- Tu le connais ?
- Nope, seul Link le connaît, par mesure de sécurité.
- Sécurité mon cul, il est prêt à envoyer deux chippendales avec des queues de lapin collées au cul en Afghanistan et il nous parle de sécurité.
- Arrête de jouer ton flic américain de série B, ex soldat au Viet Nam, qui a juré de ne plus jamais rempiler après que sa femme soit morte dans une prise d'otages et donne moi ton opinion Zouf'. La vraie.
- J'ai jamais été marié.
- Soit. Donne moi ton opinion quand même."
Zouf fit mine de réfléchir, porta la main à son briquet et alluma une clope fraichement sortie du paquet qu'il venait de voler dans le bureau de Link. Il inhala une grande bouffée, qu'il expira doucement, comme pour en savourer au maximum le goût, ou comme pour dire "allez, petites particules de fumée je vous rends votre liberté". Puis il lâcha :
"On va s'éclater."
16 janvier. 18h81. Oui 81. Le Fuck Chaos, à Loki.
Fuck Chaos. Ce qui aurait pu être considéré de loin comme un graffiti était en fait l'enseigne fluorescente bleue émise par les vieux néons grésillants d'un pub de Loki. Qui faisait également office d'auberge, de bordel et de coupe-gorge. Littéralement. Si Loki était le tiers monde, ce quartier et plus précisément cet endroit, le Fuck Chaos, était le tiers du tiers monde, le 1/9ème monde. Là où se vautraient, se rencontraient, s'accouplaient, se battaient, parfois se tuaient, souvent se tuaient, se complaisaient dans la puanteur, la crasse, le souffre, la maladie et la dégénérescence humaine les camés, les putes, les voleurs, les tueurs à gage, les détraqués sexuels, les alcooliques et les fans de Voulzy. Tout cela dans le désordre, le chaos -sans mauvais jeu de mots-, la bestialité la plus totale sans qu'aucune loi ni morale ne vienne régir quoique ce soit. Au Fuck Chaos comme dans tout le quartier du Loki, seule la loi du plus fort, celui qui remue ta paire de couilles ensanglantées devant tes yeux et te demande d'ouvrir grand la bouche, le canon froid de son 35 mm pressé nerveusement contre ta tempe, seule cette loi comptait. De police il n'y avait pas, pas plus qu'il n'y avait de prison et de douches communes, qui auraient poussé à elles seules des centaines de détraqués de la bite au crime, Point de tribunal non plus, à Loki les seuls gars qui portaient des perruques n'étaient pas de ceux à se faire appeler Votre Honneur mais plutôt du genre à se mettre à genoux devant vous.
De tout ça Khalan en avait rien à foutre, non pas qu'il fut muni d'une paire de couilles plus importante que la moyenne mais il avait littéralement vu le jour dans cette rue, entre le Fuck Chaos et le boucher deux maisons plus loin, qui s'était fait transformé en passoire, 72 coups de couteau s'il vous plaît, par un gars qui avait trouvé des vers dans son entrecôte. Et pour Khalan, comme pour une bonne partie des natifs de Loki, la violence était tombée dans la normalité et mourir de vieillesse était un luxe réservé au chiens de "l'autre côté" (les Lokiens désignaient Chaos dont ils étaient séparés par un joli fleuve aux efluves de chiottes par ce terme). Il poussa la porte du pub et alla s'accouder au comptoir. Il racla sa gorge et cracha une flaque difforme de morve dans la bière du voisin.
" 'lut Alvein.
- 'tain, t'es lourd Khalan...
- Je peux pisser dedans si tu veux."
Alvein ne répondit pas, trop occupé qu'il était à essayer d'extirper la morve qui lui glissait entre les doigts hors de son verre.
"Trois mousses" lança Khalan au barman, quelque peu déçu de voir que son souffre douleur préféré n'avait une fois de plus pas répondu à ses provocations. Il alla s'asseoir à une table, où se trouvait déjà un type.
" Yo Suz', fit Khalan en prenant une chaise.
- Yo Khalan.
- Bien ou bien ?
- Bien.
- Tu devrais arrêter cette connerie, ça te tuera avant que t'aies chopé une nana assez dingue pour te dépuceler, ajouta Khalan après un court silence.
- De quoi tu parles ? Répondit Suzouf.
- De l'Everest de came que tu viens de sniffer, du sang qui coagule en dessous de ton nez comme de la morve d'enfant séchée et de ta façon de bouger la tête comme si on t'avait foutu un des néons de la façade dans le cul.
- Ah, je pensais que tu parlais de la branlette."
Khalan émit un rire gras.
"Me dit pas que tu viens de te...". Il ne termina pas sa phrase et mis la main à la poche, en sortit deux pièces qu'il jeta négligemment sur la table. L'espèce de serveur androgyne qui venait d'y déposer 3 pintes de bière s'en empara prestement et déguerpit, tout conscient des ennuis qui pourraient arriver à quelqu'un qui entend quelque chose qu'il ne doit pas entendre.
Suzouf acquiesa, aussi normalement qu'un garçon qui répond qu'il s'est bien brossé les dents avant d'aller se coucher. Khalan se sentit la main poisseuse. Il essaya de penser à autre chose et continua :
" T'as vu les infos ?
- Nope, j'étais trop occupé à grimper l'Everest.
- Y'a un pédé de l'autre côté qui s'est fait dessoudre ici. A Loki.
- Qui ça ? Répondit Suzouf avant de vider la moitié de sa chope,
- Un vieux journaliste de merde. Anagrunt, Anagud, je sais plus, un truc comme ça.
- Ah ça me dit quelque chose...
- Ouais, ils ont parlé de lui y'a 2 ans, il avait monté une arnaque et plumé quelques crétins ça et là.
- Heh, ils doivent être content de l'autre côté alors.
Khalan émit un froncement de sourcil interrogateur.
- Bah qu'on ait fait le travail à leur place, précisa Suzouf.
- Pas vraiment, reprit Khalan. Ca reste un des leurs et j'imagine que laisser ça impuni les ferait passer pour des tapettes.
- 'sont des tapettes fit Suzouf, attaquant sa deuxième pinte de bière.
- Pour sûr. Mais ça me ferait chier qu'ils nous refassent une vendetta du style de celle d'y'à 5 ans quand ils avaient retrouvé certains d'leurs gars dans nos poubelles. J'ai un business à faire tourner, pas envie de voir les rues vides parce qu'ils ont 10 flics à chaque coin de rue qui canardent tout ce qui... Qu'est-ce tu fous Suz' ?"
Suzouf essayait tant bien que mal de monter sur la table, la bière à la main gauche, la main droite qui venait de sortir un Colt 45 de son vieux jean taché entre autres de sang, de bière, de boue et de sperme. Même le virus Ebola en crèverait s'il portait un truc pareil pensa Khalan. Ici et là dans le bar, les doigts des plus lucides se crispèrent sur la crosse de leur arme à la vue du Colt de l'espèce de fou qui tenait en équilibre sur une table.
"Peuvent bien nous envoyer tous leurs chiens cria Suzouf dans un rugissement quasi extatique. Peuvent bien nous envoyer toutes leurs petites vermines ici, ça reste des tapettes de l'autre côté et ma foi ça me ferait bien plaisir d'aligner d'autres cadavres à côté de ce pédé de jourlaniste !"
La salle, après quelques secondes de silence, partit en un immense vrombissement de cris et les flingues se levèrent avec le même enthousiasme qui avait fait lever les poings pour le Che ou Luther King, sauf qu'il était ici question d'un camé à demi saoul, pas foutu de prononcer le mot "journaliste" sans l'écorcher mais ça ne dérangeait personne ça non. A vrai dire, tout ce qui était matière à jouer du flingue ne dérangeait personne à Loki.
16 janvier. 14h12. Comissariat Central de Chaos.
"Le type s'est fait descendre à Loki.
- 'the fuck ? Lâcha Zoufouille.
- Comme tu dis.
- Qu'est ce qu'il est allé foutre là-bas ?
- Aucune idée, rien n'est marqué dans ce foutu rapport. Anutsu jeta le dossier avec dépit.
- Il espère quoi Link ? Qu'on va aller montrer nos fesses bien blanches à Loki sans aucune escorte ?
- Infiltration qu'ils disent.
- Je t'en foutrais de l'infiltration. Anutsu, tu sais comme moi qu'il nous envoie là-bas pour se débarrasser de nous. Comment veux-tu t'infiltrer dans un milieu où tous les gars se connaissent depuis leur enfance ?
- Je sais bien, on peut toujours leur dire qu'on est des touristes, fit Anutsu en plissant les yeux à l'aide de ses index et en prenant un accent pseudo chinois.
- Tu fais très mal le portuguais...d'ailleurs qui a balancé que le gratte papier s'était fait shooté ?
- Notre indic' à Loki.
- Tu le connais ?
- Nope, seul Link le connaît, par mesure de sécurité.
- Sécurité mon cul, il est prêt à envoyer deux chippendales avec des queues de lapin collées au cul en Afghanistan et il nous parle de sécurité.
- Arrête de jouer ton flic américain de série B, ex soldat au Viet Nam, qui a juré de ne plus jamais rempiler après que sa femme soit morte dans une prise d'otages et donne moi ton opinion Zouf'. La vraie.
- J'ai jamais été marié.
- Soit. Donne moi ton opinion quand même."
Zouf fit mine de réfléchir, porta la main à son briquet et alluma une clope fraichement sortie du paquet qu'il venait de voler dans le bureau de Link. Il inhala une grande bouffée, qu'il expira doucement, comme pour en savourer au maximum le goût, ou comme pour dire "allez, petites particules de fumée je vous rends votre liberté". Puis il lâcha :
"On va s'éclater."
Presti- Ado en éveil
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Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Episode 3 - Quand on arrive en ville.
16 janvier. 23h11. Le Knight Club, à Loki.
Les deux videurs postés à l'entrée de la boîte de nuit, accusant 225kg à eux deux s'amusaient souvent à se lancer des gages quand ils trouvaient le temps long. Rien de bien méchant, déclarer son amour à la première personne à vouloir entrer, danser en caleçon devant l'entrée et de temps en temps casser la gueule à un parfait inconnu.
"Okay dis-moi, fit Miy, le plus grand des deux.
- Hmm. Okay. Mets un coup de tête au prochain qui passe, répondit son collègue après un court silence de réflexion.
- Attends Corsaire, je peux pas, imagine que ce soit un type important, ou je sais pas un...
- Arrête, l'interrompit Corsaire, à cette heure-ci ils sont tous dedans et il montra l'entrée de la boite d'un geste de la tête. Y'a que des clodos ou des mecs trop bourrés qui trainent dehors, aucun risque pour toi.
- Okay j'accepte fit Miy en en mettant ses mains en alcove et y soufflant comme pour se stimuler.
Quinze longues minutes passèrent avant que signe de vie ne se fasse dans la ruelle sombre où ils, joli paradoxe, passaient le plus clair de leur nuit.
Corsaire mit un léger coup de coude à Miy qui commençait à piquer du nez.
" V'là un client.
- Deux clients même. Tous les deux en imperméable. Losers pensa Miy, pour qui la vue d'un imperméable remontait à 16 ans, au bal costumé du lycée où il était venu déguisé en exhibitionniste (il avait même mis deux claques à un connard en chapeau vert qui l'avait appelé Columbo ou quelque chose comme ça). Ils arrivèrent à leur hauteur.
- 'soir messieurs, fit l'un deux.
Les deux videurs eurent du mal à réprimer un sourire en voyant leur tête de rigolos. Corsaire se demanda sur lequel Miy allait décider de cogner.
Le deuxième type en imper' continua:
" Voilà, on se demandait si on pouvait rentrer, on n'est pas venu en baskets mais on aime le champa... ". Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Miy cogna aussi fort qu'il put, un bruit mat retentit, le type tomba derechef sur les genoux, se tenant le nez qui pissait déjà le sang. Les deux videurs partirent en fou rire. Sans se soucier du deuxième gars. Qui avait quasi instantanément tiré de son holdster, sous l'imper, un Colt dont le canon faisait bien trente putain de centimètres de long. Le premier coup de feu partit, le genou de Miy se transforma en bouillie, le deuxième, moins d'une seconde plus tard, déchiqueta la main de Corsaire qui, bien qu'ahuri avait pourtant eu le réflexe de la porter à son flingue.
- Ca va Zouf ? Fit Anutsu, enfouissant méticuleusement son flingue, ou plutôt sa base de lancement pour missile anti-char, dans les profondeurs de son imper'.
- Putain de merde d'enfoiré de sa race, il m'a peté le nez fit celui-ci, le visage ensanglanté, ne se tenant plus le nez qu'une d'un main.
- Tu veux un mouchoir ?
- Steufou avec ton mouchoir. Il se releva, dégaina ce qui semblait être un Desert Eagle et s'approcha du videur qui lui avait adressé le coup de tête et qui hurlait de douleur, se serrant le bas de la cuisse, essayant tant bien que mal de stopper l'hémorragie.
- Ouvre la bouche. J'ai dit, ouvre la bouche connard.
- Zouf... lâcha Anutsu dans un soupir.
- Quoi encore merde fit Zouf en se retournant, pointant le flingue vers son collègue, sans que cela ne paraisse gêner ce dernier.
- Il hurle.
- Et alors ?
- Et alors, ça laisse supposer qu'il a déjà la bouche ouverte.
- Ah fit-il en se retournant aussi sec. Il se posta au-dessus de Miy, lui mit le canon du flingue dans la bouche et appuya sur la détente sans même ciller des yeux.
- HAHA, QU'EST CE QU'ON SE MARRE HEIN ? ALORS, T'AS PERDU TA LANGUE ? hurla quasiment Zoufouille. Le visage déchiqueté ne répondit bien évidemment pas, Anutsu trouva marrant la façon dont l'un des yeux était sorti de son orbite pour se ficher dans l'espace, laissé béant, qu'occupait le nez du videur quelques secondes plus tôt.
- Attends mec, je peux tout t'expliquer commença Corsaire, le visage en sueur, la main en charpie et l'entrejambe humide. Il avait cru bon de prendre la parole avant que les deux psychopathes ne se souviennent de lui et ne lui mettent une balle comme on donne un coup d'aérosol en sortant des chiottes. Mais il n'eut pas le temps de finir, Zouf fit volte face et fit parler son flingue une deuxième fois, la tête du videur éclata pour donner naissance à une toile impressioniste rouge sur le mur derrière lui.
Zouf' rangea son arme en silence. Anutsu posa affectueusement la main sur son épaule.
" Ca va ton nez ?
- Putain j'y crois pas, à peine une heure qu'on est dans cette ville de merde et on se fait agressé, répondit Zouf encore furieux en malaxant doucement son nez.
- Y'a que des malades ici.
- Clair.
Ils entrèrent dans la boîte de nuit.
16 janvier. 22h37. Quelque part, à Loki.
Lindal se dit qu'il était arrivé au bout du chemin. S'il y'avait bien quelque chose de plus addictif que la coke, c'était bien l'argent de la coke. Et il s'était fait un paquet de pognon ces deux dernières années, assez pour s'acheter une villa (à un riche turc) à Jawaii, se doter d'une garde personnelle, aussi utile dans le métier qu'un firewall pour le prépubère qui passe son temps sur les sites Warez, et une collection de chapeaux, tous verts, tous moches et tous inutiles (il y'a bien une chose que l'argent n'achète pas, c'est le goût). Oui mais voilà il n'avait pas su s'arrêter, il savait pertinemment qu'un un jour ou l'autre, il allait marcher sur -ses- plates bandes et ce jour là était arrivé, et il savait que d'heures, il ne lui en restait plus beaucoup. Il était resté dans cette cave où quelques petites frappes l'avaient passé à tabac, il se sentait gonflé de partout quand on l'amena dans le bureau, plongé dans une semi obscurité bizarrement apaisante, du Parrain. Celui-ci leva doucement les yeux vers Lindal et fit un signe à ses gorilles qui s'empressèrent de sortir du bureau.
"Je...je...ne sais pas quoi dire Zerg...hasarda Lindal sans même lever les yeux.
- Alors ta gueule, répondit doucement celui qu'on surnommait le Parrain. Un long silence s'ensuivit puis il reprit. Tu as fait ton petit business sans mon autorisation. Sans me verser une partie des bénéfices. J'ai pourtant été patient, ça fait un bout de temps que j'étais au courant de ton petit trafic, j'ai toujours esperé de toi que tu viennes me rendre visite. Tu sais, je connaissais bien ton père...
- C'est toi qui l'as tué ordure, répondit Lindal, dont la rage avait, l'espace d'un instant, balayé la peur.
- J'ai jamais dit qu'on était potes, je le connaissais c'est tout, il faisait partie de la grande famille du business. Tu étais au courant de ce qui t'arriverait si tu venais pas faire la bise à tonton non ?
- Je...je ne savais pas que...fit Lindal occupé à se demander s'il aurait assez de temps pour sortir le couteau qui était fiché dans la semelle coulissante de sa botte droite, et qui avait échappé aux gardes, avant que Zerg Spirit ne s'empare d'un des 150 revolvers qui devaient certainement occuper les tiroirs de son bureau.
Zerg se prit la tête dans les mains, Lindal ne put dire si c'était par dépit, énervement, mal de tête ou juste pour faire style. Une chose était sûre : c'était le meilleur moment pour lui de se débarasser de ce connard de caïd, il savait qu'il allait y passer juste après, qu'il n'avait aucune chance de faire plus de deux pas vivant hors de cette pièce mais quitte à mourir, autant qu'il entraîne ce salopard avec lui.
Il se baissa prestemment, sans se préoccuper de Zerg, claqua du talon pour enclencher le mécanisme James Bondien et s'empara du couteau. Il releva la tête, s'apprêtant à voir Zerg, un flingue à la main, lui intimant l'ordre de jeter le couteau mais il n'en était rien, ce dernier n'avait même pas bougé et le fixait tranquillement.Tant mieux.
"Crève enfoiré !!" et il lança le couteau de toutes ses forces au visage de celui-ci.
16 janvier. 23h11. Le Knight Club, à Loki.
Les deux videurs postés à l'entrée de la boîte de nuit, accusant 225kg à eux deux s'amusaient souvent à se lancer des gages quand ils trouvaient le temps long. Rien de bien méchant, déclarer son amour à la première personne à vouloir entrer, danser en caleçon devant l'entrée et de temps en temps casser la gueule à un parfait inconnu.
"Okay dis-moi, fit Miy, le plus grand des deux.
- Hmm. Okay. Mets un coup de tête au prochain qui passe, répondit son collègue après un court silence de réflexion.
- Attends Corsaire, je peux pas, imagine que ce soit un type important, ou je sais pas un...
- Arrête, l'interrompit Corsaire, à cette heure-ci ils sont tous dedans et il montra l'entrée de la boite d'un geste de la tête. Y'a que des clodos ou des mecs trop bourrés qui trainent dehors, aucun risque pour toi.
- Okay j'accepte fit Miy en en mettant ses mains en alcove et y soufflant comme pour se stimuler.
Quinze longues minutes passèrent avant que signe de vie ne se fasse dans la ruelle sombre où ils, joli paradoxe, passaient le plus clair de leur nuit.
Corsaire mit un léger coup de coude à Miy qui commençait à piquer du nez.
" V'là un client.
- Deux clients même. Tous les deux en imperméable. Losers pensa Miy, pour qui la vue d'un imperméable remontait à 16 ans, au bal costumé du lycée où il était venu déguisé en exhibitionniste (il avait même mis deux claques à un connard en chapeau vert qui l'avait appelé Columbo ou quelque chose comme ça). Ils arrivèrent à leur hauteur.
- 'soir messieurs, fit l'un deux.
Les deux videurs eurent du mal à réprimer un sourire en voyant leur tête de rigolos. Corsaire se demanda sur lequel Miy allait décider de cogner.
Le deuxième type en imper' continua:
" Voilà, on se demandait si on pouvait rentrer, on n'est pas venu en baskets mais on aime le champa... ". Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Miy cogna aussi fort qu'il put, un bruit mat retentit, le type tomba derechef sur les genoux, se tenant le nez qui pissait déjà le sang. Les deux videurs partirent en fou rire. Sans se soucier du deuxième gars. Qui avait quasi instantanément tiré de son holdster, sous l'imper, un Colt dont le canon faisait bien trente putain de centimètres de long. Le premier coup de feu partit, le genou de Miy se transforma en bouillie, le deuxième, moins d'une seconde plus tard, déchiqueta la main de Corsaire qui, bien qu'ahuri avait pourtant eu le réflexe de la porter à son flingue.
- Ca va Zouf ? Fit Anutsu, enfouissant méticuleusement son flingue, ou plutôt sa base de lancement pour missile anti-char, dans les profondeurs de son imper'.
- Putain de merde d'enfoiré de sa race, il m'a peté le nez fit celui-ci, le visage ensanglanté, ne se tenant plus le nez qu'une d'un main.
- Tu veux un mouchoir ?
- Steufou avec ton mouchoir. Il se releva, dégaina ce qui semblait être un Desert Eagle et s'approcha du videur qui lui avait adressé le coup de tête et qui hurlait de douleur, se serrant le bas de la cuisse, essayant tant bien que mal de stopper l'hémorragie.
- Ouvre la bouche. J'ai dit, ouvre la bouche connard.
- Zouf... lâcha Anutsu dans un soupir.
- Quoi encore merde fit Zouf en se retournant, pointant le flingue vers son collègue, sans que cela ne paraisse gêner ce dernier.
- Il hurle.
- Et alors ?
- Et alors, ça laisse supposer qu'il a déjà la bouche ouverte.
- Ah fit-il en se retournant aussi sec. Il se posta au-dessus de Miy, lui mit le canon du flingue dans la bouche et appuya sur la détente sans même ciller des yeux.
- HAHA, QU'EST CE QU'ON SE MARRE HEIN ? ALORS, T'AS PERDU TA LANGUE ? hurla quasiment Zoufouille. Le visage déchiqueté ne répondit bien évidemment pas, Anutsu trouva marrant la façon dont l'un des yeux était sorti de son orbite pour se ficher dans l'espace, laissé béant, qu'occupait le nez du videur quelques secondes plus tôt.
- Attends mec, je peux tout t'expliquer commença Corsaire, le visage en sueur, la main en charpie et l'entrejambe humide. Il avait cru bon de prendre la parole avant que les deux psychopathes ne se souviennent de lui et ne lui mettent une balle comme on donne un coup d'aérosol en sortant des chiottes. Mais il n'eut pas le temps de finir, Zouf fit volte face et fit parler son flingue une deuxième fois, la tête du videur éclata pour donner naissance à une toile impressioniste rouge sur le mur derrière lui.
Zouf' rangea son arme en silence. Anutsu posa affectueusement la main sur son épaule.
" Ca va ton nez ?
- Putain j'y crois pas, à peine une heure qu'on est dans cette ville de merde et on se fait agressé, répondit Zouf encore furieux en malaxant doucement son nez.
- Y'a que des malades ici.
- Clair.
Ils entrèrent dans la boîte de nuit.
16 janvier. 22h37. Quelque part, à Loki.
Lindal se dit qu'il était arrivé au bout du chemin. S'il y'avait bien quelque chose de plus addictif que la coke, c'était bien l'argent de la coke. Et il s'était fait un paquet de pognon ces deux dernières années, assez pour s'acheter une villa (à un riche turc) à Jawaii, se doter d'une garde personnelle, aussi utile dans le métier qu'un firewall pour le prépubère qui passe son temps sur les sites Warez, et une collection de chapeaux, tous verts, tous moches et tous inutiles (il y'a bien une chose que l'argent n'achète pas, c'est le goût). Oui mais voilà il n'avait pas su s'arrêter, il savait pertinemment qu'un un jour ou l'autre, il allait marcher sur -ses- plates bandes et ce jour là était arrivé, et il savait que d'heures, il ne lui en restait plus beaucoup. Il était resté dans cette cave où quelques petites frappes l'avaient passé à tabac, il se sentait gonflé de partout quand on l'amena dans le bureau, plongé dans une semi obscurité bizarrement apaisante, du Parrain. Celui-ci leva doucement les yeux vers Lindal et fit un signe à ses gorilles qui s'empressèrent de sortir du bureau.
"Je...je...ne sais pas quoi dire Zerg...hasarda Lindal sans même lever les yeux.
- Alors ta gueule, répondit doucement celui qu'on surnommait le Parrain. Un long silence s'ensuivit puis il reprit. Tu as fait ton petit business sans mon autorisation. Sans me verser une partie des bénéfices. J'ai pourtant été patient, ça fait un bout de temps que j'étais au courant de ton petit trafic, j'ai toujours esperé de toi que tu viennes me rendre visite. Tu sais, je connaissais bien ton père...
- C'est toi qui l'as tué ordure, répondit Lindal, dont la rage avait, l'espace d'un instant, balayé la peur.
- J'ai jamais dit qu'on était potes, je le connaissais c'est tout, il faisait partie de la grande famille du business. Tu étais au courant de ce qui t'arriverait si tu venais pas faire la bise à tonton non ?
- Je...je ne savais pas que...fit Lindal occupé à se demander s'il aurait assez de temps pour sortir le couteau qui était fiché dans la semelle coulissante de sa botte droite, et qui avait échappé aux gardes, avant que Zerg Spirit ne s'empare d'un des 150 revolvers qui devaient certainement occuper les tiroirs de son bureau.
Zerg se prit la tête dans les mains, Lindal ne put dire si c'était par dépit, énervement, mal de tête ou juste pour faire style. Une chose était sûre : c'était le meilleur moment pour lui de se débarasser de ce connard de caïd, il savait qu'il allait y passer juste après, qu'il n'avait aucune chance de faire plus de deux pas vivant hors de cette pièce mais quitte à mourir, autant qu'il entraîne ce salopard avec lui.
Il se baissa prestemment, sans se préoccuper de Zerg, claqua du talon pour enclencher le mécanisme James Bondien et s'empara du couteau. Il releva la tête, s'apprêtant à voir Zerg, un flingue à la main, lui intimant l'ordre de jeter le couteau mais il n'en était rien, ce dernier n'avait même pas bougé et le fixait tranquillement.Tant mieux.
"Crève enfoiré !!" et il lança le couteau de toutes ses forces au visage de celui-ci.
Presti- Ado en éveil
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Re: Les fanfict, ça own.
Episode 4 - La fièvre du samedi soir.
16 janvier. 23h18. Quelque part, à Loki.
"Crève enfoiré!" et il lança le couteau de toutes ses forces au visage de celui-ci.
Mais Lindal ne vit rien se planter dans le visage de Zerg. Il entendit juste un cling et vit le manche de son couteau, dont la lame avait été tranché à la base, retomber mollement, à quelque pas de lui et à la verticale, comme stoppé par un mur invisible, sur le tapis.
Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Il ne le saurait jamais vraiment. Toujours est-il qu'une seconde plus tard, il aperçut l'éclat d'une lame dans l'obscurité, juste derrière le bureau de Zerg et que, l'instant d'après, cette lame vint transpercer sa veste Hugo Boss, son portefeuille Gucci mais surtout son coeur. Il tomba tête la première, cet alla percuter l'angle du bureau avec sa machoire, perdant ainsi une bonne partie des dents de devant mais en tant qu'homme mort, il s'en foutait un peu.
"Petite merde", lâcha Zerg s'allumant un cigare.
On frappa à la porte.
- Eh bien, on dirait que le service de nettoyage est à l'heure pour une fois, pensa Zerg.
Un colosse entra, à bout de souffle, des gouttes de sueur surfant sur les veines gonflées de ces biceps.
"Chef...on...on..vient d'attaquer le Knight Club.
- Quoi ?
- Y'a des mecs...-il essayait tant bien que mal de reprendre son souffle-, ils ont buté les videurs et foutu la merde, tout le monde s'est barré.
- Tu les connais ?
- Je sais pas, jamais vu mais ils ont pas l'air de rigoler, j'vous jure chef, faut voir l'état dans lesquels ils ont mis les videurs.
- Ok ok, bon allez prends moi ce cadavre et dégage".
De nouveau seul, ou pas tout à fait seul, dans le bureau, Zerg prit son téléphone.
16 janvier. 23h32. Le Knight Club, à Loki.
La boîte était bondée, la musique était comme dans toute discothèque qui se respecte : merdique, mais elle faisait son boulot, vous crever les tympans. Ils se séparèrent dès l'entrée, laissant leur intuition leur dicter vers qui se tourner, se frayant un chemin parmi les corps qui dansaient. Le Knight Club était la seule piste -non, pas de danse- qu'ils avaient sur la mort d'Anagund, le journaliste de Chaos. Le dossier qu'ils avaient reçu sur l'affaire indiquait que c'est dans les chiottes de cet établissement qu'on avait récupéré le cadavre d'Anagund, dans une bien macabre mise en scène (on l'avait retrouvé assis sur un chiotte, comme quelqu'un qui s'apprête à... bref, je vais pas vous faire un dessin, sauf qu'il était décapité et que sa tête était dans cette même cuvette). Le Knight Club était pourtant un des endroits chics de Loki, et même si les bagarres y étaient coutumes, les gens n'avaient pas trop l'habitude de tomber sur des cadavres en allant aux chiottes.
Anutsu se dirigea vers le bar et l'espèce de créature, cheveux violets, décolleté plongeant sur poitrine généreuse, tout droit sorti d'un film de Marc Dorcel qui faisait office de barmaid.
" Yo copine.
- Qu'est-ce que je te sers fit-elle d'une voix cinglante d'indifférence.
- Hmm. Jusque là, tu me sers à rien."
Le type à côté, aussi torché qu'une lampe à pétrole, partit dans un rire gras.
Elle l'ignora et s'éloigna mais pas assez vite, Anutsu lui prit le bras et l'attira brusquement vers le comptoir, assez prêt pour qu'elle puisse sentir son odeur. Elle émit un gémissement de douleur. Autour, les gens s'écartèrent.
"Ecoute poupée, fit Anutsu en sortant une photo de la poche de son jean, j'en ai pas pour longtemps. Dis-moi juste si tu as déjà vu ce type et avec qui il aurait pu trainer", et il lui montra la photo du journaliste. Elle ne prit même pas la peine de regarder, elle se faisait draguer, menacer, harceler une bonne dizaine de fois par nuit, elle était habituée. Elle releva la tête et le regarda droit dans les yeux.
" Non c'est toi qui va m'écouter, p'tit con, dans 30 secondes y'a mon copain qui va venir éclater ta sale gueule de merde.
- Qu'est-ce que vous avez tous dans ce bled de merde à jamais vouloir coopérer ?"
Elle ne répondit pas, ne comprenant pas très bien ce qu'il voulait dire et jeta un bref coup d'oeil au dessus de l'épaule du taré en imperméable et vit Frank, son petit ami, et accessoirement chef de la sécurité au Knight Club se frayer un chemin vers eux à travers la foule de pantins nourris à la LSD et au crack. Mais aussi bref fut son coup d'oeil, il n'échappa pas à Anutsu qui se retourna immédiatement, plaquant toujours d'une main le bras de la barmaid contre le comptoir, et de l'autre dégaina son Colt en direction du gorille chargé de la sécurité qui s'avançait vers eux.
C'est autant un flingue que l'épée de Guts est une épée pensa Jack, contredisant le narrateur mais ça il en avait rien à foutre, ce type et son lance roquettes lui faisaient bien plus peur. Il s'arrêta net. Les gens s'écartèrent encore plus autour d'eux, laissant un espace vide autour du bar, à la manière des combats de rue sauf que ce n'était pas de deux boxeurs dont il s'agissait mais d'un mec en imperméable tenant une barmaid à la chevelure fluorescente d'une main et de l'autre tenant en joue un type de la sécurité.
Anutsu s'adressa à la barmaid sans lacher le type du regard.
" C'est quoi ton nom copine ?
- Lnna.
- Quoi ?
- Lnna.
- O-kay. On va dire que ta mère a oublié une voyelle en te filant ce nom.
- Ma mère est morte.
- Cool, je lui enverrai des flrs. Maintenant écoute, tu vas regarder la photo que j'ai laissé sur le comptoir et dire si tu connais ce type, ok ? Ensuite, le costaud s'approchera et fera de mê... Une voix familière beuglant dans les micros de la sono l'interrompit.
"Anutsu, à table, le diner est serviiiii."
Zouf' de son côté était parti interroger le DJ, pour autant qu'on puisse interroger quelqu'un avec 2k decibels dans les oreilles mais c'était pas un problème pour Zouf' qui avait passé son enfance à endurer les vieux tubes jap' balancés à fond par son voisin qui se prenait pour une magical girl.
" Yo, le musicien" cria Zouf pour se faire entendre.
Il employa le terme musicien parce qu'il ne connaissait que trop bien le manque de reconnaissance des DJs dans le monde de la musique. Ca ne suffit pas apparemment à attirer l'attention du DJ qui continuait de massacrer un morceau des Beastie Boys. Zouf' l'appela par le nom écrit sur son badge.
"Yo...Nanak ?"
Celui-ci ne répondit toujours pas, faisant sa star ou sa pute, au choix (mais connaissant Nanak, je dirai qu'il faisait sa pute de star). Zouf s'approcha un peu plus :
"Hum, ok. Tu vois, si j'ai réussi à me glisser jusqu'à toi, c'est que j'ai fracassé la tête de l'espèce de bull dog qui gardait l'entrée de ton antre de mixage. Ah, et aussi, mon nez qui saigne c'est pas un abus de snifette, c'est juste le videur à l'entrée qui a cru bon me mettre un coup de tête avant que je la lui enlève définitivement."
Le DJ jeta un coup d'oeil discret au dessus de l'épaule de Zouf et remarqua en effet l'absence du mec chargé de sa sécurité. Ce qui fit sourire Zoufouille.
"Ah bah voilà, il semblerait que j'ai ton attention, Nanak, fit-il en appuyant légèrement sur le nom de ce dernier.
- Euh...tu veux quoi ? Répondit ce dernier, déjà plus docile.
- Est-ce que tu as déjà vu ce type ? Et il tendit la photo du journaliste.
- Non, jamais vu. Je suis pas résident.
- Et... ?
- Je mixe pas ici d'habitude quoi.
- Ecoute, j'en ai rien à foutre de ta vie, je te demande juste de me dire si t'as déjà vu ce type oui ou merde.
- Du calme, j'explique juste pourquoi je l'ai pas vu.
- Ouais bah tu gardes tes explications, on n'est pas à Thalassa ici, on est au... Le DJ ne le regardait plus, Zouf suivit son regard, se retourna tout en finissant machinalement sa phrase "...Knight Club". L'espace près du bar s'était vidé et seules les lumières des spotlights dansaient sur le sol à cet endroit. Les lumières. Et un mec en imperméable beige tenant une barmaid à la chevelure fluorescente d'une main, de l'autre tenant en joue un type avec un t-shirt noir moulant où ressortaient les lettres blanches SECURITE.
Zouf chipa le micro de Nanak qui aurait certainement réagi en temps normal mais qui garda le silence. A vrai dire, Nanak pensait que ces deux malades en imper' devaient sûrement se connaître et qu'ils allaient bientôt foutre le feu à la soirée comme lui ne l'aurait jamais fait.
Zouf brailla, d'une voix aussi criarde que possible:
"Anutsu, à table, le diner est serviiii". Puis pouffa de rire quand il vit son collègue chercher la provenance de la voix. Il cria quelque chose mais ce fut inaudible, aussi développée fut l'ouïe d'Anutsu, personne ne peut battre les Beastie Boys. Sauf Zouf qui sortit son arme et tira trois coups de feu dans la platine, devant un Nanak qui était pris d'une peur harder, better, stronger.
Anutsu cria encore, cette fois dans le brouhaha général de la foule paniquée par les coups de feu qui se dirigeait vers la sortie de la boîte.
"Putain, Zouf on est censé être en mission top secrète !
- Et alors ?
- Et alors tu gueules pas mon nom devant tout le monde merde !!
- Genre, ils savent ptêt que t'es un inspecteur de Chaos maintenant ?"
Anutsu porta une main à son front, lâchant ainsi la barmaid. "Maintenant oui", puis il marqua un silence, regarda aux alentours la discothèque qui se vidait à vue d'oeil. Il se retourna vers l'inconnue à la voyelle manquante qui semblait ne pas avoir perdu son calme.
" Bon princesse, on dirait que ton petit ami a profité de la panique pour se barrer. Pas sympa hein ?
- Vous..vous venez vraiment de Chaos ? Répondit cette dernière à qui ne serait pas venue l'idée d'essayer de s'échapper.
- On peut rien te cacher poupée" fit Zouf qui s'amusait à mimer les gestes du DJ devant les platines fumantes.
Elle partit d'un rire nerveux.La boite était désormais totalement vide et son rire résonna horriblement faux.
"Vous avez aucune idée de la merde dans laquelle vous vous êtes foutu.
- Et toi t'as aucune idée du genre de mouches à qui tu parles."
16 janvier. 23h18. Quelque part, à Loki.
"Crève enfoiré!" et il lança le couteau de toutes ses forces au visage de celui-ci.
Mais Lindal ne vit rien se planter dans le visage de Zerg. Il entendit juste un cling et vit le manche de son couteau, dont la lame avait été tranché à la base, retomber mollement, à quelque pas de lui et à la verticale, comme stoppé par un mur invisible, sur le tapis.
Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Il ne le saurait jamais vraiment. Toujours est-il qu'une seconde plus tard, il aperçut l'éclat d'une lame dans l'obscurité, juste derrière le bureau de Zerg et que, l'instant d'après, cette lame vint transpercer sa veste Hugo Boss, son portefeuille Gucci mais surtout son coeur. Il tomba tête la première, cet alla percuter l'angle du bureau avec sa machoire, perdant ainsi une bonne partie des dents de devant mais en tant qu'homme mort, il s'en foutait un peu.
"Petite merde", lâcha Zerg s'allumant un cigare.
On frappa à la porte.
- Eh bien, on dirait que le service de nettoyage est à l'heure pour une fois, pensa Zerg.
Un colosse entra, à bout de souffle, des gouttes de sueur surfant sur les veines gonflées de ces biceps.
"Chef...on...on..vient d'attaquer le Knight Club.
- Quoi ?
- Y'a des mecs...-il essayait tant bien que mal de reprendre son souffle-, ils ont buté les videurs et foutu la merde, tout le monde s'est barré.
- Tu les connais ?
- Je sais pas, jamais vu mais ils ont pas l'air de rigoler, j'vous jure chef, faut voir l'état dans lesquels ils ont mis les videurs.
- Ok ok, bon allez prends moi ce cadavre et dégage".
De nouveau seul, ou pas tout à fait seul, dans le bureau, Zerg prit son téléphone.
16 janvier. 23h32. Le Knight Club, à Loki.
La boîte était bondée, la musique était comme dans toute discothèque qui se respecte : merdique, mais elle faisait son boulot, vous crever les tympans. Ils se séparèrent dès l'entrée, laissant leur intuition leur dicter vers qui se tourner, se frayant un chemin parmi les corps qui dansaient. Le Knight Club était la seule piste -non, pas de danse- qu'ils avaient sur la mort d'Anagund, le journaliste de Chaos. Le dossier qu'ils avaient reçu sur l'affaire indiquait que c'est dans les chiottes de cet établissement qu'on avait récupéré le cadavre d'Anagund, dans une bien macabre mise en scène (on l'avait retrouvé assis sur un chiotte, comme quelqu'un qui s'apprête à... bref, je vais pas vous faire un dessin, sauf qu'il était décapité et que sa tête était dans cette même cuvette). Le Knight Club était pourtant un des endroits chics de Loki, et même si les bagarres y étaient coutumes, les gens n'avaient pas trop l'habitude de tomber sur des cadavres en allant aux chiottes.
Anutsu se dirigea vers le bar et l'espèce de créature, cheveux violets, décolleté plongeant sur poitrine généreuse, tout droit sorti d'un film de Marc Dorcel qui faisait office de barmaid.
" Yo copine.
- Qu'est-ce que je te sers fit-elle d'une voix cinglante d'indifférence.
- Hmm. Jusque là, tu me sers à rien."
Le type à côté, aussi torché qu'une lampe à pétrole, partit dans un rire gras.
Elle l'ignora et s'éloigna mais pas assez vite, Anutsu lui prit le bras et l'attira brusquement vers le comptoir, assez prêt pour qu'elle puisse sentir son odeur. Elle émit un gémissement de douleur. Autour, les gens s'écartèrent.
"Ecoute poupée, fit Anutsu en sortant une photo de la poche de son jean, j'en ai pas pour longtemps. Dis-moi juste si tu as déjà vu ce type et avec qui il aurait pu trainer", et il lui montra la photo du journaliste. Elle ne prit même pas la peine de regarder, elle se faisait draguer, menacer, harceler une bonne dizaine de fois par nuit, elle était habituée. Elle releva la tête et le regarda droit dans les yeux.
" Non c'est toi qui va m'écouter, p'tit con, dans 30 secondes y'a mon copain qui va venir éclater ta sale gueule de merde.
- Qu'est-ce que vous avez tous dans ce bled de merde à jamais vouloir coopérer ?"
Elle ne répondit pas, ne comprenant pas très bien ce qu'il voulait dire et jeta un bref coup d'oeil au dessus de l'épaule du taré en imperméable et vit Frank, son petit ami, et accessoirement chef de la sécurité au Knight Club se frayer un chemin vers eux à travers la foule de pantins nourris à la LSD et au crack. Mais aussi bref fut son coup d'oeil, il n'échappa pas à Anutsu qui se retourna immédiatement, plaquant toujours d'une main le bras de la barmaid contre le comptoir, et de l'autre dégaina son Colt en direction du gorille chargé de la sécurité qui s'avançait vers eux.
C'est autant un flingue que l'épée de Guts est une épée pensa Jack, contredisant le narrateur mais ça il en avait rien à foutre, ce type et son lance roquettes lui faisaient bien plus peur. Il s'arrêta net. Les gens s'écartèrent encore plus autour d'eux, laissant un espace vide autour du bar, à la manière des combats de rue sauf que ce n'était pas de deux boxeurs dont il s'agissait mais d'un mec en imperméable tenant une barmaid à la chevelure fluorescente d'une main et de l'autre tenant en joue un type de la sécurité.
Anutsu s'adressa à la barmaid sans lacher le type du regard.
" C'est quoi ton nom copine ?
- Lnna.
- Quoi ?
- Lnna.
- O-kay. On va dire que ta mère a oublié une voyelle en te filant ce nom.
- Ma mère est morte.
- Cool, je lui enverrai des flrs. Maintenant écoute, tu vas regarder la photo que j'ai laissé sur le comptoir et dire si tu connais ce type, ok ? Ensuite, le costaud s'approchera et fera de mê... Une voix familière beuglant dans les micros de la sono l'interrompit.
"Anutsu, à table, le diner est serviiiii."
Zouf' de son côté était parti interroger le DJ, pour autant qu'on puisse interroger quelqu'un avec 2k decibels dans les oreilles mais c'était pas un problème pour Zouf' qui avait passé son enfance à endurer les vieux tubes jap' balancés à fond par son voisin qui se prenait pour une magical girl.
" Yo, le musicien" cria Zouf pour se faire entendre.
Il employa le terme musicien parce qu'il ne connaissait que trop bien le manque de reconnaissance des DJs dans le monde de la musique. Ca ne suffit pas apparemment à attirer l'attention du DJ qui continuait de massacrer un morceau des Beastie Boys. Zouf' l'appela par le nom écrit sur son badge.
"Yo...Nanak ?"
Celui-ci ne répondit toujours pas, faisant sa star ou sa pute, au choix (mais connaissant Nanak, je dirai qu'il faisait sa pute de star). Zouf s'approcha un peu plus :
"Hum, ok. Tu vois, si j'ai réussi à me glisser jusqu'à toi, c'est que j'ai fracassé la tête de l'espèce de bull dog qui gardait l'entrée de ton antre de mixage. Ah, et aussi, mon nez qui saigne c'est pas un abus de snifette, c'est juste le videur à l'entrée qui a cru bon me mettre un coup de tête avant que je la lui enlève définitivement."
Le DJ jeta un coup d'oeil discret au dessus de l'épaule de Zouf et remarqua en effet l'absence du mec chargé de sa sécurité. Ce qui fit sourire Zoufouille.
"Ah bah voilà, il semblerait que j'ai ton attention, Nanak, fit-il en appuyant légèrement sur le nom de ce dernier.
- Euh...tu veux quoi ? Répondit ce dernier, déjà plus docile.
- Est-ce que tu as déjà vu ce type ? Et il tendit la photo du journaliste.
- Non, jamais vu. Je suis pas résident.
- Et... ?
- Je mixe pas ici d'habitude quoi.
- Ecoute, j'en ai rien à foutre de ta vie, je te demande juste de me dire si t'as déjà vu ce type oui ou merde.
- Du calme, j'explique juste pourquoi je l'ai pas vu.
- Ouais bah tu gardes tes explications, on n'est pas à Thalassa ici, on est au... Le DJ ne le regardait plus, Zouf suivit son regard, se retourna tout en finissant machinalement sa phrase "...Knight Club". L'espace près du bar s'était vidé et seules les lumières des spotlights dansaient sur le sol à cet endroit. Les lumières. Et un mec en imperméable beige tenant une barmaid à la chevelure fluorescente d'une main, de l'autre tenant en joue un type avec un t-shirt noir moulant où ressortaient les lettres blanches SECURITE.
Zouf chipa le micro de Nanak qui aurait certainement réagi en temps normal mais qui garda le silence. A vrai dire, Nanak pensait que ces deux malades en imper' devaient sûrement se connaître et qu'ils allaient bientôt foutre le feu à la soirée comme lui ne l'aurait jamais fait.
Zouf brailla, d'une voix aussi criarde que possible:
"Anutsu, à table, le diner est serviiii". Puis pouffa de rire quand il vit son collègue chercher la provenance de la voix. Il cria quelque chose mais ce fut inaudible, aussi développée fut l'ouïe d'Anutsu, personne ne peut battre les Beastie Boys. Sauf Zouf qui sortit son arme et tira trois coups de feu dans la platine, devant un Nanak qui était pris d'une peur harder, better, stronger.
Anutsu cria encore, cette fois dans le brouhaha général de la foule paniquée par les coups de feu qui se dirigeait vers la sortie de la boîte.
"Putain, Zouf on est censé être en mission top secrète !
- Et alors ?
- Et alors tu gueules pas mon nom devant tout le monde merde !!
- Genre, ils savent ptêt que t'es un inspecteur de Chaos maintenant ?"
Anutsu porta une main à son front, lâchant ainsi la barmaid. "Maintenant oui", puis il marqua un silence, regarda aux alentours la discothèque qui se vidait à vue d'oeil. Il se retourna vers l'inconnue à la voyelle manquante qui semblait ne pas avoir perdu son calme.
" Bon princesse, on dirait que ton petit ami a profité de la panique pour se barrer. Pas sympa hein ?
- Vous..vous venez vraiment de Chaos ? Répondit cette dernière à qui ne serait pas venue l'idée d'essayer de s'échapper.
- On peut rien te cacher poupée" fit Zouf qui s'amusait à mimer les gestes du DJ devant les platines fumantes.
Elle partit d'un rire nerveux.La boite était désormais totalement vide et son rire résonna horriblement faux.
"Vous avez aucune idée de la merde dans laquelle vous vous êtes foutu.
- Et toi t'as aucune idée du genre de mouches à qui tu parles."
Presti- Ado en éveil
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Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Episode 5 - Les bêtes et la belle.
17 janvier. 0h11. Le Fuck Chaos, à Loki.
Khalan et Suzouf sortirent du Fuck Chaos avec pas mal de sang dans l'alcool.
"Tu sais Suz', fit Khalan essayant tant bien que mal de marcher tout droit, je voudrais me tirer d'ici...aller ailleurs et fonder une famille ou un truc dans le genre tu vois ?"
Suz qui était loin d'être le dernier prix Nobel mais qui était aussi loin d'être Alvein savait très bien ce qu'entendait Khalan quand il parlait d'aller vivre ailleurs. L'autre côté.
"Genre comme dans les films, lire ton journal et boire le café pendant que ton fils bouffe des céréales avant de partir à l'école. Ouais je vois de quoi tu parles, répondit Suzouf.
- Marre du boss, de la coke, de ce nom pourri (Khalan était issu d'une famille russe répondant au doux nom de Chnikov. Khalan Chnikov)
- Haha c'est vrai ça ? Je savais même pas !
- Normal, j'en ai parlé à personne depuis l'école répondit Khalan le regard sévère.
- Ho ho, je t'en prie, tire pas, Khalan Chnikov. Et Suz partit d'un fou rire. Il arriva à se reprendre quelques minutes plus tard et décida de se livrer à son tour :
" Perso, j'ai surtout un problème avec ma vie sentimentale, le dernier trou que j'ai fourré était aussi dégueu qu'une décharge publique.
- Tu parles d'une vie sentimentale". Puis après un court silence, il continua : "Qu'est-ce qu'on attend pour se barrer, je me le demande.
- T'sais bien Khalan, on n'est pas des traîtres. Chaos nous a toujours traité comme de la merde, je préfère vivre pauvre et leur cracher dessus que de les joindre et bouffer du caviar jusqu'à la fin de mes jours.
- Ouais. C'est comme ce type dans le reportage à la télé hier, t'as vu ?
- Nan c'était quoi ?
- Bah un type qui avait préféré monter sa boîte lui-même plutôt que de rejoindre une multinationale. Je lui donne deux semaines à ce bouffon haha. Surtout avec son logo fleur rose de tapette.
- Heh...et nous, tu nous donnes combien de temps ? répondit Suzouf, qui paraissait pleurer tellement ses yeux étaient imbibés d'alcool.
Khalan allait répondre quand son portable sonna. Il décrocha.
- Pam ?
- C'est pas Pam connard fit la voix au bout du combiné.
- Oh mer...euh désolé boss.
- Y'a du grabuge au Knight Club. Prends quelques types avec toi et va me nettoyer tout ça. Vite.
- Combien de ..." répondit Khalan dont la voix resta en suspens après que Zerg ne raccroche.
Suz' qui avait compris de quoi il s'agissait leva les mains au ciel.
- 'tain, pas maintenant pitié, j'ai trop envie de dormir.
- Faut qu'on se bouge Suz', appelle Yannoss, Myrtill...et ce blaireau d'Alvein tant qu'à faire.
- 'kay...
- Rendez-vous dans 10 minutes devant l'entrée du Knight Club, et sans être vus hein ok ? Je passe vite fait dans mon quartier ramener quelques nubs et j'arrive.
- Ca roule, lâcha Suzouf qui se préparait mentalement à décuver, le boss t'a dit ils étaient combien ?
- Non mais il m'a dit que je devais ramener du monde.
- Okay, sûrement deux bandes de blaireaus qui se sont disputés un kilo de coke.
Khalan acquiesa et se sépara de son pote en trotinant.
16 janvier. 22h37. Comissariat Central de Chaos.
Koisha attendit patiemment que son verre se remplisse du breuvage tiède et amer de la machine à café.
" Je te sers quelque chose Mel ?
- Euh...oui, un thé pourquoi pas. S'il te plaît.
Koisha ne put s'empêcher de penser à autre chose en insérant la pièce dans la fente. Melux n'était pas flic, elle était juste une de ces journalistes qui travaillent étroitemment avec la police et avait son propre bureau au comissariat dirigé par Link. Elle était jolie, assez jolie pour que tous les flics de la baraque aient des idées lubriques en la voyant passer dans les couloirs. Assez jolie pour qu'un taré écrive « MELUX LAISSE MOI ETRE TON PAPIER CUL » sur la porte des toilettes femme. Mais au grand malheur de ces hommes des cavernes, elle était aussi intelligente. Oh et puis tiens, pendant que j'y suis, elle était aussi amoureuse d'Anutsu (juste histoire de rétablir un quelconque équilibre entre fiction et réalité).
- Tutututu...qu'est-ce qu'on s'emmerde hein pas vrai ? Lâcha un Koisha à qui il avait fallu 5 bonnes de minutes de réflexion avant de sortir une phrase si bateau qu'elle aurait pu traverser l'Atlantique à la nage (cherchez pas)..
- Oui, répondit Melux, espérant que Koisha ne pousserait pas la conversation plus loin.
- Ils me manquent ces deux-là quand même. Ils sont seulement partis depuis hier et tout est déjà mort ici, continua t-il sans se douter qu'il(s) lui manquait encore plus.
- Ils sont marrants. Leur dégaine de cow boys en imperméable, qui tirent avant de réfléchir, mais toujours sur les bonnes personnes.
- Les mauvaises tu veux dire, corrigea celui-ci avec un léger sourire.
- Oui, c'est bon, t'as compris ce que je voulais dire Koisha.
- Ouais...moi ce qui me manque c'est qu'ils attiraient toute l'attention du boss. J'avais 2 semaines de retard pour taper un rapport mais ça tout le monde s'en foutait parce qu'ils venaient toujours de brûler un quartier entier ou de faire une génocide party quelque part en ville.
- J...J'espère, hésita Melux, ne voulant pas risquer de dévoiler ses sentiments, j'espère qu'ils s'en sortiront vivants.
- Oh t'en fais pas pour ça. Si le boss les a envoyés là-bas, c'est parce qu'il sait bien qu'ils ont le profil pour Loki. Ils s'emmerdent pas à questionner ou faire de la paperasse, ils tirent en premier, et comme c'est le premier qui tire qui reste en vie là-bas...
- Non mais qu'est ce que vous fichez, encore au bureau à cette heure ci !! cria une voix aussi agréable à entendre qu'un ongle sur un tableau.
- C'est bon Deedo, on discute c'est tout...
- On discute ? Alors que t'as 2 semaines de retard avec ton rapport ?!!"
Koisha balança un coup d'oeil complice à Melux, le genre "qu'est-ce que je t'avais dit" et s'en alla mollement. Elle sourit. Il est pas méchant en fait, pensa t-elle. Elle ne connaissait pas grand monde au comissariat et à vrai dire, s'intéresser à un type comme Anutsu l'avait assez vite mise à l'écart. On n'essaie pas de devenir la petite amie d'un mec qui tire sur tout ce qui bouge et joue à la roulette russe les soirs de l'An sans être taxé de malade. Mais Koisha avait vraiment l'air d'un mec bien, même si...
La voix sèche de Deedo se retournant vers elle l'interrompit dans ses pensées.
"Tu bosses toi ?
- Non, j'ai plus de café chez moi alors je viens prendre mon expresso ici. Sorcière, pensa t-elle.
- Quelle répartie dites-moi.
- Moi.
- C'est quoi la suite, répéter ce que je dis ?"
Mel mourût d'envie de le faire mais elle s'avisa. Deedo, satisfait de ce silence, synonyme de victoire, continua :
" Etant donné que ton collègue s'est fait descendre y'a pas longtemps, je pensais qu'on allait plus te voir pendant un moment.
- Je le connaissais à peine.
- Tu sais pourquoi il était à Loki ? On n'a quasiment aucune info sur lui dans nos dossiers.
- Je sais pas, il était free lance.
- Ah il aimait le rap ?
- O-kay. Bon je dois y aller là, à plus".
Elle remonta le couloir et s'efforca de soigner sa démarche, sentant le regard aiguisé de Deedo sur elle. Après avoir pris un couloir à gauche, une fois hors de vue, elle ne put s'empêcher de lâcher un souffle de soulagement, hors de vue de l'inquisitrice. Elle repensa à ce que Deedo avait dit. C'est vrai, qu'est-ce qu'il avait bien pu aller faire là-bas. Elle entendit des paroles à travers le mur et se rendit compte qu'elle était adossée à la cloison du bureau de Link. Mûe par l'intuition féminine, une curiosité toute humaine et la force du bélier, elle tendit l'oreille.
17 janvier. 0h11. Le Fuck Chaos, à Loki.
Khalan et Suzouf sortirent du Fuck Chaos avec pas mal de sang dans l'alcool.
"Tu sais Suz', fit Khalan essayant tant bien que mal de marcher tout droit, je voudrais me tirer d'ici...aller ailleurs et fonder une famille ou un truc dans le genre tu vois ?"
Suz qui était loin d'être le dernier prix Nobel mais qui était aussi loin d'être Alvein savait très bien ce qu'entendait Khalan quand il parlait d'aller vivre ailleurs. L'autre côté.
"Genre comme dans les films, lire ton journal et boire le café pendant que ton fils bouffe des céréales avant de partir à l'école. Ouais je vois de quoi tu parles, répondit Suzouf.
- Marre du boss, de la coke, de ce nom pourri (Khalan était issu d'une famille russe répondant au doux nom de Chnikov. Khalan Chnikov)
- Haha c'est vrai ça ? Je savais même pas !
- Normal, j'en ai parlé à personne depuis l'école répondit Khalan le regard sévère.
- Ho ho, je t'en prie, tire pas, Khalan Chnikov. Et Suz partit d'un fou rire. Il arriva à se reprendre quelques minutes plus tard et décida de se livrer à son tour :
" Perso, j'ai surtout un problème avec ma vie sentimentale, le dernier trou que j'ai fourré était aussi dégueu qu'une décharge publique.
- Tu parles d'une vie sentimentale". Puis après un court silence, il continua : "Qu'est-ce qu'on attend pour se barrer, je me le demande.
- T'sais bien Khalan, on n'est pas des traîtres. Chaos nous a toujours traité comme de la merde, je préfère vivre pauvre et leur cracher dessus que de les joindre et bouffer du caviar jusqu'à la fin de mes jours.
- Ouais. C'est comme ce type dans le reportage à la télé hier, t'as vu ?
- Nan c'était quoi ?
- Bah un type qui avait préféré monter sa boîte lui-même plutôt que de rejoindre une multinationale. Je lui donne deux semaines à ce bouffon haha. Surtout avec son logo fleur rose de tapette.
- Heh...et nous, tu nous donnes combien de temps ? répondit Suzouf, qui paraissait pleurer tellement ses yeux étaient imbibés d'alcool.
Khalan allait répondre quand son portable sonna. Il décrocha.
- Pam ?
- C'est pas Pam connard fit la voix au bout du combiné.
- Oh mer...euh désolé boss.
- Y'a du grabuge au Knight Club. Prends quelques types avec toi et va me nettoyer tout ça. Vite.
- Combien de ..." répondit Khalan dont la voix resta en suspens après que Zerg ne raccroche.
Suz' qui avait compris de quoi il s'agissait leva les mains au ciel.
- 'tain, pas maintenant pitié, j'ai trop envie de dormir.
- Faut qu'on se bouge Suz', appelle Yannoss, Myrtill...et ce blaireau d'Alvein tant qu'à faire.
- 'kay...
- Rendez-vous dans 10 minutes devant l'entrée du Knight Club, et sans être vus hein ok ? Je passe vite fait dans mon quartier ramener quelques nubs et j'arrive.
- Ca roule, lâcha Suzouf qui se préparait mentalement à décuver, le boss t'a dit ils étaient combien ?
- Non mais il m'a dit que je devais ramener du monde.
- Okay, sûrement deux bandes de blaireaus qui se sont disputés un kilo de coke.
Khalan acquiesa et se sépara de son pote en trotinant.
16 janvier. 22h37. Comissariat Central de Chaos.
Koisha attendit patiemment que son verre se remplisse du breuvage tiède et amer de la machine à café.
" Je te sers quelque chose Mel ?
- Euh...oui, un thé pourquoi pas. S'il te plaît.
Koisha ne put s'empêcher de penser à autre chose en insérant la pièce dans la fente. Melux n'était pas flic, elle était juste une de ces journalistes qui travaillent étroitemment avec la police et avait son propre bureau au comissariat dirigé par Link. Elle était jolie, assez jolie pour que tous les flics de la baraque aient des idées lubriques en la voyant passer dans les couloirs. Assez jolie pour qu'un taré écrive « MELUX LAISSE MOI ETRE TON PAPIER CUL » sur la porte des toilettes femme. Mais au grand malheur de ces hommes des cavernes, elle était aussi intelligente. Oh et puis tiens, pendant que j'y suis, elle était aussi amoureuse d'Anutsu (juste histoire de rétablir un quelconque équilibre entre fiction et réalité).
- Tutututu...qu'est-ce qu'on s'emmerde hein pas vrai ? Lâcha un Koisha à qui il avait fallu 5 bonnes de minutes de réflexion avant de sortir une phrase si bateau qu'elle aurait pu traverser l'Atlantique à la nage (cherchez pas)..
- Oui, répondit Melux, espérant que Koisha ne pousserait pas la conversation plus loin.
- Ils me manquent ces deux-là quand même. Ils sont seulement partis depuis hier et tout est déjà mort ici, continua t-il sans se douter qu'il(s) lui manquait encore plus.
- Ils sont marrants. Leur dégaine de cow boys en imperméable, qui tirent avant de réfléchir, mais toujours sur les bonnes personnes.
- Les mauvaises tu veux dire, corrigea celui-ci avec un léger sourire.
- Oui, c'est bon, t'as compris ce que je voulais dire Koisha.
- Ouais...moi ce qui me manque c'est qu'ils attiraient toute l'attention du boss. J'avais 2 semaines de retard pour taper un rapport mais ça tout le monde s'en foutait parce qu'ils venaient toujours de brûler un quartier entier ou de faire une génocide party quelque part en ville.
- J...J'espère, hésita Melux, ne voulant pas risquer de dévoiler ses sentiments, j'espère qu'ils s'en sortiront vivants.
- Oh t'en fais pas pour ça. Si le boss les a envoyés là-bas, c'est parce qu'il sait bien qu'ils ont le profil pour Loki. Ils s'emmerdent pas à questionner ou faire de la paperasse, ils tirent en premier, et comme c'est le premier qui tire qui reste en vie là-bas...
- Non mais qu'est ce que vous fichez, encore au bureau à cette heure ci !! cria une voix aussi agréable à entendre qu'un ongle sur un tableau.
- C'est bon Deedo, on discute c'est tout...
- On discute ? Alors que t'as 2 semaines de retard avec ton rapport ?!!"
Koisha balança un coup d'oeil complice à Melux, le genre "qu'est-ce que je t'avais dit" et s'en alla mollement. Elle sourit. Il est pas méchant en fait, pensa t-elle. Elle ne connaissait pas grand monde au comissariat et à vrai dire, s'intéresser à un type comme Anutsu l'avait assez vite mise à l'écart. On n'essaie pas de devenir la petite amie d'un mec qui tire sur tout ce qui bouge et joue à la roulette russe les soirs de l'An sans être taxé de malade. Mais Koisha avait vraiment l'air d'un mec bien, même si...
La voix sèche de Deedo se retournant vers elle l'interrompit dans ses pensées.
"Tu bosses toi ?
- Non, j'ai plus de café chez moi alors je viens prendre mon expresso ici. Sorcière, pensa t-elle.
- Quelle répartie dites-moi.
- Moi.
- C'est quoi la suite, répéter ce que je dis ?"
Mel mourût d'envie de le faire mais elle s'avisa. Deedo, satisfait de ce silence, synonyme de victoire, continua :
" Etant donné que ton collègue s'est fait descendre y'a pas longtemps, je pensais qu'on allait plus te voir pendant un moment.
- Je le connaissais à peine.
- Tu sais pourquoi il était à Loki ? On n'a quasiment aucune info sur lui dans nos dossiers.
- Je sais pas, il était free lance.
- Ah il aimait le rap ?
- O-kay. Bon je dois y aller là, à plus".
Elle remonta le couloir et s'efforca de soigner sa démarche, sentant le regard aiguisé de Deedo sur elle. Après avoir pris un couloir à gauche, une fois hors de vue, elle ne put s'empêcher de lâcher un souffle de soulagement, hors de vue de l'inquisitrice. Elle repensa à ce que Deedo avait dit. C'est vrai, qu'est-ce qu'il avait bien pu aller faire là-bas. Elle entendit des paroles à travers le mur et se rendit compte qu'elle était adossée à la cloison du bureau de Link. Mûe par l'intuition féminine, une curiosité toute humaine et la force du bélier, elle tendit l'oreille.
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Re: Les fanfict, ça own.
Episode 6 - Sex, Crimes and Animes.
17 janvier. 0h44. Le Knight Club, à Loki.
La porte claqua vivement et le bruit résonna comme une explosion dans la salle vide. Deux individus, qui apparemment n'étaient pas venus pour danser firent irruption dans la discothèque, arme à la main. Le premier n'eût le temps de rien faire, deux petits trous noirs, aussitôt auréolés d'une couronne de sang ornèrent sa veste beige à l'instant même où il entra. Le deuxième eût le temps de jeter un coup d'oeil furtif dans la salle et de mettre en joue un type en imperméable appuyé au bar mais le cerveau qui devait donner l'ordre à son doigt de presser sur la détente n'était alors déjà plus entièrement dans son crâne.
Anutsu sauta de l'autre côté du bar, s'y agenouilla et abaissa Lnna qui allait bientôt faire une crise d'epilepsie tellement ses mains tremblaient. Il sorti son Colt et se mit en position de tir, la tête légèrement apparente, l'imposant revolver dans le prolongement de ses bras allongés sur le comptoir. Personne d'autre n'entra dans les secondes qui suivirent. Un type cria bien quelque chose à l'extérieur mais c'était trop confus. Il lança un coup d'oeil à sa droite, là où Zouf, derrière la platine de mixage, sur une petite estrade plongée dans une semi obscurité lui avait sauvé la mise par deux fois en abattant les tueurs qui venaient d'entrer dans la boite.
"Té ach iks lança t-il, son regard revenant à la porte d'entrée.
- No problem", répondit Zouf, toujours dans l'obscurité.
La barmaid avait cessé de trembler à côté d'Anutsu et avait cet air résigné qu'ont les types qui décident de mettre fin à leur vie en allant bouffer au Burger King.
"Ca va toi ? lui demanda t-il.
- Moi ?
- Non, la bouteille de Malibu derrière toi. Bien sûr que oui, toi...
- Avant de répondre je peux te demander si je suis une otage ?
- Euh, j'ai seulement essayé de te sauver la vie en t'entraînant sous le bar, tu peux te barrer quand tu veux...mais mon petit doigt me dit qu'il risque de te manquer bien plus qu'une voyelle si tu sors.
- Ils vont venir, fit elle coupant court à l'énième blague sur son nom de l'inspecteur.
- Qui ça ?
- Les hommes de Zerg, ils vont pas tarder à tous venir et ils vont tout nettoyer au lance flammes.
Zouf qui réussissait, malgré la distance, à saisir des bribes de leur conversation lança un "ce soir, c'est soirée barbecue" avec cette façon si distincte qu'ont de s'exprimer les forains devant leur manège.
- C'est qui ce Zerg ? Continua Anutsu.
- Zerg Spirit. Le...
- cousin de White c'est ça ?
- Quoi ?
- Non laisse tomber, continue.
- C'est la personne la plus puissante de Loki, il possède tout ici. Les putes, les bars et les les boîtes de nuit.
- Très bien, allons nous réfugier dans une bibliothèque alors ! Lança Zouf, assez satisfait de son rôle temporaire de clown.
- Steufou Zouf. Quoique...t'as raison, dans un sens, faut pas s'éterniser ici. Y'a une issue de secours miss camping ?
- Encore mieux, un passage souterrain.
Elle se diriga vers l'extremité gauche du bar et souleva un carrelage qui révéla un anneau de fer. Un anneau pour les faire s'évader, dans les égouts les amener, au pays du Mordor etc.
- Zouf amène toi, vite !! cria Anutsu.
Ce dernier portant une confiance absolue en son équipier sortit de sa cachette tel un daim qui a gagné au Loto et se propulsa derrière le comptoir à l'aide d'un joli roulé boulé.
Anutsu lui montra la trappe grande ouverte. Zouf recula légèrement.
- Anutsu...
- Quoi Zouf ? On a pas le temps.
- It's a trappe.
- Quoi ?
- A trap...
- C'est vrai, maintenant que tu le dis...it's a trap!!
- It's a trap!
- Noooooooooooo.
- It's a trap!
- What?
- A trap!!!
- Noooooooooooo.
Lnna assistait incrédule au spectacle attérant qui se déroulait devant ses yeux et qui aurait fait passer les abrutis de Waynes World pour des prix Nobel.
- Vous avez bientôt finis ?
- Lnna!!!
- Oui c'est moi.
- It's a trap!
- Nooooooooooooooooooooooo.
- It's a tra...
- SHUT THE FUCK UP VOUS DEUX cria-t-elle finalement.
Ils sautèrent.
17 janvier. 0h39. Devant le Knight Club, à Loki.
"Putain il fait quoi, fit Suz' en matant sa montre devant le Knight Club. Bon, tant pis. Allez jetez un coup d'oeil à l'intérieur.
- On n'était pas censé attendre Khalan ? répondit Alvein qui avait gerbé 5 minutes plus tôt devant le cadavre à la tête fumante du videur.
- Quelque chose me dit que les types qui ont fait ça se sont barrés, on entend rien à l'intérieur. Allez merde, entrez dans cette putain de boîte".
Yannoss qui aurait pas craché sur du galon se bougea le premier, suivi par Myrtill. Ce dernier se dit que s'il y'avait un mec planqué dans cette putain de boîte, il aurait assez de temps pour le repérer si Yannoss passait devant et jouait à l'appat. La salle était complètement vide, les néons n'aidaient pas vraiment mais rater le type qui se tenait accoudé au bar, occupé à parloter avec une quelconque prostituée à une vingtaine de mètres devant eux, relevait de l'impossible. Pourtant. Yannoss fut ejecté en arrière au moment où Myrtill commença à lever son arme vers Anutsu. Deux dixièmes de seconde plus tard, une douleur glaciale le faisait tomber dans un coma éternel, autrement dit la mort et c'était vraiment nul parce qu'il avait même pas eu le temps de voir sa vie défiler devant lui.
"Yannoss ? Myrtill ? Cria Suz à travers la porte, alerté par les coups de feu. Ca va ?.... Putain répondez !
- Euh...à mon avis, ils viennent de se faire descendre.
- Mais...t'étais pas censé entrer avec eux ? Fit Suzouf en se retourna brusquement vers Alvein.
- Bein euh...
- Ah, voilà Khalan.
Ce dernier arriva, tout seul.
"Désolé, j'ai réussi à trouver personne, y'avait bien Dey mais sa mère m'a dit qu'il était puni parce qu...
- Osef Khalan, Yannoss et Myrtill ont été abattus à peine entrés à l'intérieur.
- Ok ok, combien de victimes jusqu'à présent ?
- Bah...deux, lâcha Alvein.
- Tu peux pas t'empêcher de faire l'intéressant toi hein ? Bon. Laissez moi deux secondes".
Khalan sortit son portable.
"Boss. On a un problème.
- Lequel fit la voix à l'intérieur du combiné.
- On pense qu'y'a un, voire plusieurs campeurs dans la boîte, ils ont déjà eu 2 frags.
- Putain, que des lamers.
- Clair, reprit Khalan, je veux pas me risquer à l'intérieur, ça sent le piège à plein nez.
Une voix retentit à l'intérieur "It's a traaaaaaaaaaaaaap".
- Qu'est-ce que je disais, continua Khalan en se retournant vers les autres.
- Bon, fais moi sauter tout ça.
- 'vos ordres boss". Et il raccrocha.
- Va chercher le lance roquettes Suz', l'est dans le coffre
- Ok, fit ce dernier, content d'en finir avec le problème sans avoir à risquer sa vie".
16 janvier. 23h11. Comissariat Central de Chaos.
La voix de Link lui parvenait faiblement mais elle réussit à saisir des bribes de la conversation que celui-ci semblait entretenir au téléphone.
"Je te dis que j'en ai rien à foutre, je veux juste que tu m'assures qu'ils ne reviendront pas vivants.
...
- C'est pas que je te fais pas confiance mais ce sont mes deux meilleurs inspecteurs, c'est pas des touristes japonais hein.
...
- Parce qu'ils sont devenus trop dangereux.
...
- Ok ok, on verra plus tard pour ça. En attendant, tu veilles à ce qu'ils rejoignent Anagund, tu camoufles le tout en guerre inter quartier et on n'aura plus jamais à se reparler.
...
- Ok.
...
-A toi aussi. Tiens moi au courant".
Mel lâcha le gobelet de thé tiède qu'elle tenait entre les mains. Elle ne savait pas comment interpréter ce qu'elle venait d'entendre. Etait-elle devenue aussi parano que le docteur B. (je ne cite pas son nom sinon il va croire qu'on parle encore de lui) au point d'interpréter la moitié de discussion qu'elle venait d'entendre comme un complot contre son bien aimé Anutsu et le non moins fougueux Zoufouille ou était-elle vraiment en droit de le penser ? Toujours est-il qu'une partie du thé s'était renversé sur sa jupe et que cette dernière lui collait désormais littéralement à la peau, révélant ainsi les formes savoureuses de son entre jambe. Tout ça sous les yeux d'un pervers qui était passé dans le couloir, une liasse de BDs à la main et qui avait profité de l'instant d'absence de la journaliste pour la mater.
"Euh...y'a un problème Meuble ?
- Non non, fit celui-ci se grattant l'arrière du crane de sa main droite, les yeux désormais rivés sur la moquette.
- Tu saignes du nez, tu sais ?
- Ah...ça c'est rien, ça m'arrive quand...enfin quand je... Il s'essuya négligemment le dessous du nez d'un revers de la manche. Melux eût la nausée mais voulait quand même son explication, ce n'était pas la première fois qu'elle voyait Meuble saigner du nez, peut-être avait-il un cancer ou peut-être ceci n'avait rien à voir avec l'astrologie.
- Oui...?
- ... c'est à cause de la moquette", fit-il enfin, une grosse goutte de sueur coulant au niveau de la tempe.
Putain, tu parles d'un obsédé, pensa Melux. N'importe qui aurait deviné que j'étais en train d'écouter ce qui se passait dans le bureau de Link mais lui, il est trop occupé à nourrir ses fantasmes de gamin. Tant mieux pour moi.
Il lui tendit un mouchoir.
"Une chance que j'ai toujours des mouchoirs sur moi fit-il, ne se rendant compte que trop tard de l'ambiguité de sa phrase.
- J'espère que tu ne t'en es pas déjà servi répondit-elle sur le ton de la rigolade, se frottant légèrement le milieu de la jupe avec le mouchoir de Meuble. Mon mouchoir pensa t-il. Me-Lux se frotte le sexe avec mon mouchoir. Il eut un début d'érection et sentit une autre goutte de sang venir mourir sur le duvet moite au dessus de ses lèvres. Bon allez, je me jette à l'eau décida t-il, sa timidité maladive complètement annihilée par l'état d'excitation intense dans lequel il se trouvait.
- Au fait Mel...je me demandais si....
- Oui ?
- Euh...tu sais, dans une demi-heure, au Monte Cristo, ils repassent Hururu Moritobiri, le premier film d'animation de Mansuzaha, tu sais avant qu'il ne devienne super connu en réalisant La mélancolie de Jack Daniels ou Full Plastic Anorak et qu'il double Sushi Mioterapi dans Cancer Note. Et je me demandais si...ça t'intéresserait de venir voir le film avec moi ?
- Euh...c'est à dire que... merde merde, trouve une excuse sombre idiote.
- Ah si t'aimes pas Moritobiri et que t'es plutôt axée Honarisme, on peut aller se visionner le dernier opus de Masamune qui se fait trop parodier sur 4chan, haha, si tu savais ce qu'ils ont fait, tu serais pliée de rire, ils ont pris la trame de base de Arigato Ô Pom!! en remplaçant les persos originaux par les extra terrestres de Sensei no Zonu 81 et même qu'ils ont...."
Link sortit précipitamment de son bureau, interrompant le monologue gaga-ponisant de Meuble et sauvant ainsi Mel des tentacules de ses fantasmes aussi répugnants que réprimés.
"Qu'est-ce que vous branlez ici Meuble nom d'une pipe !". Une seconde plus tard, il fit son plus beau sourire à Mel qu'il rêvait de se taper, il avait même écrit au marqueur noir "MELUX LAISSE MOI ETRE TON PAPIER CUL" sur la porte des chiottes pendant une de branlettes quotidiennes, tout le monde pensait que Meuble en était l'auteur au comissariat.
- Désolé boss, je retourne dans mon bureau. Link l'ignora totalement et s'adressa à Mel.
- Alors, ma journaliste préférée, comment allez-vous !
- Ca va, je venais de...elle remarqua son regard qui s'arrêta sur sa jupe. Je...j'ai renversé mon thé, on s'est croisé et Meuble m'a bousculé devant votre porte". Mais ça Link s'en foutait, à vrai dire, Link ne l'écoutait même plus, à la seconde où il avait aperçu cette tache, il s'était imaginé lui, couché sur le dos, sur son massif bureau, et Melux, accroupi au-dessus de lui, lui urinant au visage. Il eût, lui aussi, un début d'érection.
Melux gênée par le silence, demanda à Link ce que faisait exactement Meuble dans la boîte. Il lui répondit assez vaguement, l'esprit visiblement ailleurs -et la tête aspergée d'urine- :
" C'est un mec qui vient des States, il s'occupe de toutes les affaires de serial killers japonais.
- Ah.
- Oui, il fout rien depuis 8 ans.
Elle sourit et après une maigre conversation dont l'intérêt est si faible qu'il ne vaut pas d'être noté ici (c'est dire la faiblesse de l'intérêt), elle s'en alla sous le regard de Link qui ne manqua pas de mater ses fesses jusqu'à ce que la porte de l'ascenceur les happe.
17 janvier. 0h44. Le Knight Club, à Loki.
La porte claqua vivement et le bruit résonna comme une explosion dans la salle vide. Deux individus, qui apparemment n'étaient pas venus pour danser firent irruption dans la discothèque, arme à la main. Le premier n'eût le temps de rien faire, deux petits trous noirs, aussitôt auréolés d'une couronne de sang ornèrent sa veste beige à l'instant même où il entra. Le deuxième eût le temps de jeter un coup d'oeil furtif dans la salle et de mettre en joue un type en imperméable appuyé au bar mais le cerveau qui devait donner l'ordre à son doigt de presser sur la détente n'était alors déjà plus entièrement dans son crâne.
Anutsu sauta de l'autre côté du bar, s'y agenouilla et abaissa Lnna qui allait bientôt faire une crise d'epilepsie tellement ses mains tremblaient. Il sorti son Colt et se mit en position de tir, la tête légèrement apparente, l'imposant revolver dans le prolongement de ses bras allongés sur le comptoir. Personne d'autre n'entra dans les secondes qui suivirent. Un type cria bien quelque chose à l'extérieur mais c'était trop confus. Il lança un coup d'oeil à sa droite, là où Zouf, derrière la platine de mixage, sur une petite estrade plongée dans une semi obscurité lui avait sauvé la mise par deux fois en abattant les tueurs qui venaient d'entrer dans la boite.
"Té ach iks lança t-il, son regard revenant à la porte d'entrée.
- No problem", répondit Zouf, toujours dans l'obscurité.
La barmaid avait cessé de trembler à côté d'Anutsu et avait cet air résigné qu'ont les types qui décident de mettre fin à leur vie en allant bouffer au Burger King.
"Ca va toi ? lui demanda t-il.
- Moi ?
- Non, la bouteille de Malibu derrière toi. Bien sûr que oui, toi...
- Avant de répondre je peux te demander si je suis une otage ?
- Euh, j'ai seulement essayé de te sauver la vie en t'entraînant sous le bar, tu peux te barrer quand tu veux...mais mon petit doigt me dit qu'il risque de te manquer bien plus qu'une voyelle si tu sors.
- Ils vont venir, fit elle coupant court à l'énième blague sur son nom de l'inspecteur.
- Qui ça ?
- Les hommes de Zerg, ils vont pas tarder à tous venir et ils vont tout nettoyer au lance flammes.
Zouf qui réussissait, malgré la distance, à saisir des bribes de leur conversation lança un "ce soir, c'est soirée barbecue" avec cette façon si distincte qu'ont de s'exprimer les forains devant leur manège.
- C'est qui ce Zerg ? Continua Anutsu.
- Zerg Spirit. Le...
- cousin de White c'est ça ?
- Quoi ?
- Non laisse tomber, continue.
- C'est la personne la plus puissante de Loki, il possède tout ici. Les putes, les bars et les les boîtes de nuit.
- Très bien, allons nous réfugier dans une bibliothèque alors ! Lança Zouf, assez satisfait de son rôle temporaire de clown.
- Steufou Zouf. Quoique...t'as raison, dans un sens, faut pas s'éterniser ici. Y'a une issue de secours miss camping ?
- Encore mieux, un passage souterrain.
Elle se diriga vers l'extremité gauche du bar et souleva un carrelage qui révéla un anneau de fer. Un anneau pour les faire s'évader, dans les égouts les amener, au pays du Mordor etc.
- Zouf amène toi, vite !! cria Anutsu.
Ce dernier portant une confiance absolue en son équipier sortit de sa cachette tel un daim qui a gagné au Loto et se propulsa derrière le comptoir à l'aide d'un joli roulé boulé.
Anutsu lui montra la trappe grande ouverte. Zouf recula légèrement.
- Anutsu...
- Quoi Zouf ? On a pas le temps.
- It's a trappe.
- Quoi ?
- A trap...
- C'est vrai, maintenant que tu le dis...it's a trap!!
- It's a trap!
- Noooooooooooo.
- It's a trap!
- What?
- A trap!!!
- Noooooooooooo.
Lnna assistait incrédule au spectacle attérant qui se déroulait devant ses yeux et qui aurait fait passer les abrutis de Waynes World pour des prix Nobel.
- Vous avez bientôt finis ?
- Lnna!!!
- Oui c'est moi.
- It's a trap!
- Nooooooooooooooooooooooo.
- It's a tra...
- SHUT THE FUCK UP VOUS DEUX cria-t-elle finalement.
Ils sautèrent.
17 janvier. 0h39. Devant le Knight Club, à Loki.
"Putain il fait quoi, fit Suz' en matant sa montre devant le Knight Club. Bon, tant pis. Allez jetez un coup d'oeil à l'intérieur.
- On n'était pas censé attendre Khalan ? répondit Alvein qui avait gerbé 5 minutes plus tôt devant le cadavre à la tête fumante du videur.
- Quelque chose me dit que les types qui ont fait ça se sont barrés, on entend rien à l'intérieur. Allez merde, entrez dans cette putain de boîte".
Yannoss qui aurait pas craché sur du galon se bougea le premier, suivi par Myrtill. Ce dernier se dit que s'il y'avait un mec planqué dans cette putain de boîte, il aurait assez de temps pour le repérer si Yannoss passait devant et jouait à l'appat. La salle était complètement vide, les néons n'aidaient pas vraiment mais rater le type qui se tenait accoudé au bar, occupé à parloter avec une quelconque prostituée à une vingtaine de mètres devant eux, relevait de l'impossible. Pourtant. Yannoss fut ejecté en arrière au moment où Myrtill commença à lever son arme vers Anutsu. Deux dixièmes de seconde plus tard, une douleur glaciale le faisait tomber dans un coma éternel, autrement dit la mort et c'était vraiment nul parce qu'il avait même pas eu le temps de voir sa vie défiler devant lui.
"Yannoss ? Myrtill ? Cria Suz à travers la porte, alerté par les coups de feu. Ca va ?.... Putain répondez !
- Euh...à mon avis, ils viennent de se faire descendre.
- Mais...t'étais pas censé entrer avec eux ? Fit Suzouf en se retourna brusquement vers Alvein.
- Bein euh...
- Ah, voilà Khalan.
Ce dernier arriva, tout seul.
"Désolé, j'ai réussi à trouver personne, y'avait bien Dey mais sa mère m'a dit qu'il était puni parce qu...
- Osef Khalan, Yannoss et Myrtill ont été abattus à peine entrés à l'intérieur.
- Ok ok, combien de victimes jusqu'à présent ?
- Bah...deux, lâcha Alvein.
- Tu peux pas t'empêcher de faire l'intéressant toi hein ? Bon. Laissez moi deux secondes".
Khalan sortit son portable.
"Boss. On a un problème.
- Lequel fit la voix à l'intérieur du combiné.
- On pense qu'y'a un, voire plusieurs campeurs dans la boîte, ils ont déjà eu 2 frags.
- Putain, que des lamers.
- Clair, reprit Khalan, je veux pas me risquer à l'intérieur, ça sent le piège à plein nez.
Une voix retentit à l'intérieur "It's a traaaaaaaaaaaaaap".
- Qu'est-ce que je disais, continua Khalan en se retournant vers les autres.
- Bon, fais moi sauter tout ça.
- 'vos ordres boss". Et il raccrocha.
- Va chercher le lance roquettes Suz', l'est dans le coffre
- Ok, fit ce dernier, content d'en finir avec le problème sans avoir à risquer sa vie".
16 janvier. 23h11. Comissariat Central de Chaos.
La voix de Link lui parvenait faiblement mais elle réussit à saisir des bribes de la conversation que celui-ci semblait entretenir au téléphone.
"Je te dis que j'en ai rien à foutre, je veux juste que tu m'assures qu'ils ne reviendront pas vivants.
...
- C'est pas que je te fais pas confiance mais ce sont mes deux meilleurs inspecteurs, c'est pas des touristes japonais hein.
...
- Parce qu'ils sont devenus trop dangereux.
...
- Ok ok, on verra plus tard pour ça. En attendant, tu veilles à ce qu'ils rejoignent Anagund, tu camoufles le tout en guerre inter quartier et on n'aura plus jamais à se reparler.
...
- Ok.
...
-A toi aussi. Tiens moi au courant".
Mel lâcha le gobelet de thé tiède qu'elle tenait entre les mains. Elle ne savait pas comment interpréter ce qu'elle venait d'entendre. Etait-elle devenue aussi parano que le docteur B. (je ne cite pas son nom sinon il va croire qu'on parle encore de lui) au point d'interpréter la moitié de discussion qu'elle venait d'entendre comme un complot contre son bien aimé Anutsu et le non moins fougueux Zoufouille ou était-elle vraiment en droit de le penser ? Toujours est-il qu'une partie du thé s'était renversé sur sa jupe et que cette dernière lui collait désormais littéralement à la peau, révélant ainsi les formes savoureuses de son entre jambe. Tout ça sous les yeux d'un pervers qui était passé dans le couloir, une liasse de BDs à la main et qui avait profité de l'instant d'absence de la journaliste pour la mater.
"Euh...y'a un problème Meuble ?
- Non non, fit celui-ci se grattant l'arrière du crane de sa main droite, les yeux désormais rivés sur la moquette.
- Tu saignes du nez, tu sais ?
- Ah...ça c'est rien, ça m'arrive quand...enfin quand je... Il s'essuya négligemment le dessous du nez d'un revers de la manche. Melux eût la nausée mais voulait quand même son explication, ce n'était pas la première fois qu'elle voyait Meuble saigner du nez, peut-être avait-il un cancer ou peut-être ceci n'avait rien à voir avec l'astrologie.
- Oui...?
- ... c'est à cause de la moquette", fit-il enfin, une grosse goutte de sueur coulant au niveau de la tempe.
Putain, tu parles d'un obsédé, pensa Melux. N'importe qui aurait deviné que j'étais en train d'écouter ce qui se passait dans le bureau de Link mais lui, il est trop occupé à nourrir ses fantasmes de gamin. Tant mieux pour moi.
Il lui tendit un mouchoir.
"Une chance que j'ai toujours des mouchoirs sur moi fit-il, ne se rendant compte que trop tard de l'ambiguité de sa phrase.
- J'espère que tu ne t'en es pas déjà servi répondit-elle sur le ton de la rigolade, se frottant légèrement le milieu de la jupe avec le mouchoir de Meuble. Mon mouchoir pensa t-il. Me-Lux se frotte le sexe avec mon mouchoir. Il eut un début d'érection et sentit une autre goutte de sang venir mourir sur le duvet moite au dessus de ses lèvres. Bon allez, je me jette à l'eau décida t-il, sa timidité maladive complètement annihilée par l'état d'excitation intense dans lequel il se trouvait.
- Au fait Mel...je me demandais si....
- Oui ?
- Euh...tu sais, dans une demi-heure, au Monte Cristo, ils repassent Hururu Moritobiri, le premier film d'animation de Mansuzaha, tu sais avant qu'il ne devienne super connu en réalisant La mélancolie de Jack Daniels ou Full Plastic Anorak et qu'il double Sushi Mioterapi dans Cancer Note. Et je me demandais si...ça t'intéresserait de venir voir le film avec moi ?
- Euh...c'est à dire que... merde merde, trouve une excuse sombre idiote.
- Ah si t'aimes pas Moritobiri et que t'es plutôt axée Honarisme, on peut aller se visionner le dernier opus de Masamune qui se fait trop parodier sur 4chan, haha, si tu savais ce qu'ils ont fait, tu serais pliée de rire, ils ont pris la trame de base de Arigato Ô Pom!! en remplaçant les persos originaux par les extra terrestres de Sensei no Zonu 81 et même qu'ils ont...."
Link sortit précipitamment de son bureau, interrompant le monologue gaga-ponisant de Meuble et sauvant ainsi Mel des tentacules de ses fantasmes aussi répugnants que réprimés.
"Qu'est-ce que vous branlez ici Meuble nom d'une pipe !". Une seconde plus tard, il fit son plus beau sourire à Mel qu'il rêvait de se taper, il avait même écrit au marqueur noir "MELUX LAISSE MOI ETRE TON PAPIER CUL" sur la porte des chiottes pendant une de branlettes quotidiennes, tout le monde pensait que Meuble en était l'auteur au comissariat.
- Désolé boss, je retourne dans mon bureau. Link l'ignora totalement et s'adressa à Mel.
- Alors, ma journaliste préférée, comment allez-vous !
- Ca va, je venais de...elle remarqua son regard qui s'arrêta sur sa jupe. Je...j'ai renversé mon thé, on s'est croisé et Meuble m'a bousculé devant votre porte". Mais ça Link s'en foutait, à vrai dire, Link ne l'écoutait même plus, à la seconde où il avait aperçu cette tache, il s'était imaginé lui, couché sur le dos, sur son massif bureau, et Melux, accroupi au-dessus de lui, lui urinant au visage. Il eût, lui aussi, un début d'érection.
Melux gênée par le silence, demanda à Link ce que faisait exactement Meuble dans la boîte. Il lui répondit assez vaguement, l'esprit visiblement ailleurs -et la tête aspergée d'urine- :
" C'est un mec qui vient des States, il s'occupe de toutes les affaires de serial killers japonais.
- Ah.
- Oui, il fout rien depuis 8 ans.
Elle sourit et après une maigre conversation dont l'intérêt est si faible qu'il ne vaut pas d'être noté ici (c'est dire la faiblesse de l'intérêt), elle s'en alla sous le regard de Link qui ne manqua pas de mater ses fesses jusqu'à ce que la porte de l'ascenceur les happe.
Presti- Ado en éveil
- Messages : 181
Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Résumé des épisodes précédents :
Les deux meilleurs inspecteurs de Chaos et du monde entier sont envoyés pour enquêter sur le meutre d'un journaliste à Loki. Leur flair hors norme les conduit au Knight Club, boîte branchée de Loki, où le cadavre du journaliste avait été retrouvé quelques jours auparavant. Mais leurs manières ne plaisent pas à tout le monde à Loki et ils se retrouvent vite piégés dans la boîte de nuit par la bande de Zerg spirit, le caïd local. Heureusement pour eux, il semblerait que la barmaid, guide touristique malgré elle, connaisse une issue de secours.
Pendant ce temps au commissariat de Chaos, une journaliste travaillant au contact de la police soupçonne le commissaire d'avoir envoyé les deux inspecteurs à Loki pour se débarasser d'eux...
16 janvier. 23h55. Commissariat Central de Chaos.
ll était bientôt minuit quand elle sortit enfin du commissariat. Un vent sec et froid lui plaqua les cheveux sur le visage quand elle chercha les clés de voiture au fond de son sac, ce qui lui donna une allure assez lugubre. Elle entendit la voix de Meuble fuser d'une des fenêtres de l'immeuble "Super ton imitation de Sadako Mel !!!!". Elle ne prit pas la peine de répondre et s'engouffra à l'intérieur de sa Lamborghini Gallardo. Oui, Melux était devenue très riche le jour où elle avait eu l'exclusivité sur l'interview de l'enfant caché d'une haute personnalité religieuse dont je tairai ici le nom par peur de représailles. Elle prit quelques minutes pour réfléchir à ce qu'elle devait faire.
Qui avertir ? Elle ne faisait confiance à personne au comissariat. Si, peut-être bien à Meuble mais c'était comme se confesser à un Tamagutchi. Deedo devait sûrement être dans le coup, batou aussi, peut-être même Koisha qui, sous ces airs de bonhommie, restait un employé "à son patron". Merde, de toute façon, personne ne la croirait, Link avait de nombreuses relations et son intégrité n'était plus à remettre en question depuis qu'il avait lui-même avoué être le fils caché du Pape. Non il ne lui restait qu'une solution. Qu'elle aille elle-même prévenir son beau chevalier et son fidèle laquais (désolé Zouf', c'est juste histoire de bien préciser que je suis le héros). Mais comment ? Elle ne connaissait personne pour l'aider à passer le fleuve entre les deux villes, et encore plus important, il ne lui faudrait certainement pas plus d'une paire de secondes à Loki pour qu'elle se fasse, dans l'ordre, voler, violer, tuer. Tuer, voler, violer, si elle était chanceuse. Elle allait perdre espoir quand lui vint une idée aussi saugrenue que géniale. Elle démarra en trombes.
17 janvier. 1h25. Quelque part à Loki.
Quelque part dans les rues de Loki, une bouche d'égoût se leva et trois individus firent irruption à la surface, à la manière d'un bouton acné sur le front cratéreux d'un adolescent.
"Tu parles d'une entrée fit Anutsu essuyant tant bien que mal son imperméable. T'aurais pu nous dire que ton passage menait direct aux égoûts, j'aurais...
- Je peux me casser maintenant ? le coupa Lnna.
- Non, répondit Anutsu, perdu dans la contemplation du manège des feux rouges aux alentours. La rue était déserte. J'ai pas la moindre foutue idée d'où on est continua t-il. A vrai dire, j'ai cette idée depuis qu'on a mis les pieds à Loki. Mais mon petit doigt me dit que toi, tu sais où tu te trouves.
Zouf lui jeta un regard de connivence, il voyait où il venait en venir.
- Et...? répondit la serveuse, passablement énervée, qui meurait d'envie de se barrer.
- Et tu vas nous servir de guide, termina Zouf avec un grand sourire.
- Putain vous déconnez ou quoi !
- Du calme.
- J'ai une vie moi aussi, je suis pas juste un personnage secondaire de fanfic de seconde zone.
- Tu l'es, cocotte répondit Zouf, feignant l'indifférence en regardant ses ongles.
- Peu importe, j'ai un boulot et j'aimerais bien me reposer avant d'aller rempiler pour une autre nuit. Surtout si c'est pour...-rencontrer des types comme vous-. Elle ne termina pas sa phrase.
- Ce boulot était mauvais pour toi.
- Ah ouais monsieur l'inspecteur de po-li-ce ? Elle insista sur le dernier mot pour mieux faire ressortir son dédain. Elle ne croyait toujours pas qu'ils étaient véritablement de Chaos et qui plus est, de la police mais elle n'avait rien d'autre à dire, faute de répartie, comme tout être n'étant pas doté d'un penis.
- Sans déc', fit Zouf s'allumant une clope, si t'avais pas passé autant temps à écouter des Nanakeries à 2k décibels, t'aurais eu assez de tympans vivants pour entendre l'explosion qu'il y'a eu au dessus de nous quand on se faisait le remake de Y'a t'il des morts vivants dans les égoûts.
- Ce qui signifie que tu bosseras plus avant un bon bout de temps dans cette boîte puisqu'elle s'est très certainement fait décapée par la bande à White Spirit, ajouta Anutsu.
- Zerg Spirit corrigea t-elle.
- Oui et puisqu'on est dans le quart d'heure "je fais mon intéressante", je te signale Zouf que les tympans ne sont pas des entités vivantes à proprement parler.
- Steufou 'nutsu".
Il se tourna vers Lnna puis continua :
" Ceci dit, sans toi, on serait certainement carbonisé à l'heure qu'il est. Merci quand même...euh c'est quoi ton nom au fait ?
Anutsu gloussa.
- Lnna, fit-elle.
- Hein ? répondit Zouf.
- Lnna.
- Ah....Comme Anna mais avec un L en fait c'est ça ? Original".
Les deux inspecteurs pouffèrent de rire, debout, puant autant qu'une benne à ordures, dans le froid glacial d'une nuit d'hiver, devant une bouche d'égoût, à côté d'une barmaid fluorescente. A Loki.
17 janvier. 2h38. La morgue du Megalodon, à Loki.
Alvein soupira au volant de sa fourgonette. "Pourquoi faut-il toujours que je me tape les sales corvées" pensa t-il, mais avec beaucoup plus de fautes d'orthographe. Il s'était écoulé deux heures depuis qu'ils avaient fait sauté le Knight Club et après avoir essayé tant bien que mal d'éteindre le feu avec d'autres sbires (alors que cette grosse pute de Khalan était déjà partie se coucher) et identifié le sniper fanatique (ils avaient découvert qu'il s'appelait Nanak, c'était marqué sur la petite plaquette en métal sur son corps carbonisé et comble de l'ironie, il y était même écrit, à la suite du prénom et en plus petites lettres, "is on fire", ce qui n'avait pas manqué de ne pas les faire rire du tout puisqu'aucun d'eux n'était anglophones). Et maintenant, fallait qu'il ramène les cadavres des deux videurs à la morgue, tout employé de la maison Zerg ayant droit à des obsèques et un enterrement, chose qui n'était pas donné à tout le monde à Loki.
Il gara la fourgonette noire devant la morgue, fourgonnette qu'ils avaient d'ailleurs volé un an plus tôt à un black sacrément bien bâti, avec 15 kg d'or en colliers et bracelets sur lui, qui s'était perdu à Loki. Il rentra précipitamment dans l'immeuble, pressé d'en finir et se dirigea illico vers la salle où étaient entreposés les cadavres. Il surprit trois médecins, ou internes à première vue, affairés autour d'un cadavre ex-décapité à qui on avait recousu la tête, à la Frankenstein.
" 'soir messieurs.
Seule l'un d'entre eux, ou plutôt l'une, releva la tête.
- Et mademoiselle, ajouta Alvein en mimant un chapeau qu'on soulève de sa tête.
Son visage lui disait quelque chose mais il était sûr de ne l'avoir jamais vu ici. Il continua.
- J'ai deux cadavres bien frais et pas jolis à voir, on peut m'aider à les ramener ?
Pas de réponse, même l'interne qui s'était retournée vers lui semblait l'avoir déjà complètement oublié.
- Hey, Clooney et sa bande, vous le dites si je dérange hein, ajouta sèchement Alvein.
- Ca se voit peut-être pas, fit l'un des internes, un mec cette fois, mais on est occupés là. Alors tu prends les brancards et tu ramènes tes zombies toi-même.
- Putain, grommela Alvein en sortant, connards de médecins de mes couilles. Il ramena un cadavre, puis le deuxième dans la salle d'autopsie.
- Me faut juste une signature, fit-il en passant ses mains moites sur son front, pas envie qu'on croit que j'ai oublié de ramener les corps parce qu'un cinglé de votre service a emmené un macchabée chez lui pour tirer son coup".
Un des internes, visiblement énervé d'être encore dérangé s'avança rapidement vers lui mais s'arrêta net à la vue des deux cadavres qu'avait ramené Alvein.
" Quoi, fit Alvein, z'allez pas me dire que ça vous choque ? Sont amochés ok mais j'imagine que vous voyez pi....Hey, pourquoi vous me regardez comme ça ? Les deux autres internes s'étaient également retournés vers lui et comme pour le premier, après avoir regardé les corps des videurs, le fixaient avec intérêt.
Et c'est dans ce silence presque paranormal qu'Alvein remarqua que ces internes n'avaient rien de très normal. La demoiselle qui lui semblait familière avait le visage dégoulinant de maquillage et une cigarette à la bouche, le deuxième avait le visage recouvert de sang séché et son nez enflé laissait penser que ce sang ne venait pas certainement pas des cadavres qu'il autopsiait. Enfin, le troisième, en se retournant avait fait apparaître la crosse imposante d'un flingue, plaqué sur ses côtes, arnaché à son holdster. Et pour couronner le tout, les trois dégagaient une forte odeur...d'égoût.
Les deux meilleurs inspecteurs de Chaos et du monde entier sont envoyés pour enquêter sur le meutre d'un journaliste à Loki. Leur flair hors norme les conduit au Knight Club, boîte branchée de Loki, où le cadavre du journaliste avait été retrouvé quelques jours auparavant. Mais leurs manières ne plaisent pas à tout le monde à Loki et ils se retrouvent vite piégés dans la boîte de nuit par la bande de Zerg spirit, le caïd local. Heureusement pour eux, il semblerait que la barmaid, guide touristique malgré elle, connaisse une issue de secours.
Pendant ce temps au commissariat de Chaos, une journaliste travaillant au contact de la police soupçonne le commissaire d'avoir envoyé les deux inspecteurs à Loki pour se débarasser d'eux...
16 janvier. 23h55. Commissariat Central de Chaos.
ll était bientôt minuit quand elle sortit enfin du commissariat. Un vent sec et froid lui plaqua les cheveux sur le visage quand elle chercha les clés de voiture au fond de son sac, ce qui lui donna une allure assez lugubre. Elle entendit la voix de Meuble fuser d'une des fenêtres de l'immeuble "Super ton imitation de Sadako Mel !!!!". Elle ne prit pas la peine de répondre et s'engouffra à l'intérieur de sa Lamborghini Gallardo. Oui, Melux était devenue très riche le jour où elle avait eu l'exclusivité sur l'interview de l'enfant caché d'une haute personnalité religieuse dont je tairai ici le nom par peur de représailles. Elle prit quelques minutes pour réfléchir à ce qu'elle devait faire.
Qui avertir ? Elle ne faisait confiance à personne au comissariat. Si, peut-être bien à Meuble mais c'était comme se confesser à un Tamagutchi. Deedo devait sûrement être dans le coup, batou aussi, peut-être même Koisha qui, sous ces airs de bonhommie, restait un employé "à son patron". Merde, de toute façon, personne ne la croirait, Link avait de nombreuses relations et son intégrité n'était plus à remettre en question depuis qu'il avait lui-même avoué être le fils caché du Pape. Non il ne lui restait qu'une solution. Qu'elle aille elle-même prévenir son beau chevalier et son fidèle laquais (désolé Zouf', c'est juste histoire de bien préciser que je suis le héros). Mais comment ? Elle ne connaissait personne pour l'aider à passer le fleuve entre les deux villes, et encore plus important, il ne lui faudrait certainement pas plus d'une paire de secondes à Loki pour qu'elle se fasse, dans l'ordre, voler, violer, tuer. Tuer, voler, violer, si elle était chanceuse. Elle allait perdre espoir quand lui vint une idée aussi saugrenue que géniale. Elle démarra en trombes.
17 janvier. 1h25. Quelque part à Loki.
Quelque part dans les rues de Loki, une bouche d'égoût se leva et trois individus firent irruption à la surface, à la manière d'un bouton acné sur le front cratéreux d'un adolescent.
"Tu parles d'une entrée fit Anutsu essuyant tant bien que mal son imperméable. T'aurais pu nous dire que ton passage menait direct aux égoûts, j'aurais...
- Je peux me casser maintenant ? le coupa Lnna.
- Non, répondit Anutsu, perdu dans la contemplation du manège des feux rouges aux alentours. La rue était déserte. J'ai pas la moindre foutue idée d'où on est continua t-il. A vrai dire, j'ai cette idée depuis qu'on a mis les pieds à Loki. Mais mon petit doigt me dit que toi, tu sais où tu te trouves.
Zouf lui jeta un regard de connivence, il voyait où il venait en venir.
- Et...? répondit la serveuse, passablement énervée, qui meurait d'envie de se barrer.
- Et tu vas nous servir de guide, termina Zouf avec un grand sourire.
- Putain vous déconnez ou quoi !
- Du calme.
- J'ai une vie moi aussi, je suis pas juste un personnage secondaire de fanfic de seconde zone.
- Tu l'es, cocotte répondit Zouf, feignant l'indifférence en regardant ses ongles.
- Peu importe, j'ai un boulot et j'aimerais bien me reposer avant d'aller rempiler pour une autre nuit. Surtout si c'est pour...-rencontrer des types comme vous-. Elle ne termina pas sa phrase.
- Ce boulot était mauvais pour toi.
- Ah ouais monsieur l'inspecteur de po-li-ce ? Elle insista sur le dernier mot pour mieux faire ressortir son dédain. Elle ne croyait toujours pas qu'ils étaient véritablement de Chaos et qui plus est, de la police mais elle n'avait rien d'autre à dire, faute de répartie, comme tout être n'étant pas doté d'un penis.
- Sans déc', fit Zouf s'allumant une clope, si t'avais pas passé autant temps à écouter des Nanakeries à 2k décibels, t'aurais eu assez de tympans vivants pour entendre l'explosion qu'il y'a eu au dessus de nous quand on se faisait le remake de Y'a t'il des morts vivants dans les égoûts.
- Ce qui signifie que tu bosseras plus avant un bon bout de temps dans cette boîte puisqu'elle s'est très certainement fait décapée par la bande à White Spirit, ajouta Anutsu.
- Zerg Spirit corrigea t-elle.
- Oui et puisqu'on est dans le quart d'heure "je fais mon intéressante", je te signale Zouf que les tympans ne sont pas des entités vivantes à proprement parler.
- Steufou 'nutsu".
Il se tourna vers Lnna puis continua :
" Ceci dit, sans toi, on serait certainement carbonisé à l'heure qu'il est. Merci quand même...euh c'est quoi ton nom au fait ?
Anutsu gloussa.
- Lnna, fit-elle.
- Hein ? répondit Zouf.
- Lnna.
- Ah....Comme Anna mais avec un L en fait c'est ça ? Original".
Les deux inspecteurs pouffèrent de rire, debout, puant autant qu'une benne à ordures, dans le froid glacial d'une nuit d'hiver, devant une bouche d'égoût, à côté d'une barmaid fluorescente. A Loki.
17 janvier. 2h38. La morgue du Megalodon, à Loki.
Alvein soupira au volant de sa fourgonette. "Pourquoi faut-il toujours que je me tape les sales corvées" pensa t-il, mais avec beaucoup plus de fautes d'orthographe. Il s'était écoulé deux heures depuis qu'ils avaient fait sauté le Knight Club et après avoir essayé tant bien que mal d'éteindre le feu avec d'autres sbires (alors que cette grosse pute de Khalan était déjà partie se coucher) et identifié le sniper fanatique (ils avaient découvert qu'il s'appelait Nanak, c'était marqué sur la petite plaquette en métal sur son corps carbonisé et comble de l'ironie, il y était même écrit, à la suite du prénom et en plus petites lettres, "is on fire", ce qui n'avait pas manqué de ne pas les faire rire du tout puisqu'aucun d'eux n'était anglophones). Et maintenant, fallait qu'il ramène les cadavres des deux videurs à la morgue, tout employé de la maison Zerg ayant droit à des obsèques et un enterrement, chose qui n'était pas donné à tout le monde à Loki.
Il gara la fourgonette noire devant la morgue, fourgonnette qu'ils avaient d'ailleurs volé un an plus tôt à un black sacrément bien bâti, avec 15 kg d'or en colliers et bracelets sur lui, qui s'était perdu à Loki. Il rentra précipitamment dans l'immeuble, pressé d'en finir et se dirigea illico vers la salle où étaient entreposés les cadavres. Il surprit trois médecins, ou internes à première vue, affairés autour d'un cadavre ex-décapité à qui on avait recousu la tête, à la Frankenstein.
" 'soir messieurs.
Seule l'un d'entre eux, ou plutôt l'une, releva la tête.
- Et mademoiselle, ajouta Alvein en mimant un chapeau qu'on soulève de sa tête.
Son visage lui disait quelque chose mais il était sûr de ne l'avoir jamais vu ici. Il continua.
- J'ai deux cadavres bien frais et pas jolis à voir, on peut m'aider à les ramener ?
Pas de réponse, même l'interne qui s'était retournée vers lui semblait l'avoir déjà complètement oublié.
- Hey, Clooney et sa bande, vous le dites si je dérange hein, ajouta sèchement Alvein.
- Ca se voit peut-être pas, fit l'un des internes, un mec cette fois, mais on est occupés là. Alors tu prends les brancards et tu ramènes tes zombies toi-même.
- Putain, grommela Alvein en sortant, connards de médecins de mes couilles. Il ramena un cadavre, puis le deuxième dans la salle d'autopsie.
- Me faut juste une signature, fit-il en passant ses mains moites sur son front, pas envie qu'on croit que j'ai oublié de ramener les corps parce qu'un cinglé de votre service a emmené un macchabée chez lui pour tirer son coup".
Un des internes, visiblement énervé d'être encore dérangé s'avança rapidement vers lui mais s'arrêta net à la vue des deux cadavres qu'avait ramené Alvein.
" Quoi, fit Alvein, z'allez pas me dire que ça vous choque ? Sont amochés ok mais j'imagine que vous voyez pi....Hey, pourquoi vous me regardez comme ça ? Les deux autres internes s'étaient également retournés vers lui et comme pour le premier, après avoir regardé les corps des videurs, le fixaient avec intérêt.
Et c'est dans ce silence presque paranormal qu'Alvein remarqua que ces internes n'avaient rien de très normal. La demoiselle qui lui semblait familière avait le visage dégoulinant de maquillage et une cigarette à la bouche, le deuxième avait le visage recouvert de sang séché et son nez enflé laissait penser que ce sang ne venait pas certainement pas des cadavres qu'il autopsiait. Enfin, le troisième, en se retournant avait fait apparaître la crosse imposante d'un flingue, plaqué sur ses côtes, arnaché à son holdster. Et pour couronner le tout, les trois dégagaient une forte odeur...d'égoût.
Presti- Ado en éveil
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Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Episode 7 - Saving Private Anutsu.
17 janvier. 2h11. Morgue du Megalodon, à Loki.
Faute de rapport d'autopsie, Anutsu et Zouf' avaient décidé d'aller faire un tour à la morgue pour y examiner le corps du défunt journaliste. Avec l'aide d'Lnna et sous la clarté bienveillante de la lune, ils s'étaient frayé un chemin dans le dédale des rues, désertes à cette heure-ci, de Loki et étaient arrivés sans peine au bâtiment plus qu'austère qui faisait office de morgue. Un médecin était de garde mais Zouf lui avait gentiment proposé de rentrer chez lui, ce que Lnna avait pris pour des menaces de mort, mais ça c'est normal, ils sont tellement susceptibles à Loki.
Ils eurent le temps de se faire une idée sur la façon dont était mort Anagund avant qu'Alvein ne déboule avec d'autres paquets de viande. Sa tête avait été tranché mais c'est un coup de couteau dans la poitrine qui l'avait tué, fait assez rare pour être souligné, en effet 94% des crimes commis cette année l'étaient par arme à feu, Anutsu avait vu ça dans un reportage de la SOFRES auprès de 1000 victimes de meurtre choisies au hasard et pour qui témoigner d'une chose aussi grave n'avait apparemment pas posé de problème. Lnna, qui jusqu'alors ne s'était pas révelé plus utile qu'un GPS, leur avait appris une information capitale. Même si elle n'était pas celle qui avait découvert le corps dans les toilettes femmes de la boîte, c'est elle qui avait du nettoyer la dite cabine et maintenant qu'elle y pensait, il n'y avait pas eu une goutte de sang sur les murs. Anutsu en avait déduit qu'il n'avait donc pas été décapité, voire même, pas tué dans les toilettes mais juste amené. Zouf avait acquiesé de la tête. Problablement dans un grand sac ou autre étant donné l'absence de traces de sang sur le chemin des toilettes. Zouf acquiesa encore une fois en se disant que s'il avait été aussi intelligent qu'Anutsu, il aurait certainement eu le premier rôle.
Et Alvein fit son entrée en scène.
"Hey, pourquoi vous me regardez comme ça ?
- C'est ton patron qui t'a demandé de ramener ces deux rigolos ici ? Dit Anutsu, en enlevant la blouse qu'il avait mise en entrant. -un rêve de gosse-.
- Qu'est-ce que ça peut vous foutre ? Vous êtes qui d'ailleurs ?
- Inspecteurs de police, de Chaos. Répondit Zouf' sortant sa plaque et la faisant passer en un mouvement rapide, comme un magicien fait un tour de passe passe, devant les yeux hébétés d'Alvein.
- Qu...c'est une blague ?
- Je pense pas non, si on était de la caméra cachée, on aurait quand même une partenaire plus sexy que miss tapin.
Lnna fusilla une fois de plus Anutsu du regard.
- Et une caméra, murmura Zouf'.
- Qu...qu'est-ce que vous voulez ?
- Hé bien figure toi qu'on aimerait bien parler à ton patron, le mystérieux Zerg Spirit, et Zouf', d'un revers de la main et d'un geste lent et théâtral, se couvra le corps de sa blouse, ne laissant apparaître que le haut de son visage.
- Je...je suis pas sûr de saisir ce que vous voulez dire.
Il venait de voir que les deux malades qui prétendaient être de la volaille made in Chaos, chose qui avait pas été importé dans le pays depuis au moins 10 ans, étaient aussi armés.
- Hum. Comment t'expliquer sans te choquer ? Tu le fais Anutsu ?
- Putain Zouf', je t'ai déjà dit de pas dire mon prénom à voix haute.
- Osef, on lui a déjà dit qu'on était inspecteurs non ?
- Soit. Et toi, c'est quoi ton nom mon joli ? fit Anutsu en se tournant vers le Lokien.
- Alvein.
- Alvein. Ca rime avec poubelle, gloussa Zouf'.
- Pas vraiment... soupira Lnna.
- Va t'acheter une voyelle toi.
- Hé ho ça suffit vous deux, coupa Anutsu, vous voyez pas que je parle à notre nouveau pote. Ecoute moi bien Alvein. On vient enquêter sur la mort du gratte papier -et il a pas gratté que du papier crois-moi- qui est étalé derrière nous, non pas que ce soit notre pote, mais c'est notre taff de flic. Et il nous a pas fallu plus d'un jour ici pour apprendre qu'un dénommé Zerg Spirit avait tout pour être considéré comme le parrain du coin, et comme en plus la boîte dans laquelle notre ami a été retrouvé la tête dans le cul semble appartenir au même Zerg, on aimerait bien avoir un entretien avec lui.
- Désolé les mecs, je connais pas ce type moi, je...
- Tu les as trouvés dans la rue par hasard et t'as décidé de les amener ici parce que t'es un bon catholique, c'est ça ? Coupa Zouf' en désignant négligemment du doigt le cadavre des videurs.
- Non, mais je...
- Stop. Si tu bosses pour Zerg, tu me dis où il est. Maintenant. Sinon je te mets une balle dans la tête.
Putain il serait capable de le faire pensa Alvein en voyant Anutsu poser sa main sur son arme et relever le cran de sécurité tout en gardant celle-ci dans son étui.
- Ok ok je bosse pour lui en quelque sorte mais je...je l'ai jamais vu. On est des centaines à bosser pour lui, ça veut pas dire pour autant qu'on bouffe à la même table et qu'on connait tous où il crèche.
- T'as bien un supérieur ou quelque chose dans le genre non ? Dans toute mafia, y'a des grades. Regarde la police.
- Euh...fit Alvein en pensant à Khalan. Cette ordure de Khalan. Ca serait pas plus mal s'il lui foutait ces deux clowns sur le dos pensa t-il. Je connais quelqu'un qui pourrait vous mener directos à Zerg ça oui. Je sais pas non plus où il habite mais il est tous les soirs au Fuck Chaos.
- Au Fuck Chaos ? Firent Anutsu et Zouf', en choeur.
Lnna répondit plus vite qu'Alvein.
- Un pub. Aussi mal fréquenté que le cul d'un jeune minet en taule.
-Jolie comparaison, lâcha Anutsu, l'affublant d'un sourire complice. Pour quelqu'un à qui il manque une voyelle, finit-il une seconde plus tard. Ils partirent d'un rire gras, sous le regard attéré d'Lnna et celui, interloqué, d'Alvein.
- Je peux m'en aller maintenant ? risqua ce dernier.
- Tu nous prends pour des cons ou quoi ? Tu restes avec nous, on passe la nuit ensemble et on va se boire un verre au Fuck Chaos demain, qu'est ce que t'en dit chéri ?
- Oh oui mon amour, répondit à sa place Anutsu. Lnna ne sût dire s'il imitait un transsexuel brésilien ou une femme de ménage portuguaise.
17 janvier. 1h02. Banadis Hills, à Chaos.
Melux se gara et alla sonner à l'imposant portal qui gardait la propriété. Une voix désagréable se fit entendre dans l'interphone.
- C'pour quoi ?
- Je voudrais parler à Taro, dites lui que c'est de la part de...
- Holà ma pt'tite dame, vous savez l'heure qu'il est ?
- Je le sais bien et j'en suis désolée, mais c'est urgent.
- Ok ok, je vais voir ce que je peux faire. C'est quoi votre nom ?
- Melux, je l'ai interviewé il y'a....
- Ok ok bougez pas.
Elle attendit, grelottant, tapant nerveusement des pieds sur le trottoir. Elle avait fait la rencontre de Taro il y'a 2 ans, alors qu'elle était en plein reportage sur les narco-trafiquants. Il avait accepté de lui parler de son trafic, sous couvert d'anonymat, juste parce qu'il l'avait trouvé "charmante" avait-il dit. Il avait 17 ans quand il était arrivé de Lithuanie et s'était vite fait une place dans le trafic d'armes, à cette époque là, les échanges Chaos-Loki n'étaient pas encore prohibés et l'offre massive d'armes à feu de Chaos correspondait parfaitement à la demande de Loki. Mais le libéralisme à outrance d'alors n'avait pas eu que des points positifs. Le gouvernement de Chaos voulant restreindre une immigration quasi exponentielle (qui avait été grandement favorisée, selon les experts, par la chute du mur de Bergel 260 jours seulement après sa construction), les frontières humaines furent fermées (qui ne se souvient pas des milliers de manifestants de Chaos et de leurs pancartes "Chaos is full"), puis ce fût au tour des frontières commerciales d'être bouclées. Chaos, en bon état autarcique qu'il était, ne se souciait guère des problèmes économiques que pouvait rencontrer son voisin. Et c'est donc dans ce gigantesque bordel où des fortunes se batirent en l'espace d'une semaine pendant que d'autres étaient englouties par les failles de la matrice capitalistique, où des concierges devenaient patrons d'entreprise, des avocats pompistes ou des inspecteurs, inspecteurs, que Taro avait laché les affaires avec Loki et s'était lancé dans le seul commerce illégal intéressant intra-Chaos : la came. Et il avait sacrément réussi le bougre, il aurait sans doute gagné la Cam' Ac' si celle-ci avait existé.
Aucune réponse ne sortit de l'interphone mais les grilles du portail se mouvèrent lentement. Melux remonta promptement dans sa Lamborghini et s'amusa à faire crisser les pneus sur le gravier tout au long du chemin qui la séparait de la luxueuse villa du trafiquant.
On la fit entrer, fouiller, passer d'un vestibule à un autre, fouiller encore, attendre, puis finalement appeler. Elle entra, assez nerveuse, dans le même salon où elle était entrée deux années plus tôt.
- Oy oy oy, ma journaliste préférée ! Fit Taro, d'une voix tremblotante qui trahissait l'addiction de ce dernier au cannabis, cliché ambulant, affalé dans un sofa noir à 25k €, en peignoir D&G blanc.
- Bonsoir Mr Taro.
- Oh je t'en prie, Taro tout court.
- D'accord.
Taro continua.
- Mel, assieds-toi faut que je te parle, j'ai passé ma journée dans le noir.
Mel, je le sens, je le sais, je le suis, il se fout de moi...
- Euh...
- Non mais tu sais pas toi, ça fait deux mois que je sens son odeur.
- Taro...ça va ?
- Qu'elle laisse des messages tous les quarts d'heure...
J'ai infiltré son répondeur, mon mec se tape une autre femme ouais !
- Taro, qu'est-ce que tu me racontes ? fit Mel, complètement dépassée.
- 'tain t'es pas marrante. Laisse tomber va. Alors, qu'est-ce qui me vaut l'honneur de cette visite nocturne ?
- J'ai un gros service à vous...te demander. Mon...mes amis sont en danger et tu es la seule personne que je connaisse qui puisse m'aider.
- Pourquoi tu vas pas voir la police ?
- C'est que...
Taro ne lui laissa pas le temps de finir.
- Tu sais miss, je fais du business, acheter, vendre, tout ça quoi. Je suis pas tueur à gages.
- Mais vous avez de...
- Tu.
- Désolée. Tu as de l'expérience, ton adolescence en tant que soldat, ton commerce d'armes à feu, le nombre de fois où les affaires ont dû se terminer à coups de feu.
- Haha, on peut rien te cacher à toi, fit Taro, apparemment fier du CD dressé par Melux.
- Euh, c'est vous qui m'avez dit tout ça lors de notre interview.
- Hmm oui, c'est une explication qui tient debout. Disons que j'accepte. J'ai quoi en échange ?
- Ma reconnaissance éternelle.
- C'est une marque de vin ?
- Non, je veux dire, je n'ai rien à vous proposer en échange, juste mon amitié sincère et...
- Tu te fous de ma gueule ?
- Taro, je t'en prie, ce sont mes amis !
- Ils ont quoi au juste ?
- Quelqu'un à Loki veut les tuer.
- Bah ça tombe bien, personne peut passer le fleuve.
- Euh...ils sont à Loki.
Après un court instant de silence, lors duquel il inspira une autre bouffée de son joint et se resservi à boire, il partit d'un rire crescendo.
- Mais t'es complètement cinglée ma petite. Même les flics voudraient pas foutre les pieds là-bas et je vois pas pourquoi j'irais risquer ma vie pour deux remue merdes qui ont voulu faire je ne sais quel scoop à Loki.
- Taro, fit Melux dont le ton avait baissé dans le grave. Tu risques ta vie si tu n'y vas pas. Avec ma première interview j'ai assez de preuves sur toi pour te mettre derrière les barreaux jusqu'à la fin de tes jours.
- Ecoute moi bien petite conne, j'ai assez de mecs dans cette baraque pour te trouer à en rendre un gruyère jaloux.
- Parce que tu penses peut-être que je n'y avais pas pensé ? Lâcha t-elle du tac-o-tac. Ce qui était uniquement du bluff, elle n'avait jamais pensé à laisser les preuves dans une enveloppe avec un message "ouvrez -moi si je ne reviens pas dans une semaine" ou une quelconque connerie de ce genre qu'on ne voit que dans les films, certainement pas dans les fanfics.
- Tu sais que t'es intelligente toi...
- J'ai jamais voulu te piéger Taro, je fais ça uniquement pour sauver leur vie.
- Ok ok, donne moi leurs noms et quelques renseignements et j'envoie deux mecs là-bas.
- Non, je veux que tu y ailles toi.
- Tu déconnes ?
- Non, je sais ce qu'on dit sur toi, t'es le meilleur alors m'oblige pas à faire le numéro qu'a fait Murdock à Rambo pour qu'il rempile et accepte. S'il te plaît !
- Moi en solo ?
- Non, avec moi.
- Putain t'es carrément barge toi hein ?
- Non. Amoureuse".
17 janvier. 2h11. Morgue du Megalodon, à Loki.
Faute de rapport d'autopsie, Anutsu et Zouf' avaient décidé d'aller faire un tour à la morgue pour y examiner le corps du défunt journaliste. Avec l'aide d'Lnna et sous la clarté bienveillante de la lune, ils s'étaient frayé un chemin dans le dédale des rues, désertes à cette heure-ci, de Loki et étaient arrivés sans peine au bâtiment plus qu'austère qui faisait office de morgue. Un médecin était de garde mais Zouf lui avait gentiment proposé de rentrer chez lui, ce que Lnna avait pris pour des menaces de mort, mais ça c'est normal, ils sont tellement susceptibles à Loki.
Ils eurent le temps de se faire une idée sur la façon dont était mort Anagund avant qu'Alvein ne déboule avec d'autres paquets de viande. Sa tête avait été tranché mais c'est un coup de couteau dans la poitrine qui l'avait tué, fait assez rare pour être souligné, en effet 94% des crimes commis cette année l'étaient par arme à feu, Anutsu avait vu ça dans un reportage de la SOFRES auprès de 1000 victimes de meurtre choisies au hasard et pour qui témoigner d'une chose aussi grave n'avait apparemment pas posé de problème. Lnna, qui jusqu'alors ne s'était pas révelé plus utile qu'un GPS, leur avait appris une information capitale. Même si elle n'était pas celle qui avait découvert le corps dans les toilettes femmes de la boîte, c'est elle qui avait du nettoyer la dite cabine et maintenant qu'elle y pensait, il n'y avait pas eu une goutte de sang sur les murs. Anutsu en avait déduit qu'il n'avait donc pas été décapité, voire même, pas tué dans les toilettes mais juste amené. Zouf avait acquiesé de la tête. Problablement dans un grand sac ou autre étant donné l'absence de traces de sang sur le chemin des toilettes. Zouf acquiesa encore une fois en se disant que s'il avait été aussi intelligent qu'Anutsu, il aurait certainement eu le premier rôle.
Et Alvein fit son entrée en scène.
"Hey, pourquoi vous me regardez comme ça ?
- C'est ton patron qui t'a demandé de ramener ces deux rigolos ici ? Dit Anutsu, en enlevant la blouse qu'il avait mise en entrant. -un rêve de gosse-.
- Qu'est-ce que ça peut vous foutre ? Vous êtes qui d'ailleurs ?
- Inspecteurs de police, de Chaos. Répondit Zouf' sortant sa plaque et la faisant passer en un mouvement rapide, comme un magicien fait un tour de passe passe, devant les yeux hébétés d'Alvein.
- Qu...c'est une blague ?
- Je pense pas non, si on était de la caméra cachée, on aurait quand même une partenaire plus sexy que miss tapin.
Lnna fusilla une fois de plus Anutsu du regard.
- Et une caméra, murmura Zouf'.
- Qu...qu'est-ce que vous voulez ?
- Hé bien figure toi qu'on aimerait bien parler à ton patron, le mystérieux Zerg Spirit, et Zouf', d'un revers de la main et d'un geste lent et théâtral, se couvra le corps de sa blouse, ne laissant apparaître que le haut de son visage.
- Je...je suis pas sûr de saisir ce que vous voulez dire.
Il venait de voir que les deux malades qui prétendaient être de la volaille made in Chaos, chose qui avait pas été importé dans le pays depuis au moins 10 ans, étaient aussi armés.
- Hum. Comment t'expliquer sans te choquer ? Tu le fais Anutsu ?
- Putain Zouf', je t'ai déjà dit de pas dire mon prénom à voix haute.
- Osef, on lui a déjà dit qu'on était inspecteurs non ?
- Soit. Et toi, c'est quoi ton nom mon joli ? fit Anutsu en se tournant vers le Lokien.
- Alvein.
- Alvein. Ca rime avec poubelle, gloussa Zouf'.
- Pas vraiment... soupira Lnna.
- Va t'acheter une voyelle toi.
- Hé ho ça suffit vous deux, coupa Anutsu, vous voyez pas que je parle à notre nouveau pote. Ecoute moi bien Alvein. On vient enquêter sur la mort du gratte papier -et il a pas gratté que du papier crois-moi- qui est étalé derrière nous, non pas que ce soit notre pote, mais c'est notre taff de flic. Et il nous a pas fallu plus d'un jour ici pour apprendre qu'un dénommé Zerg Spirit avait tout pour être considéré comme le parrain du coin, et comme en plus la boîte dans laquelle notre ami a été retrouvé la tête dans le cul semble appartenir au même Zerg, on aimerait bien avoir un entretien avec lui.
- Désolé les mecs, je connais pas ce type moi, je...
- Tu les as trouvés dans la rue par hasard et t'as décidé de les amener ici parce que t'es un bon catholique, c'est ça ? Coupa Zouf' en désignant négligemment du doigt le cadavre des videurs.
- Non, mais je...
- Stop. Si tu bosses pour Zerg, tu me dis où il est. Maintenant. Sinon je te mets une balle dans la tête.
Putain il serait capable de le faire pensa Alvein en voyant Anutsu poser sa main sur son arme et relever le cran de sécurité tout en gardant celle-ci dans son étui.
- Ok ok je bosse pour lui en quelque sorte mais je...je l'ai jamais vu. On est des centaines à bosser pour lui, ça veut pas dire pour autant qu'on bouffe à la même table et qu'on connait tous où il crèche.
- T'as bien un supérieur ou quelque chose dans le genre non ? Dans toute mafia, y'a des grades. Regarde la police.
- Euh...fit Alvein en pensant à Khalan. Cette ordure de Khalan. Ca serait pas plus mal s'il lui foutait ces deux clowns sur le dos pensa t-il. Je connais quelqu'un qui pourrait vous mener directos à Zerg ça oui. Je sais pas non plus où il habite mais il est tous les soirs au Fuck Chaos.
- Au Fuck Chaos ? Firent Anutsu et Zouf', en choeur.
Lnna répondit plus vite qu'Alvein.
- Un pub. Aussi mal fréquenté que le cul d'un jeune minet en taule.
-Jolie comparaison, lâcha Anutsu, l'affublant d'un sourire complice. Pour quelqu'un à qui il manque une voyelle, finit-il une seconde plus tard. Ils partirent d'un rire gras, sous le regard attéré d'Lnna et celui, interloqué, d'Alvein.
- Je peux m'en aller maintenant ? risqua ce dernier.
- Tu nous prends pour des cons ou quoi ? Tu restes avec nous, on passe la nuit ensemble et on va se boire un verre au Fuck Chaos demain, qu'est ce que t'en dit chéri ?
- Oh oui mon amour, répondit à sa place Anutsu. Lnna ne sût dire s'il imitait un transsexuel brésilien ou une femme de ménage portuguaise.
17 janvier. 1h02. Banadis Hills, à Chaos.
Melux se gara et alla sonner à l'imposant portal qui gardait la propriété. Une voix désagréable se fit entendre dans l'interphone.
- C'pour quoi ?
- Je voudrais parler à Taro, dites lui que c'est de la part de...
- Holà ma pt'tite dame, vous savez l'heure qu'il est ?
- Je le sais bien et j'en suis désolée, mais c'est urgent.
- Ok ok, je vais voir ce que je peux faire. C'est quoi votre nom ?
- Melux, je l'ai interviewé il y'a....
- Ok ok bougez pas.
Elle attendit, grelottant, tapant nerveusement des pieds sur le trottoir. Elle avait fait la rencontre de Taro il y'a 2 ans, alors qu'elle était en plein reportage sur les narco-trafiquants. Il avait accepté de lui parler de son trafic, sous couvert d'anonymat, juste parce qu'il l'avait trouvé "charmante" avait-il dit. Il avait 17 ans quand il était arrivé de Lithuanie et s'était vite fait une place dans le trafic d'armes, à cette époque là, les échanges Chaos-Loki n'étaient pas encore prohibés et l'offre massive d'armes à feu de Chaos correspondait parfaitement à la demande de Loki. Mais le libéralisme à outrance d'alors n'avait pas eu que des points positifs. Le gouvernement de Chaos voulant restreindre une immigration quasi exponentielle (qui avait été grandement favorisée, selon les experts, par la chute du mur de Bergel 260 jours seulement après sa construction), les frontières humaines furent fermées (qui ne se souvient pas des milliers de manifestants de Chaos et de leurs pancartes "Chaos is full"), puis ce fût au tour des frontières commerciales d'être bouclées. Chaos, en bon état autarcique qu'il était, ne se souciait guère des problèmes économiques que pouvait rencontrer son voisin. Et c'est donc dans ce gigantesque bordel où des fortunes se batirent en l'espace d'une semaine pendant que d'autres étaient englouties par les failles de la matrice capitalistique, où des concierges devenaient patrons d'entreprise, des avocats pompistes ou des inspecteurs, inspecteurs, que Taro avait laché les affaires avec Loki et s'était lancé dans le seul commerce illégal intéressant intra-Chaos : la came. Et il avait sacrément réussi le bougre, il aurait sans doute gagné la Cam' Ac' si celle-ci avait existé.
Aucune réponse ne sortit de l'interphone mais les grilles du portail se mouvèrent lentement. Melux remonta promptement dans sa Lamborghini et s'amusa à faire crisser les pneus sur le gravier tout au long du chemin qui la séparait de la luxueuse villa du trafiquant.
On la fit entrer, fouiller, passer d'un vestibule à un autre, fouiller encore, attendre, puis finalement appeler. Elle entra, assez nerveuse, dans le même salon où elle était entrée deux années plus tôt.
- Oy oy oy, ma journaliste préférée ! Fit Taro, d'une voix tremblotante qui trahissait l'addiction de ce dernier au cannabis, cliché ambulant, affalé dans un sofa noir à 25k €, en peignoir D&G blanc.
- Bonsoir Mr Taro.
- Oh je t'en prie, Taro tout court.
- D'accord.
Taro continua.
- Mel, assieds-toi faut que je te parle, j'ai passé ma journée dans le noir.
Mel, je le sens, je le sais, je le suis, il se fout de moi...
- Euh...
- Non mais tu sais pas toi, ça fait deux mois que je sens son odeur.
- Taro...ça va ?
- Qu'elle laisse des messages tous les quarts d'heure...
J'ai infiltré son répondeur, mon mec se tape une autre femme ouais !
- Taro, qu'est-ce que tu me racontes ? fit Mel, complètement dépassée.
- 'tain t'es pas marrante. Laisse tomber va. Alors, qu'est-ce qui me vaut l'honneur de cette visite nocturne ?
- J'ai un gros service à vous...te demander. Mon...mes amis sont en danger et tu es la seule personne que je connaisse qui puisse m'aider.
- Pourquoi tu vas pas voir la police ?
- C'est que...
Taro ne lui laissa pas le temps de finir.
- Tu sais miss, je fais du business, acheter, vendre, tout ça quoi. Je suis pas tueur à gages.
- Mais vous avez de...
- Tu.
- Désolée. Tu as de l'expérience, ton adolescence en tant que soldat, ton commerce d'armes à feu, le nombre de fois où les affaires ont dû se terminer à coups de feu.
- Haha, on peut rien te cacher à toi, fit Taro, apparemment fier du CD dressé par Melux.
- Euh, c'est vous qui m'avez dit tout ça lors de notre interview.
- Hmm oui, c'est une explication qui tient debout. Disons que j'accepte. J'ai quoi en échange ?
- Ma reconnaissance éternelle.
- C'est une marque de vin ?
- Non, je veux dire, je n'ai rien à vous proposer en échange, juste mon amitié sincère et...
- Tu te fous de ma gueule ?
- Taro, je t'en prie, ce sont mes amis !
- Ils ont quoi au juste ?
- Quelqu'un à Loki veut les tuer.
- Bah ça tombe bien, personne peut passer le fleuve.
- Euh...ils sont à Loki.
Après un court instant de silence, lors duquel il inspira une autre bouffée de son joint et se resservi à boire, il partit d'un rire crescendo.
- Mais t'es complètement cinglée ma petite. Même les flics voudraient pas foutre les pieds là-bas et je vois pas pourquoi j'irais risquer ma vie pour deux remue merdes qui ont voulu faire je ne sais quel scoop à Loki.
- Taro, fit Melux dont le ton avait baissé dans le grave. Tu risques ta vie si tu n'y vas pas. Avec ma première interview j'ai assez de preuves sur toi pour te mettre derrière les barreaux jusqu'à la fin de tes jours.
- Ecoute moi bien petite conne, j'ai assez de mecs dans cette baraque pour te trouer à en rendre un gruyère jaloux.
- Parce que tu penses peut-être que je n'y avais pas pensé ? Lâcha t-elle du tac-o-tac. Ce qui était uniquement du bluff, elle n'avait jamais pensé à laisser les preuves dans une enveloppe avec un message "ouvrez -moi si je ne reviens pas dans une semaine" ou une quelconque connerie de ce genre qu'on ne voit que dans les films, certainement pas dans les fanfics.
- Tu sais que t'es intelligente toi...
- J'ai jamais voulu te piéger Taro, je fais ça uniquement pour sauver leur vie.
- Ok ok, donne moi leurs noms et quelques renseignements et j'envoie deux mecs là-bas.
- Non, je veux que tu y ailles toi.
- Tu déconnes ?
- Non, je sais ce qu'on dit sur toi, t'es le meilleur alors m'oblige pas à faire le numéro qu'a fait Murdock à Rambo pour qu'il rempile et accepte. S'il te plaît !
- Moi en solo ?
- Non, avec moi.
- Putain t'es carrément barge toi hein ?
- Non. Amoureuse".
Presti- Ado en éveil
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Re: Les fanfict, ça own.
Episode 8 - Here comes a new challenger.
17 janvier. 3h12. L'appartement de Lnna, à Loki.
Ils entrèrent dans l'appartement de Lnna. Elle les arrêta d'un geste de la main.
" Ici c'est moi qui commande okay ? Alors vous restez dans le salon, vous y dormez mais vous n'y bougez surtout pas.
- T'as peur de te faire violer c'est ça ? Lança Zouf' en se laissant tomber mollement sur le canapé au milieu du salon, avant de continuer : T'inquiètes pas, on des ptêt des hommes mais on a du goût". Il tendit la paume de sa main vers le ciel et Anutsu vint la frapper de la sienne, avant d'executer quelques petits pas de danse.
Lnna ignora la boutade et sortit de la pièce, les laissant à deux.
- Bon récapitulons fit Anutsu, marchant en long et en large du salon pendant que Zouf' essayait de choper une chaîne porno sur la télé d'Lnna. Anagund arrive à Loki, pourquoi, on ne sait pas encore. Il se fait descendre à l'arme blanche par un type qui apparemment, maîtrise bien son outil. Puis, on le jette dans les chiottes d'une boîte de nuit.
- Pour faire croire à un crime passionnel lança Zoufouille.
- Les crimes passionnels se passent jamais dans les chiottes d'une discothèque Zouf'.
- Putain, on voit que tu sors jamais, on est plus en 97 hein.
- Bref, reprit Anutsu, on le fout là pour maquiller le crime. En simple crime grostesque, alors qu'il doit sûrement y'avoir un putain de mobile en béton. De là à savoir lequel....
- Mais oui !! cria Zouf'.
- T'as une idée ?
- Nan j'ai trouvé une chaine de cul.
- T'es naze. D'ailleurs je le suis aussi, l'est temps de piquer un somme".
Il jeta un coup d'oeil aux alentours, le salon était désespérement vide, seul le meuble de la télé et le canapé occupaient la pièce.
" Je vais demander des couettes à miss hallogène. Et éteins cette putain de télé merde".
Ce à quoi répondit Zouf en levant le majeur de la main droite sans se retourner.
Anutsu ouvrit une porte et déboucha dans un petit couloir qui donnait sur deux portes. Il passa la première, visiblement plongée dans l'obscurité et s'arrêta devant le deuxième qui laissait filtrer un fin fil de lumière à son embrasure. Il frappa. La femme qui lui ouvrit était Lnna, mais elle n'avait rien de Lnna. A la place des grotesques cheveux violets, qui étaient donc une perruque, tombaient maintenant de longs cheveux noirs qui faisaient ressortir de petits yeux clairs. Son visage, de la bouche aux yeux, avait perdu ce côté synthétique et artificiel dessiné vulgairement par les fond de teint, vernis et rimel. Elle venait de sortir de la douche et de l'eau chaude perlait encore sur ses cils, son nez, ses lèvres, ses pomettes. Anutsu ouvrit la bouche mais rien n'en sortit. Elle remarqua sa pointe de confusion et en fut quelque peu gênée.
- Tu veux quelque chose ?
- Oui, toi, fut la première chose qui vint à l'esprit d'Anutsu mais il se ravisa. Des...couvertures s'il te plaît.
- Elles sont dans la chambre, au-dessus de l'armoire, sers-toi". Elle ferma doucement la porte juste après avoir fini sa phrase. Anutsu resta quelques secondes devant la porte fermée, se demandant si ce qu'il venait de voir était bien réel. Il eut envie de re-frapper à la porte mais se ravisa. Lnna, de l'autre côté, adossée à la porte, les yeux dans le vide, un sourire aux lèvres retint sa respiration jusqu'à ce qu'elle entendit l'inspecteur s'éloigner de la porte.
17 janvier. 3h02. Sur le fleuve Iris.
Ils traversèrent le fleuve pendant la nuit, les risques d'être vus étant trop grands le jour. Tarô eut juste à passer un coup de fil pour qu'un type débraillé les attende, amarré, sur sa barque. Coïncidence comico-burlesque, c'était le même bougre qui avait fait traverser un jour plus tôt nos deux inspecteurs préférés. Ils arrivèrent de l'autre côté de la rive deux heures plus tard, Melux, que le froid faisait claquer des dents et Taro qui en était déjà à son cinquième pétard depuis leur départ.
" Bon, faut qu'on se repose un peu maintenant.
Melux pour qui l'idée de se reposer alors que son cher et tendre courait un grand danger était peu attrayante, était pourtant trop fatiguée pour discuter. Il continua.
- Reste pas longtemps avant l'aube, on va se trouver un hôtel histoire de recharger les batteries".
Taro qui connaissait bien Loki prit soin d'éviter le quartier pauvre, si tant est qu'il peut y avoir un quartier riche à Loki. Disons qu'il prit soin d'éviter le quartier le plus pourri. Ils marchèrent pendant un bon bout de temps, assez pour que Melux finisse par somnoler en marchant. L'atmosphère était vraiment étrange, à la clarté naissante du jour se mêlait un brouillard laiteux et, son état aidant, il ne lui fallut pas longtemps pour qu'elle ne sache si elle rêvait ou non. Ils passèrent devant un immeuble dont les cendres étaient encore fumantes, son entraille grouillant de personnes, surtout des enfants, dépecant la carcasse d'objets plus ou moins calcinés tels des fourmis s'affairant autour du cadavre d'une araignée. Elle y repenserait par la suite mais ne saurait jamais dire si elle rêvait à ce moment là où si sa vision était réelle. Elle ne se rappela de rien d'autre jusqu'à son réveil.
17 janvier. 4h07. Quelque part, à Loki.
Il les avaient sagement attendus à la morgue, se disant que s'ils enquêtaient sur la mort du journaliste, ils passeraient forcément jeter un coup d'oeil au corps. Et bingo, ils y étaient bien passés et ils n'étaient pas seuls, deux personnes accompagnaient les inspecteurs. La première, une indic' déguisée en pute, le second les avait rejoint plus tard et ils étaient tous repartis ensemble dans une fourgonette noire.
Il les avait ensuite suivi en moto. La filature était risquée à cette heure là de la nuit, dans les rues quasiment désertes de Loki mais il était devenu un pro en la matière et il s'était même arrêté à leur hauteur au feu rouge et avait gratifié la demoiselle d'un sourire. Pour éloigner les soupçons, il valait souvent mieux se montrer plutôt que d'essayer de se planquer à tout prix. Un coup d'oeil lui suffit pour voir que les deux types étaient armés, le troisième lui devait être à l'arrière. Il repensa aux paroles de Link "ce sont mes deux meilleurs inspecteurs". Il ne prendrait aucun risque.
Il les dépassa quand ils s'arrêtèrent mais ralentit suffisamment pour avoir le temps de les voir entrer dans un appartement. Le troisième n'était pas sorti de la fourgonette.
La suite faisait partie de la routine. Repérer un appartement vide dans les immeubles d'en face, y aller, vérifier, d'une part qu'il était bien vide -il avait souvent dû éliminer quelques squatteurs gênants quand il bossait-, d'autre part que l'angle de tir était suffisant, si oui s'y installer. Et attendre.
Il lui fallut deux heures pour cela, il avait dû prendre bon nombre de précautions supplémentaires, le type qui était resté dans la fourgonette était sûrement en train de s'assurer de la sécurité du groupe et il ne voulait surtout pas être repéré. Il prit place allongé sur le ventre, sur la table basse qu'il avait amené contre la fenêtre, tenant son fusil de sniper à deux mains, la visée bien en face de son oeil droit. Il n'avait pas eu le temps de voir dans quel appartement ils étaient alors il attendrait juste bien sagement que les deux flics sortent dans la rue pour les refroidir. Il regarda sa montre, dernier geste avant l'immobilité totale. 4:29 indiquait l'écran digital. Ca allait être long, très long mais il avait connu pire.
17 janvier. 3h12. L'appartement de Lnna, à Loki.
Ils entrèrent dans l'appartement de Lnna. Elle les arrêta d'un geste de la main.
" Ici c'est moi qui commande okay ? Alors vous restez dans le salon, vous y dormez mais vous n'y bougez surtout pas.
- T'as peur de te faire violer c'est ça ? Lança Zouf' en se laissant tomber mollement sur le canapé au milieu du salon, avant de continuer : T'inquiètes pas, on des ptêt des hommes mais on a du goût". Il tendit la paume de sa main vers le ciel et Anutsu vint la frapper de la sienne, avant d'executer quelques petits pas de danse.
Lnna ignora la boutade et sortit de la pièce, les laissant à deux.
- Bon récapitulons fit Anutsu, marchant en long et en large du salon pendant que Zouf' essayait de choper une chaîne porno sur la télé d'Lnna. Anagund arrive à Loki, pourquoi, on ne sait pas encore. Il se fait descendre à l'arme blanche par un type qui apparemment, maîtrise bien son outil. Puis, on le jette dans les chiottes d'une boîte de nuit.
- Pour faire croire à un crime passionnel lança Zoufouille.
- Les crimes passionnels se passent jamais dans les chiottes d'une discothèque Zouf'.
- Putain, on voit que tu sors jamais, on est plus en 97 hein.
- Bref, reprit Anutsu, on le fout là pour maquiller le crime. En simple crime grostesque, alors qu'il doit sûrement y'avoir un putain de mobile en béton. De là à savoir lequel....
- Mais oui !! cria Zouf'.
- T'as une idée ?
- Nan j'ai trouvé une chaine de cul.
- T'es naze. D'ailleurs je le suis aussi, l'est temps de piquer un somme".
Il jeta un coup d'oeil aux alentours, le salon était désespérement vide, seul le meuble de la télé et le canapé occupaient la pièce.
" Je vais demander des couettes à miss hallogène. Et éteins cette putain de télé merde".
Ce à quoi répondit Zouf en levant le majeur de la main droite sans se retourner.
Anutsu ouvrit une porte et déboucha dans un petit couloir qui donnait sur deux portes. Il passa la première, visiblement plongée dans l'obscurité et s'arrêta devant le deuxième qui laissait filtrer un fin fil de lumière à son embrasure. Il frappa. La femme qui lui ouvrit était Lnna, mais elle n'avait rien de Lnna. A la place des grotesques cheveux violets, qui étaient donc une perruque, tombaient maintenant de longs cheveux noirs qui faisaient ressortir de petits yeux clairs. Son visage, de la bouche aux yeux, avait perdu ce côté synthétique et artificiel dessiné vulgairement par les fond de teint, vernis et rimel. Elle venait de sortir de la douche et de l'eau chaude perlait encore sur ses cils, son nez, ses lèvres, ses pomettes. Anutsu ouvrit la bouche mais rien n'en sortit. Elle remarqua sa pointe de confusion et en fut quelque peu gênée.
- Tu veux quelque chose ?
- Oui, toi, fut la première chose qui vint à l'esprit d'Anutsu mais il se ravisa. Des...couvertures s'il te plaît.
- Elles sont dans la chambre, au-dessus de l'armoire, sers-toi". Elle ferma doucement la porte juste après avoir fini sa phrase. Anutsu resta quelques secondes devant la porte fermée, se demandant si ce qu'il venait de voir était bien réel. Il eut envie de re-frapper à la porte mais se ravisa. Lnna, de l'autre côté, adossée à la porte, les yeux dans le vide, un sourire aux lèvres retint sa respiration jusqu'à ce qu'elle entendit l'inspecteur s'éloigner de la porte.
17 janvier. 3h02. Sur le fleuve Iris.
Ils traversèrent le fleuve pendant la nuit, les risques d'être vus étant trop grands le jour. Tarô eut juste à passer un coup de fil pour qu'un type débraillé les attende, amarré, sur sa barque. Coïncidence comico-burlesque, c'était le même bougre qui avait fait traverser un jour plus tôt nos deux inspecteurs préférés. Ils arrivèrent de l'autre côté de la rive deux heures plus tard, Melux, que le froid faisait claquer des dents et Taro qui en était déjà à son cinquième pétard depuis leur départ.
" Bon, faut qu'on se repose un peu maintenant.
Melux pour qui l'idée de se reposer alors que son cher et tendre courait un grand danger était peu attrayante, était pourtant trop fatiguée pour discuter. Il continua.
- Reste pas longtemps avant l'aube, on va se trouver un hôtel histoire de recharger les batteries".
Taro qui connaissait bien Loki prit soin d'éviter le quartier pauvre, si tant est qu'il peut y avoir un quartier riche à Loki. Disons qu'il prit soin d'éviter le quartier le plus pourri. Ils marchèrent pendant un bon bout de temps, assez pour que Melux finisse par somnoler en marchant. L'atmosphère était vraiment étrange, à la clarté naissante du jour se mêlait un brouillard laiteux et, son état aidant, il ne lui fallut pas longtemps pour qu'elle ne sache si elle rêvait ou non. Ils passèrent devant un immeuble dont les cendres étaient encore fumantes, son entraille grouillant de personnes, surtout des enfants, dépecant la carcasse d'objets plus ou moins calcinés tels des fourmis s'affairant autour du cadavre d'une araignée. Elle y repenserait par la suite mais ne saurait jamais dire si elle rêvait à ce moment là où si sa vision était réelle. Elle ne se rappela de rien d'autre jusqu'à son réveil.
17 janvier. 4h07. Quelque part, à Loki.
Il les avaient sagement attendus à la morgue, se disant que s'ils enquêtaient sur la mort du journaliste, ils passeraient forcément jeter un coup d'oeil au corps. Et bingo, ils y étaient bien passés et ils n'étaient pas seuls, deux personnes accompagnaient les inspecteurs. La première, une indic' déguisée en pute, le second les avait rejoint plus tard et ils étaient tous repartis ensemble dans une fourgonette noire.
Il les avait ensuite suivi en moto. La filature était risquée à cette heure là de la nuit, dans les rues quasiment désertes de Loki mais il était devenu un pro en la matière et il s'était même arrêté à leur hauteur au feu rouge et avait gratifié la demoiselle d'un sourire. Pour éloigner les soupçons, il valait souvent mieux se montrer plutôt que d'essayer de se planquer à tout prix. Un coup d'oeil lui suffit pour voir que les deux types étaient armés, le troisième lui devait être à l'arrière. Il repensa aux paroles de Link "ce sont mes deux meilleurs inspecteurs". Il ne prendrait aucun risque.
Il les dépassa quand ils s'arrêtèrent mais ralentit suffisamment pour avoir le temps de les voir entrer dans un appartement. Le troisième n'était pas sorti de la fourgonette.
La suite faisait partie de la routine. Repérer un appartement vide dans les immeubles d'en face, y aller, vérifier, d'une part qu'il était bien vide -il avait souvent dû éliminer quelques squatteurs gênants quand il bossait-, d'autre part que l'angle de tir était suffisant, si oui s'y installer. Et attendre.
Il lui fallut deux heures pour cela, il avait dû prendre bon nombre de précautions supplémentaires, le type qui était resté dans la fourgonette était sûrement en train de s'assurer de la sécurité du groupe et il ne voulait surtout pas être repéré. Il prit place allongé sur le ventre, sur la table basse qu'il avait amené contre la fenêtre, tenant son fusil de sniper à deux mains, la visée bien en face de son oeil droit. Il n'avait pas eu le temps de voir dans quel appartement ils étaient alors il attendrait juste bien sagement que les deux flics sortent dans la rue pour les refroidir. Il regarda sa montre, dernier geste avant l'immobilité totale. 4:29 indiquait l'écran digital. Ca allait être long, très long mais il avait connu pire.
Presti- Ado en éveil
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Re: Les fanfict, ça own.
Episode 9 - Lnna et les garçons.
17 janvier. 13h28. Appartement de Lnna, à Loki.
Zoufouille émergea de son sommeil en début d'après-midi et c'est les yeux embués qu'il se dirigea vers la cuisine, il avait tellement de fois pissé dans le lavabo que ça en était devenu un réflexe. Il se ravisa quand il vit une fille dans sa cuisine, avec un T-shirt assez long pour qu'il soit impossible de deviner si elle portait un short ou non, buvant un café.
" Hé, qu'est-ce tu fous dans mes toile...je veux dire ma cuisine toi ?
- Quoi ? fit l'inconnue, incrédule, en reposant sa tasse. Il jeta un coup d'oeil autour de lui. C'est qu'elle était même allée jusqu'à refaire la déco cette pouf'.
- Bon allez casse-toi., ajouta Zouf'.
- Aux dernières nouvelles, je suis chez moi.
Il jeta un bref coup d'oeil au lavabo qui était propre. Elle avait peut-être raison. Il se passa la main dans les cheveux.
- Hum, je t'avoue que j'ai un petit trou de mémoire là.
- Le Knight Club, la serveuse sans voyelle, la morgue et le type que vous avez enfermé dans la fourgonette noire en bas. Ca te dit quelque chose ?
Les souvenirs lui revinrent aussitôt. Il avait souvent de légères amnésies au réveil, le docteur lui avait dit que c'était une pathologie, mais pour sa part il avait toujours préféré les pates à la bolognaise.
- Ah désolé...Lnna c'est ça ?
- Ouip. Et toi c'est Zouf'.
- Oui. C'est le diminutif de Zoufouille.
- Ok. Euh...tu veux un verre dit-elle en faisant un léger signe de tête vers la cafetière.
- Avec plaisir répondit-il en s'asseyant. Elle est vraiment pas mal en fait pensa t-il en la regardant, une espèce de beauté sauvage se dégageait de son visage brouillé. Elle interrompit ses pensées.
- Il est pas levé ton copain ?
- Il est sûrement en train de se branler.
- Haha.
- Je rigole pas. Il a besoin de satisfaire ses pulsions sexuelles quotidiennement depuis que sa copine l'a quitté y'a 11 ans.
- Ouch.
- Je te le fais pas dire. Il fait ça avec des filles d'un soir d'habitude, mais comme il avait personne de baisable sous la main hier...
- Merci, c'est gentil.
- De rien, je fais jamais de compliments quand je bosse.
- Je vais aller voir si ce que tu dis est vrai".
Elle se leva et se dirigea à pas de loups vers le salon.
Anutsu sortit du lit après que Zouf' soit parti dans la cuisine. Il était complexé par son caleçon Spiderman et ne voulait pas que son collègue de travail le voit, ils avaient bien crié "Quick, to the batmobile!" chaque fois qu'ils avaient vu Koisha pendant deux mois parce que celui-ci avait une trousse Batman, il ne voulait pas avoir à faire au même bizutage anti-héros primaire. Il s'habilla aussi prestement qu'il faut à un trisomique pour remporter un prix Nobel, ou si on veut continuer dans le graveleux et le mauvais goût, aussi rapidement qu'il faut à un enfant Viet Namien pour sauter sur une mine anti-personnelle. Il bougea légèrement le rideau du doigt et jeta un coup d'oeil à l'extérieur, tout en enfouissant les pans de sa chemise dans son pantalon de l'autre main, dans une posture qui pouvait prêter à confusion. C'est à cet instant qu'il aperçut un reflet étrange venant d'une des fenêtres de l'immeuble d'en face. C'est aussi à cet instant que Lnna entra dans le salon.
- Hiiiiiiiiii ! lâcha t-elle, portant les mains à ses joues.
Anutsu se redressa aussi sec, laissant retomber le rideau. Il avait oublié combien Lnna était belle et le t-shirt...Bugs Bunny...-soit- qu'elle portait lui seyait à merveille. Il se sentit emporté par un lyrisme déferlant et portant la main à la poitrine, dit, plein de solennité:
- But soft! What light through yonder window breaks?
It is the East, and Lnna is the sun!
Arise, fair sun, and kill the...
- Stop ! l'interrompit brusquement Lnna.
- Huh ?
- Je ne veux pas savoir ce que tu faisais à la fenêtre à l'instant.
- Je...euh je regardais jus...
- Me prends pas pour une conne, Zouf m'a tout raconté. Et pour ta gouverne, sache que j'aime pas Martin Luther King.
- Il t'a raconté quoi exactement ?
- Martin Luther King ?
- Non, la reine d'Angleterre. Zouf' bien sûr.
- Va lui demander, tu verras bien.
Anutsu se dirigea vers la cuisine mais quand il entra dans celle-ci, il vit Zouf' de dos, sur la pointe des pieds, contre le lavabo.
Il referma rapidement la porte et se retourna vers Lnna.
- C'est occupé.
- Quoi ?
- Peu importe. Au sujet de ce que Zouf t'a dit, oui j'avoue qu'il m'est souvent arrivé de mater quelques collègiennes ici et là mais je te jure que je les ai jamais touché, je suis un mec bien.
- Il m'a pas parlé de ça.
- Ah. Merde. Mais tu sais y'a pire que moi, je connais un mec, il s'appelle Meuble et il rêve de...
La porte l'interrompit en s'ouvrant brusquement. Zouf' apparut, sifflotant et remontant sa braguette.
- Ah tiens, au fait Zouf, j'ai aperçu un reflet venant de l'immeuble d'en face, fit Anutsu heureux d'avoir enfin trouvé un moyen de détourner la conversation. Tu sais ce que ça veut dire bien sûr ?
- Putain ! Encore un de ses foutus paparazzis de merde. Comment ils ont su qu'on étaient là ?
- Aucune idée. De toute façon on s'en fout, faut qu'on bouge au Fuck Chaos. Et tu viens avec nous Lnna.
- Quoi ???!!! T'estimes peut-être que j'en ai pas fait assez ?
Zouf qui ne comprenait pas très bien où son partenaire voulait en venir alla dans le même sens.
- C'est vrai quoi 'nutsu, on n'a plus vraiment besoin d'elle maintenant.
- Attends moi dehors Zouf'.
- Quoi ?
- J'ai dit attends moi de-fucking-hors.
- Ok ok t'énerves pas comme ça, tu me fais penser à Deedo. Je vous attends en bas.
Il ferma la porte en partant et un silence pesant régna pendant un court moment dans l'appartement.
- Ecoute, Lnna, je dois te dire quelque chose.
- Tu es gay ?
- Non. Enfin, j'ai bien fait quelques trucs à l'armée mais comme tout le monde quoi.
- C'est quoi le problème alors ?
- Le problème c'est toi, si je puis dire. Tu sais, hier quand je t'ai vu au sortir de la douche, j'ai...
- Je ne veux rien entendre de plus.
- Non non c'est pas à ce quoi tu penses. Et c'est justement ce qui m'inquiète, je n'ai eu ni pulsion, ni dégoût, ce qui est plutôt bizarre puisque jusqu'à alors mes rencontres avec les femmes se divisaient en deux catégories : bandantes et non bandantes. Mais toi, je...je te trouve juste belle. Plus que ça, solaire. Et je peux te dire qu'être émerveillé devant une femme est quelque chose de totalement nouveau pour moi et que ça me fait un peu peur dans un sens. C'est pour ça que j'en parle comme d'un problème même si au fond de moi, j'en voudrais tous les jours des problèmes comme ça.
- Et quel rapport avec ton enquête ?
- Merde, tu écoutes ce que je te dis Lnna ?
- Oui, l'amour, le ciel étoilé, les roses rouges etc., le genre de trucs que tu as appris par coeur pour arriver à sauter une fille je me trompe ?
- Oui tu te trompes.
- Ah et pourquoi ?
- Parce qu'un éléphant ça trompe énormément.
- Quel rapport ?
- Aucun, j'y ai juste pensé en voyant Bugs Bunny sur ton t-shirt. Laisse moi être ta carotte, non, oublie cette comparaison débile. Mais je ferais n'importe quoi pour te revoir Lnna. Appelle ça de l'amour ou un rusé stratagème, je veux juste te revoir.
- Je n'ai jamais été contre, simplement, je vois mal pourquoi je devrais vous accompagner au Fuck Chaos pour ce qui j'imagine sera la soirée holocauste du siècle.
- Hum, tu as raison, ça serait prendre trop de risques. Je...je peux passer chez toi quand on aura finit là-bas.
Pour la première fois, il y'avait de la maladresse dans la voix d'Anutsu et Lnna trouva ça mignon, ce qui lui fit un peu peur d'ailleurs, comment elle pouvait trouver quelquechose de mignon chez ce type qui avait dans l'ordre menacer de tuer son petit ami -qu'elle n'aimait pas vraiment d'ailleurs-, puis s'était rabattu sur d'autres gorilles et après avoir dormi chez elle, s'était masturbé en matant les voisins d'en face.
- D'accord, répondit-elle, essayant de mettre le plus d'indifférence dans sa voix.
- Génial, je serais pas long je te promets. Il lui décocha un sourire.
Il ouvrait la porte pour sortir quand elle l'appela faiblement. Il pivota.
- Oui ?
- Faites attention à vous.
Il hocha de la tête et sortit.
- Merde merde merde, ne tombe pas amoureuse de ce type pensa t-elle très fort en se laissant tomber sur le canapé.
17 janvier. 13h44. En face de l'appartement de Lnna.
Il avait passé toute la matinée éveillé, dans sa position de sniping, ou position de l'Axe Or dans le jargon du snipisme. Le sommeil allait finir par l'emporter quand enfin, un signe de vie se manifesta dans l'une des fenêtres de l'immeuble d'en face. Bingo, c'était un des deux inspecteurs, Anutsu, si sa mémoire visuelle était bonne et il avait légèrement tiré le rideau pour regarder à l'extérieur. C'était bien suffisant. Il visa la tête. Il allait appuyer sur la détente quand il réalisa que l'inspecteur avait détecté sa présence. Il l'avait repéré et il n'avait pas bougé d'un poil. Ce débile l'avait repéré et il ... se touchait la bite la main enfouie dans son futal ? Putain c'est qui ce taré ? Osef je le descends. Mais cette petite seconde de réflexion était de trop et Anutsu qui semblait-il avait été appelé, avait relâché le rideau.
Le sniper inspira puis expira lentement. Il ne fallait surtout pas qu'il perde son calme. Tout pouvait arriver à partir de maintenant. Il avait l'habitude de prendre la poudre d'escampette -tiens en parlant de poudre, ça pue le shit par ici- dès qu'il se faisait repérer mais le fait que le type d'en face n'ait pas bougé de sa position et l'ait carrément nargué lui donnait l'intuition qu'il y'avait peut-être encore un coup à jouer ici. Et effectivement, pas plus de cinq minutes plus tard, c'est l'autre inspecteur qu'il vit descendre dans la rue. Ce dernier leva aussitôt la tête vers la fenêtre et...leva, franchement et avec un grand sourire, son majeur dans sa direction. Bordel de merde, c'est pas possible, je dois rêver, ces types là sont pas normaux. Osef bis, celui-là il aura nulle part où se cacher. Il arma. Visa.
Et sentit le froid d'un canon se plaquer contre sa nuque.
- Tsk tsk, bad boy fit une voix derrière lui.
En trente ans de carrière, il ne s'était jamais fait prendre à revers. Faut dire, en trente ans de carrière il avait jamais vu de gars qui, l'apercevant quand il est trop tard, se branlaient ou lui balançait un doigt d'honneur. C'était définitivement pas un jour comme les autres. Il lâcha doucement son fusil et leva les bras.
- Okay okay je me rends.
- Good boy.
- Ah bah il est plus à la fenêtre on dirait, fit Zouf' à Anutsu, qui venait de le rejoindre dans la rue et semblait perdu dans ses pensées. Il s'est passé quoi en haut avec la miss ? Il ne fit pas plus attention que ça au mutisme de son collège et alla ouvrir la porte arrière de la fourgonette.
- Bien dormi copain ?
Alvein, ébloui par la lumière, se redressa mais ne répondit pas.
- Décidemment, y'a pas grand monde de bavard ce matin. Bon allez monte devant fit-il en poussant Alvein, tu vas nous emmener au repère de ton pote.
17 janvier. 13h42. Hôtel Aviv, à Loki.
Taro était loin d'être un amateur, ses potes s'étaient d'ailleurs souvent demandé comment ils réussissaient à garder cette lucidité d'esprit malgré la quantité impressionnante de stupéfiants qu'il fumait chaque jour. Alors que Melux dormait encore dans la chambre d'hôtel qu'ils partageaient – la tentation de mater ses seins avait été très forte quand il l'avait posé, endormie, sur le lit-, il était allé inspecter les lieux aux alentours de midi. Du moins c'est la version officielle, officieusement, il était juste parti acheter des feuilles. Bref, la première chose qui lui avait littéralement sauté aux yeux était cette fourgonette noire aux vitre teintées, juste en face de l'hôtel. Tu parles d'une filature de bouseux avait-il d'abord pensé, mais ce réflexe datant de sa période de dealeur avait très vite laissé place aux vraies questions : pourquoi l'aurait-on fait suivre ? Qui aurait eu intérêt à le faire suivre, jusqu'ici, à Loki ? Pas un amateur c'est sûr, mais dans ce cas, comment expliquer une filature si grostesque.
A son retour du bureau de tabac, il avait pris la peine de changer de trottoir avant d'entrer dans la rue de l'hôtel, ainsi il passerait près de la fourgonette et pourrait peut-être entendre un bruit à l'intérieur qui confirmerait ses soupçons, qui sait, ces gars, s'ils existaient, avaient autant l'air de professionnels que Heidi Klum a de cellulite. Il ne savait pas que ce faisant, il exécutait à la perfection ce pourquoi il était venu, à savoir sauver les deux hombres de Melux.
Il passa près de la fourgonette, tous les sens en alerte. Mais de cette position, il remarqua très vite la présence d'un autre danger, bien plus dangereux, ce qui est somme toute assez naturelle et gratifiant pour un danger. Le reflet d'une lunette de visée, n'importe quel imbécile aurait pris ça pour un objectif d'appareil photo mais pas lui, au 5è étage de l'immeuble d'en face, juste à côté de la fenêtre aux rideaux fuschia avec des papillons en guise de motif. Juste à côté de sa fenêtre.
Il remonta dans sa chambre le plus tranquillement du monde. Melux dormait toujours, tel un ange descendu du ciel qui se serait dit "tiens, si je dormais dans un hôtel miteux de Loki aujourd'hui". Il n'y avait aucune chambre à leur gauche, l'appartement en question n'appartenait donc pas à l'hôtel. Il redescendit, s'assura de longer le mur le plus naturellement possible, et entra à la première porte venue que la concierge avait visiblement laissé ouverte. Il grimpa les étages et abaissa doucement la poignée de l'unique porte au 5è étage qui à sa demi-surprise n'opposa pas de résistance -les snipers avaient pas souvent l'habitude de bosser de chez eux-. Un vestibule et une pièce plus loin, il trouva le sniper allongé sur une table tel une boite de Crackers Belin avant l'apéritif.
- Tsk tsk, bad boy.
- Okay okay je me rends.
- Good boy...
...Pour qui tu bosses ?
- Pour ta mère lui répondit crânement le sniper, qui avait pourtant un canon pressé contre la nuque.
- Pour qui tu bosses, je le répèterai pas trois fois.
- Ecoute je connais Zerg et je peux t'assurer qu'il va pas apprécier si un des ses gorilles a grillé ma couverture.
- Zerg...ce nom me semble familier pensa Taro. Ah oui c'était un petit mafieux qui commençait dans le métier avec qui il avait eu l'occasion de traiter juste avant la chute des frontières et la victoire de Natacha Thanfeut aux Jeux Olympiques des Malentendants en 1997.
- Rien à foutre de ton Zerg chépaquoi. Si tu me dis pas ce que tu fous ici, je te troue la cervelle.
- Quoi tu bosses pas pour Zerg ? répliqua le sniper, incrédule. C'est simple, tout ce qui avait un flingue à Loki bossait pour Zerg. Sans ça, on ne faisait pas long feu.
- C'est moi qui pose les questions.
Un moteur vrombit dans la rue en dessous d'eux.
- Putain de merde, ils se cassent grogna le sniper.
Taro jeta un coup d'oeil et vit la fourgonette s'éloigner dans la rue.
- C'est eux que tu voulais ?
- Non je viens chasser le canard, du gland.
- C'était qui ?
- Des mecs qui bossent pour Zerg mentit le sniper.
La pression du canon se fit moins forte sur sa nuque. Taro prit conscience que ce n'était sûrement qu'une sombre histoire de règlements de compte entre bandes rivales.
- Ok. Désolé man.
- J'en ai rien à foutre de tes excuses.
- Ouais ouais mais tu vois moi je suis un mec bien, je pourrais te descendre là, juste histoire de m'assurer que tu puisses pas te venger de ce p'tit quiproquo mais je vais juste te délester de tes bijoux et te laisser partir.
- Tu peux te mettre un doigt dans l'... mais un coup de crosse bien placé sur la nuque l'empêcha de finir sa phrase et le fit tomber dans le noir.
17 janvier. 13h28. Appartement de Lnna, à Loki.
Zoufouille émergea de son sommeil en début d'après-midi et c'est les yeux embués qu'il se dirigea vers la cuisine, il avait tellement de fois pissé dans le lavabo que ça en était devenu un réflexe. Il se ravisa quand il vit une fille dans sa cuisine, avec un T-shirt assez long pour qu'il soit impossible de deviner si elle portait un short ou non, buvant un café.
" Hé, qu'est-ce tu fous dans mes toile...je veux dire ma cuisine toi ?
- Quoi ? fit l'inconnue, incrédule, en reposant sa tasse. Il jeta un coup d'oeil autour de lui. C'est qu'elle était même allée jusqu'à refaire la déco cette pouf'.
- Bon allez casse-toi., ajouta Zouf'.
- Aux dernières nouvelles, je suis chez moi.
Il jeta un bref coup d'oeil au lavabo qui était propre. Elle avait peut-être raison. Il se passa la main dans les cheveux.
- Hum, je t'avoue que j'ai un petit trou de mémoire là.
- Le Knight Club, la serveuse sans voyelle, la morgue et le type que vous avez enfermé dans la fourgonette noire en bas. Ca te dit quelque chose ?
Les souvenirs lui revinrent aussitôt. Il avait souvent de légères amnésies au réveil, le docteur lui avait dit que c'était une pathologie, mais pour sa part il avait toujours préféré les pates à la bolognaise.
- Ah désolé...Lnna c'est ça ?
- Ouip. Et toi c'est Zouf'.
- Oui. C'est le diminutif de Zoufouille.
- Ok. Euh...tu veux un verre dit-elle en faisant un léger signe de tête vers la cafetière.
- Avec plaisir répondit-il en s'asseyant. Elle est vraiment pas mal en fait pensa t-il en la regardant, une espèce de beauté sauvage se dégageait de son visage brouillé. Elle interrompit ses pensées.
- Il est pas levé ton copain ?
- Il est sûrement en train de se branler.
- Haha.
- Je rigole pas. Il a besoin de satisfaire ses pulsions sexuelles quotidiennement depuis que sa copine l'a quitté y'a 11 ans.
- Ouch.
- Je te le fais pas dire. Il fait ça avec des filles d'un soir d'habitude, mais comme il avait personne de baisable sous la main hier...
- Merci, c'est gentil.
- De rien, je fais jamais de compliments quand je bosse.
- Je vais aller voir si ce que tu dis est vrai".
Elle se leva et se dirigea à pas de loups vers le salon.
Anutsu sortit du lit après que Zouf' soit parti dans la cuisine. Il était complexé par son caleçon Spiderman et ne voulait pas que son collègue de travail le voit, ils avaient bien crié "Quick, to the batmobile!" chaque fois qu'ils avaient vu Koisha pendant deux mois parce que celui-ci avait une trousse Batman, il ne voulait pas avoir à faire au même bizutage anti-héros primaire. Il s'habilla aussi prestement qu'il faut à un trisomique pour remporter un prix Nobel, ou si on veut continuer dans le graveleux et le mauvais goût, aussi rapidement qu'il faut à un enfant Viet Namien pour sauter sur une mine anti-personnelle. Il bougea légèrement le rideau du doigt et jeta un coup d'oeil à l'extérieur, tout en enfouissant les pans de sa chemise dans son pantalon de l'autre main, dans une posture qui pouvait prêter à confusion. C'est à cet instant qu'il aperçut un reflet étrange venant d'une des fenêtres de l'immeuble d'en face. C'est aussi à cet instant que Lnna entra dans le salon.
- Hiiiiiiiiii ! lâcha t-elle, portant les mains à ses joues.
Anutsu se redressa aussi sec, laissant retomber le rideau. Il avait oublié combien Lnna était belle et le t-shirt...Bugs Bunny...-soit- qu'elle portait lui seyait à merveille. Il se sentit emporté par un lyrisme déferlant et portant la main à la poitrine, dit, plein de solennité:
- But soft! What light through yonder window breaks?
It is the East, and Lnna is the sun!
Arise, fair sun, and kill the...
- Stop ! l'interrompit brusquement Lnna.
- Huh ?
- Je ne veux pas savoir ce que tu faisais à la fenêtre à l'instant.
- Je...euh je regardais jus...
- Me prends pas pour une conne, Zouf m'a tout raconté. Et pour ta gouverne, sache que j'aime pas Martin Luther King.
- Il t'a raconté quoi exactement ?
- Martin Luther King ?
- Non, la reine d'Angleterre. Zouf' bien sûr.
- Va lui demander, tu verras bien.
Anutsu se dirigea vers la cuisine mais quand il entra dans celle-ci, il vit Zouf' de dos, sur la pointe des pieds, contre le lavabo.
Il referma rapidement la porte et se retourna vers Lnna.
- C'est occupé.
- Quoi ?
- Peu importe. Au sujet de ce que Zouf t'a dit, oui j'avoue qu'il m'est souvent arrivé de mater quelques collègiennes ici et là mais je te jure que je les ai jamais touché, je suis un mec bien.
- Il m'a pas parlé de ça.
- Ah. Merde. Mais tu sais y'a pire que moi, je connais un mec, il s'appelle Meuble et il rêve de...
La porte l'interrompit en s'ouvrant brusquement. Zouf' apparut, sifflotant et remontant sa braguette.
- Ah tiens, au fait Zouf, j'ai aperçu un reflet venant de l'immeuble d'en face, fit Anutsu heureux d'avoir enfin trouvé un moyen de détourner la conversation. Tu sais ce que ça veut dire bien sûr ?
- Putain ! Encore un de ses foutus paparazzis de merde. Comment ils ont su qu'on étaient là ?
- Aucune idée. De toute façon on s'en fout, faut qu'on bouge au Fuck Chaos. Et tu viens avec nous Lnna.
- Quoi ???!!! T'estimes peut-être que j'en ai pas fait assez ?
Zouf qui ne comprenait pas très bien où son partenaire voulait en venir alla dans le même sens.
- C'est vrai quoi 'nutsu, on n'a plus vraiment besoin d'elle maintenant.
- Attends moi dehors Zouf'.
- Quoi ?
- J'ai dit attends moi de-fucking-hors.
- Ok ok t'énerves pas comme ça, tu me fais penser à Deedo. Je vous attends en bas.
Il ferma la porte en partant et un silence pesant régna pendant un court moment dans l'appartement.
- Ecoute, Lnna, je dois te dire quelque chose.
- Tu es gay ?
- Non. Enfin, j'ai bien fait quelques trucs à l'armée mais comme tout le monde quoi.
- C'est quoi le problème alors ?
- Le problème c'est toi, si je puis dire. Tu sais, hier quand je t'ai vu au sortir de la douche, j'ai...
- Je ne veux rien entendre de plus.
- Non non c'est pas à ce quoi tu penses. Et c'est justement ce qui m'inquiète, je n'ai eu ni pulsion, ni dégoût, ce qui est plutôt bizarre puisque jusqu'à alors mes rencontres avec les femmes se divisaient en deux catégories : bandantes et non bandantes. Mais toi, je...je te trouve juste belle. Plus que ça, solaire. Et je peux te dire qu'être émerveillé devant une femme est quelque chose de totalement nouveau pour moi et que ça me fait un peu peur dans un sens. C'est pour ça que j'en parle comme d'un problème même si au fond de moi, j'en voudrais tous les jours des problèmes comme ça.
- Et quel rapport avec ton enquête ?
- Merde, tu écoutes ce que je te dis Lnna ?
- Oui, l'amour, le ciel étoilé, les roses rouges etc., le genre de trucs que tu as appris par coeur pour arriver à sauter une fille je me trompe ?
- Oui tu te trompes.
- Ah et pourquoi ?
- Parce qu'un éléphant ça trompe énormément.
- Quel rapport ?
- Aucun, j'y ai juste pensé en voyant Bugs Bunny sur ton t-shirt. Laisse moi être ta carotte, non, oublie cette comparaison débile. Mais je ferais n'importe quoi pour te revoir Lnna. Appelle ça de l'amour ou un rusé stratagème, je veux juste te revoir.
- Je n'ai jamais été contre, simplement, je vois mal pourquoi je devrais vous accompagner au Fuck Chaos pour ce qui j'imagine sera la soirée holocauste du siècle.
- Hum, tu as raison, ça serait prendre trop de risques. Je...je peux passer chez toi quand on aura finit là-bas.
Pour la première fois, il y'avait de la maladresse dans la voix d'Anutsu et Lnna trouva ça mignon, ce qui lui fit un peu peur d'ailleurs, comment elle pouvait trouver quelquechose de mignon chez ce type qui avait dans l'ordre menacer de tuer son petit ami -qu'elle n'aimait pas vraiment d'ailleurs-, puis s'était rabattu sur d'autres gorilles et après avoir dormi chez elle, s'était masturbé en matant les voisins d'en face.
- D'accord, répondit-elle, essayant de mettre le plus d'indifférence dans sa voix.
- Génial, je serais pas long je te promets. Il lui décocha un sourire.
Il ouvrait la porte pour sortir quand elle l'appela faiblement. Il pivota.
- Oui ?
- Faites attention à vous.
Il hocha de la tête et sortit.
- Merde merde merde, ne tombe pas amoureuse de ce type pensa t-elle très fort en se laissant tomber sur le canapé.
17 janvier. 13h44. En face de l'appartement de Lnna.
Il avait passé toute la matinée éveillé, dans sa position de sniping, ou position de l'Axe Or dans le jargon du snipisme. Le sommeil allait finir par l'emporter quand enfin, un signe de vie se manifesta dans l'une des fenêtres de l'immeuble d'en face. Bingo, c'était un des deux inspecteurs, Anutsu, si sa mémoire visuelle était bonne et il avait légèrement tiré le rideau pour regarder à l'extérieur. C'était bien suffisant. Il visa la tête. Il allait appuyer sur la détente quand il réalisa que l'inspecteur avait détecté sa présence. Il l'avait repéré et il n'avait pas bougé d'un poil. Ce débile l'avait repéré et il ... se touchait la bite la main enfouie dans son futal ? Putain c'est qui ce taré ? Osef je le descends. Mais cette petite seconde de réflexion était de trop et Anutsu qui semblait-il avait été appelé, avait relâché le rideau.
Le sniper inspira puis expira lentement. Il ne fallait surtout pas qu'il perde son calme. Tout pouvait arriver à partir de maintenant. Il avait l'habitude de prendre la poudre d'escampette -tiens en parlant de poudre, ça pue le shit par ici- dès qu'il se faisait repérer mais le fait que le type d'en face n'ait pas bougé de sa position et l'ait carrément nargué lui donnait l'intuition qu'il y'avait peut-être encore un coup à jouer ici. Et effectivement, pas plus de cinq minutes plus tard, c'est l'autre inspecteur qu'il vit descendre dans la rue. Ce dernier leva aussitôt la tête vers la fenêtre et...leva, franchement et avec un grand sourire, son majeur dans sa direction. Bordel de merde, c'est pas possible, je dois rêver, ces types là sont pas normaux. Osef bis, celui-là il aura nulle part où se cacher. Il arma. Visa.
Et sentit le froid d'un canon se plaquer contre sa nuque.
- Tsk tsk, bad boy fit une voix derrière lui.
En trente ans de carrière, il ne s'était jamais fait prendre à revers. Faut dire, en trente ans de carrière il avait jamais vu de gars qui, l'apercevant quand il est trop tard, se branlaient ou lui balançait un doigt d'honneur. C'était définitivement pas un jour comme les autres. Il lâcha doucement son fusil et leva les bras.
- Okay okay je me rends.
- Good boy.
- Ah bah il est plus à la fenêtre on dirait, fit Zouf' à Anutsu, qui venait de le rejoindre dans la rue et semblait perdu dans ses pensées. Il s'est passé quoi en haut avec la miss ? Il ne fit pas plus attention que ça au mutisme de son collège et alla ouvrir la porte arrière de la fourgonette.
- Bien dormi copain ?
Alvein, ébloui par la lumière, se redressa mais ne répondit pas.
- Décidemment, y'a pas grand monde de bavard ce matin. Bon allez monte devant fit-il en poussant Alvein, tu vas nous emmener au repère de ton pote.
17 janvier. 13h42. Hôtel Aviv, à Loki.
Taro était loin d'être un amateur, ses potes s'étaient d'ailleurs souvent demandé comment ils réussissaient à garder cette lucidité d'esprit malgré la quantité impressionnante de stupéfiants qu'il fumait chaque jour. Alors que Melux dormait encore dans la chambre d'hôtel qu'ils partageaient – la tentation de mater ses seins avait été très forte quand il l'avait posé, endormie, sur le lit-, il était allé inspecter les lieux aux alentours de midi. Du moins c'est la version officielle, officieusement, il était juste parti acheter des feuilles. Bref, la première chose qui lui avait littéralement sauté aux yeux était cette fourgonette noire aux vitre teintées, juste en face de l'hôtel. Tu parles d'une filature de bouseux avait-il d'abord pensé, mais ce réflexe datant de sa période de dealeur avait très vite laissé place aux vraies questions : pourquoi l'aurait-on fait suivre ? Qui aurait eu intérêt à le faire suivre, jusqu'ici, à Loki ? Pas un amateur c'est sûr, mais dans ce cas, comment expliquer une filature si grostesque.
A son retour du bureau de tabac, il avait pris la peine de changer de trottoir avant d'entrer dans la rue de l'hôtel, ainsi il passerait près de la fourgonette et pourrait peut-être entendre un bruit à l'intérieur qui confirmerait ses soupçons, qui sait, ces gars, s'ils existaient, avaient autant l'air de professionnels que Heidi Klum a de cellulite. Il ne savait pas que ce faisant, il exécutait à la perfection ce pourquoi il était venu, à savoir sauver les deux hombres de Melux.
Il passa près de la fourgonette, tous les sens en alerte. Mais de cette position, il remarqua très vite la présence d'un autre danger, bien plus dangereux, ce qui est somme toute assez naturelle et gratifiant pour un danger. Le reflet d'une lunette de visée, n'importe quel imbécile aurait pris ça pour un objectif d'appareil photo mais pas lui, au 5è étage de l'immeuble d'en face, juste à côté de la fenêtre aux rideaux fuschia avec des papillons en guise de motif. Juste à côté de sa fenêtre.
Il remonta dans sa chambre le plus tranquillement du monde. Melux dormait toujours, tel un ange descendu du ciel qui se serait dit "tiens, si je dormais dans un hôtel miteux de Loki aujourd'hui". Il n'y avait aucune chambre à leur gauche, l'appartement en question n'appartenait donc pas à l'hôtel. Il redescendit, s'assura de longer le mur le plus naturellement possible, et entra à la première porte venue que la concierge avait visiblement laissé ouverte. Il grimpa les étages et abaissa doucement la poignée de l'unique porte au 5è étage qui à sa demi-surprise n'opposa pas de résistance -les snipers avaient pas souvent l'habitude de bosser de chez eux-. Un vestibule et une pièce plus loin, il trouva le sniper allongé sur une table tel une boite de Crackers Belin avant l'apéritif.
- Tsk tsk, bad boy.
- Okay okay je me rends.
- Good boy...
...Pour qui tu bosses ?
- Pour ta mère lui répondit crânement le sniper, qui avait pourtant un canon pressé contre la nuque.
- Pour qui tu bosses, je le répèterai pas trois fois.
- Ecoute je connais Zerg et je peux t'assurer qu'il va pas apprécier si un des ses gorilles a grillé ma couverture.
- Zerg...ce nom me semble familier pensa Taro. Ah oui c'était un petit mafieux qui commençait dans le métier avec qui il avait eu l'occasion de traiter juste avant la chute des frontières et la victoire de Natacha Thanfeut aux Jeux Olympiques des Malentendants en 1997.
- Rien à foutre de ton Zerg chépaquoi. Si tu me dis pas ce que tu fous ici, je te troue la cervelle.
- Quoi tu bosses pas pour Zerg ? répliqua le sniper, incrédule. C'est simple, tout ce qui avait un flingue à Loki bossait pour Zerg. Sans ça, on ne faisait pas long feu.
- C'est moi qui pose les questions.
Un moteur vrombit dans la rue en dessous d'eux.
- Putain de merde, ils se cassent grogna le sniper.
Taro jeta un coup d'oeil et vit la fourgonette s'éloigner dans la rue.
- C'est eux que tu voulais ?
- Non je viens chasser le canard, du gland.
- C'était qui ?
- Des mecs qui bossent pour Zerg mentit le sniper.
La pression du canon se fit moins forte sur sa nuque. Taro prit conscience que ce n'était sûrement qu'une sombre histoire de règlements de compte entre bandes rivales.
- Ok. Désolé man.
- J'en ai rien à foutre de tes excuses.
- Ouais ouais mais tu vois moi je suis un mec bien, je pourrais te descendre là, juste histoire de m'assurer que tu puisses pas te venger de ce p'tit quiproquo mais je vais juste te délester de tes bijoux et te laisser partir.
- Tu peux te mettre un doigt dans l'... mais un coup de crosse bien placé sur la nuque l'empêcha de finir sa phrase et le fit tomber dans le noir.
Presti- Ado en éveil
- Messages : 181
Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Résumé des épisodes postés il y'a 2 ans :
Un journaliste free lance de Chaos du nom d'Anagund est retrouvé mort au Knight Club une boîte de nuit de Loki. Avant que l'affaire ne dégénère en guerre civile, deux inspecteurs sont envoyés à Loki, zone de non-droit, pour enquêter et ramener un coupable. A leur arrivée, ils passent directement à la boite de nuit où on avait retrouvé le corps d'Anagund et s'apercoivent vite que leur présence n'est pas désirée par le caïd du coin, un certain Zerg Spirit. Ils se font aidés par une barmaid, qui les sort, avec plus ou moins d'enthousiasme, d'un guet apens dressé par les hommes de Zerg. Quelques heures plus tard, en allant examiner le cadavre d'Anagund à la morgue du coin, ils surprennent un sbire de Zerg y déposant les corps de ses amis que les inspecteurs avaient fumé quelques heures avant à l'entrée de la discothèque (SAVA VOU SUIVAI). Ils lui demandent plus ou moins poliment de leur dire où se trouve Zerg, persuadés que celui-ci est mouillé dans le meurtre d'Anagund. Alvein accepte de les mener au Fuck Chaos, un pub où se retrouvent les "sergents" de Zerg. Les inspecteurs décident d'attendre le lendemain avant d'y aller et préfèrent garder Alvein en otage jusque là. Ils passent la nuit chez Lnna, la serveuse sans voyelle, dont Anutsu tombe amoureux.
Pendant ce temps, dans les bureaux du commissariat de Chaos, une journaliste surprend une conversation téléphonique qui laisserait à penser que les deux inspecteurs ont été envoyé à Loki afin que l'on se débarasse d'eux. Etant légèrement éprise d'un des inspecteurs, elle décide de se faire aider par Taro, un trafiquant de drogue et part avec lui à Loki pour prévenir les inspecteurs du danger qui les guette. Par un hasard des plus hasardeux, ils s'arrêtent à l'hôtel faisant face à l'appartement de Lnna et Taro empêche, sans le savoir, un mystérieux sniper d'honorer son contrat sur les têtes des deux inspecteurs. Il pense avoir à faire à un règlement de comptes parmi tant d'autres à Loki et assome le sniper avant de lui prendre ses armes et de repartir vers sa chambre d'hôtel...
Episode 10 - Le calme avant la tempête sous un crâne.
17 janvier. 15h40. A une centaine de mètres du Fuck Chaos, à Loki.
Dire qu'il pleuvait à torrents était un doux euphémisme. Sur le pare-brise de la fourgonette, le plic ploc naissant avait vite cédé au tac-tac-tac mitraillant et c'est par le miroir déformant de la pluie qui glissait en vague sur les vitres que les inspecteurs et leur indic-malgré-lui observaient les alentours du Fuck Chaos. Ce dernier se risqua à briser le concert déprimant de la pluie.
" Jusqu'à quand on va attendre ?
- Jusqu'au soir lâcha Zoufouille, machouillant un vieux cure dent. Jusqu'à ce que ton pote...
- C'est pas mon pote, lança Alvein.
Zoufouille lui lança le regard du type exaspéré qui n'aime pas du tout être interrompu quand il parle puis continua:
- Jusqu'à ce que ton pote s'amène.
- Ah... Alvein aurait pu leur dire qu'ils allaient certainement mourir à l'instant où ils pénètreraient dans le bar mais le fait qu'il leur ait balançé Khalan ne faisait pas d'eux ses potes, loin de là.
Le monologue de la pluie reprit sa place. Assez longtemps pour qu''Alvein, qui n'avait quasiment pas dormi de la nuit s'endorme. Zouf' tourna la tête vers son ami.
- Ca va toi ?
- T'as lu les Misérables ? répondit Anutsu, sans bouger la tête.
- Je suppose que, pour rester dans ta logique de dialogue, je dois te répondre par "Quelle marque de soda préfères-tu ?".
Anutsu ignora sa réponse et continua, les yeux toujours dans le vide:
- Y'a un chapitre. Qui s'appelle "Tempête sous un crâne"...
- Ouais bah en ce moment ce serait plutôt tempête sur fourgonette.
Anutsu ne répondit pas. Zoufouille détestait jouer les psy mais bon sang, s'il ne lui demandait pas ce qui le tracassait, ils étaient repartis pour 2h de silence dans cette foutue planque.
- Et...qu'est-ce qui est l'origine de cette tempête. Celle-ci, je veux dire. Et il posa l'index sur la tempe pour illustrer son propos.
- Je crois que je suis amoureux.
- Hein ?
- Non, en fait j'en suis sûr, je suis amoureux, fit Anutsu, en esquissant un sourire chamalllow à vous donner des frissons.
- Ah. C'est plus une tempête à ce niveau là, c'est Kathrina.
- Non, il s'agit d'Lnna.
- Pourquoi t'es amoureux d'elle ?
- L'amour a ses raisons que la....
- Hé ho stop avec Emile Zola dit Zoufouille en imitant des mains les entraîneurs de basket ball qui demandent un temps mort.
- Ca vient pas d'Emile Zola.
- Je disais ça pour les Misérables.
- Ah ok.
- Si tu continues comme ça, tu serais prêt à aller écrire un poème sous la pluie. Et tu trouverais ça beau.
- Pas con comme idée...
Zoufouille laissa passer quelques secondes avant de reprendre, sur un ton plus grave.
- Ecoute, d'aussi loin que je me souvienne, on a toujours bossé ensemble et j'avoue que j'ai jamais vraiment compris certains de tes délires, comme cette série pour ados que tu adores ou ta collection de lunettes sans verre, mais j'ai jamais rien dit. Parce qu'on est tous différents et que tout le monde est libre etcetera, tu vois de quoi je parle. Mais là, on est sur une putain d'affaire, qui pourrait très bien se finir dans quelques heures par nous, allongés dans cette cave puante, derrière nos tripes fumantes et je pense que je suis pas trop exigeant quand j'attends de toi que tu sois concentré. C'est vrai merde, t'es pas tout seul.
Anutsu se retourna lentement vers lui, les yeux pétillants et le sourire d'un camé qui vient de se faire un fix.
- Jamais. Je dis bien, jamais, je n'ai autant eu envie de rester en vie que maintenant. Crois-moi, je ferais tout pour qu'on sorte de là vivants.
- Mouais...est-ce que t'as une ébauche de plan au moins ou tu comptes foncer dans le tas ?
Anutsu jeta un oeil vers Alvein qui semblait réellement en train de dormir mais cela ne l'empêcha de se pencher vers Zoufouille et de lui chuchoter son plan à l'oreille.
17 janvier. 15h11. Commissariat de Chaos.
" Putain de merde, Eden ! Je t'avais dit de jamais m'appeler sur ce numéro chuchota Link en se retournant, comme pour vérifier que personne ne s'était tapi derrière son fauteuil ou n'épiait par la fenêtre de son bureau du 34è étage.
- C'est une urgence.
- Quoi encore !
- Il m'est arrivé une couille. J'ai besoin d'armes.
- Ils te les ont prises ?!
- Non. Enfin, pas eux.
- Qui alors !
- J'en ai aucune foutue idée fit la voix agacée, à l'autre bout du fil. Il me faut des armes. Au plus vite.
- Tu les as repéré au moins ?
- Oui. Ils crèchent chez une pute et apparemment ils ont un indic dans la bande à Zerg.
- C'est pas possible...
- Osef, je dois faire vite. Des armes, Link.
- Ok ok, moi qui pensait que t'étais un pro, tu me déçois vraiment sur ce coup là Eden.
- Cool.
- Bon. Je vais passer un coup de fil vite fait. Toi, tu te rends au Fuck Chaos, tu connais ?
- Bien sûr.
- Tu demandes Khalan. Je lui dirais de t'attendre là-bas avec quelques calibres. Et pas un mot sur ta mission, s'ils se montrent méfiants, tu dis que t'es pas là pour empieter sur les plates bandes de Zerg, juste pour régler une affaire perso avec un type qui n'appartient à personne.
- Oui oui, tu me l'as déjà dit cent fois.
- C'est pas moi qui ait perdu mes armes, hein.
- Ta gueule, répondit séchement Eden. Et il raccrocha.
17 janvier. 14h28. Hôtel Aviv, à Loki.
"Bon il serait ptêt temps que tu me racontes qui sont ces gars que tu veux sauver et pourquoi ils sont venus ici, fit Taro en se roulant une cigarette.
- Je te l'ai dit, ce sont des collègues répondit Melux.
- Te fous pas de ma gueule, jamais un journaliste viendrait à Loki si ce n'est pour faire un reportage sur sa propre mort.
Melux pensa à Anagund et se demanda ce qui avait bien pu le pousser à venir dans cet enfer.
- Bon je vais te dire la vérité... Tu te trompes quand tu dis que jamais un journaliste viendrait à Loki. Il y'a quelques jours de cela, un free lance de Chaos s'est fait tuer ici. Personne ne savait pourquoi il était ici, du moins c'est ce que je pensais. La suite veut que les autorités de Chaos aient envoyé des inspecteurs enquêter, juste histoire de faire bonne figure.
- Faire bonne figure ? répondit Taro.
- Oui. Tu penses vraiment que la situation serait la même à Loki si Chaos se chargeait sérieusement de la criminalité ? Mais non, tout le monde se fout de ce qui se passe ici, beaucoup de gens se font tuer tous les jours sans que rien ne soit fait, alors pourquoi envoyer des flics pour un journaliste ?
- Pour faire bonne figure j'imagine dit Taro en lui lançant un clin d'oeil.
- Oui et pour montrer à Loki qu'il ne faut pas trop chatouiller Chaos, qu'il y'a des limites à ne pas dépasser.
- Et...notre histoire dans tout ça ?
- C'est simple. Il y'a un pourri dans la police.
Taro eut du mal à retenir un rire nerveux. Melux le regarda interloquée.
- Tu dis ça comme une fille qui vient de découvrir que la cigogne a pas vraiment de rôle dans la conception des enfants, lui répondit Taro en rallumant son mégot.
- Oui, parce qu'il s'avère que le pourri est assez haut placé.
- Ah ?
- T'as pas besoin de savoir qui c'est. Toujours est-il qu'il a envoyé deux inspecteurs ici pour se débarasser d'eux.
- Arrête moi si je me trompe, fit Taro, mais envoyer des keufs à Loki c'est, par définition, se débarasser d'eux, qu'on soit pourri ou pas. Qui plus est quand il s'agit d'une enquête bidon, juste destinée à montrer au peuple qu'on gère ce qui se passe ailleurs, style Fox News. Ton type m'a tout l'air du flic lambda.
- Il a fait plus que les envoyer au casse pipe. Il a engagé quelqu'un pour se débarasser d'eux répondit doucement Melux.
- Hmm je vois, fit Taro, ne pouvant s'empêcher de repenser au sniper de l'immeuble. Donc si on suit ton raisonnement, le pourri a un secret à cacher, les deux flics sont trop gênants, il se sert de cette histoire comme prétexte et les envoie ici pour les faire descendre incognito ?
- Je pense que c'est bien plus que ça. Je pense que tout est lié. Qu'Anagund...
- Anagund ?
- Oui le journaliste qui s'est fait tuer ici. Je pense qu'il avait découvert quelque chose d'important, qui sait, peut-être que ça concernait même le pourri. Et quand ce dernier a reçu l'ordre de mettre en route une enquête, il a envoyé les deux seuls hommes capables de tirer au clair cette histoire, pour se débarasser d'eux.
- Je comprends pas. Pourquoi les envoyer eux et pas des merdes comme Gersho ou batou ?
- Comment tu connais ces noms ?
- Ils m'ont coincé plusieurs fois avec de la came.
- Okay. Pour répondre à ta question, je sais pas trop. Peut-être parce que personne d'autre n'aurait accepté, ou peut-être parce que Link a senti à un moment ou à un autre qu'ils devenaient méfiants.
- Merci pour le nom.
Melux se tapa le front de la paume de sa main.
- Bon. Si j'ai bien compris, on doit avertir...deux flics ?
Melux approuva d'un léger mouvement de la tête.
- Putain, sauver des keufs. Moi qui croyait ne jamais descendre plus bas que le trafic d'héroïne. Ceci dit, j'ai une piste.
Melux le regarda avec des yeux ecarquillés.
- Comment ça ?
- Oh c'est une longue histoire. Mets ton manteau, on va faire un tour.
Un journaliste free lance de Chaos du nom d'Anagund est retrouvé mort au Knight Club une boîte de nuit de Loki. Avant que l'affaire ne dégénère en guerre civile, deux inspecteurs sont envoyés à Loki, zone de non-droit, pour enquêter et ramener un coupable. A leur arrivée, ils passent directement à la boite de nuit où on avait retrouvé le corps d'Anagund et s'apercoivent vite que leur présence n'est pas désirée par le caïd du coin, un certain Zerg Spirit. Ils se font aidés par une barmaid, qui les sort, avec plus ou moins d'enthousiasme, d'un guet apens dressé par les hommes de Zerg. Quelques heures plus tard, en allant examiner le cadavre d'Anagund à la morgue du coin, ils surprennent un sbire de Zerg y déposant les corps de ses amis que les inspecteurs avaient fumé quelques heures avant à l'entrée de la discothèque (SAVA VOU SUIVAI). Ils lui demandent plus ou moins poliment de leur dire où se trouve Zerg, persuadés que celui-ci est mouillé dans le meurtre d'Anagund. Alvein accepte de les mener au Fuck Chaos, un pub où se retrouvent les "sergents" de Zerg. Les inspecteurs décident d'attendre le lendemain avant d'y aller et préfèrent garder Alvein en otage jusque là. Ils passent la nuit chez Lnna, la serveuse sans voyelle, dont Anutsu tombe amoureux.
Pendant ce temps, dans les bureaux du commissariat de Chaos, une journaliste surprend une conversation téléphonique qui laisserait à penser que les deux inspecteurs ont été envoyé à Loki afin que l'on se débarasse d'eux. Etant légèrement éprise d'un des inspecteurs, elle décide de se faire aider par Taro, un trafiquant de drogue et part avec lui à Loki pour prévenir les inspecteurs du danger qui les guette. Par un hasard des plus hasardeux, ils s'arrêtent à l'hôtel faisant face à l'appartement de Lnna et Taro empêche, sans le savoir, un mystérieux sniper d'honorer son contrat sur les têtes des deux inspecteurs. Il pense avoir à faire à un règlement de comptes parmi tant d'autres à Loki et assome le sniper avant de lui prendre ses armes et de repartir vers sa chambre d'hôtel...
Episode 10 - Le calme avant la tempête sous un crâne.
17 janvier. 15h40. A une centaine de mètres du Fuck Chaos, à Loki.
Dire qu'il pleuvait à torrents était un doux euphémisme. Sur le pare-brise de la fourgonette, le plic ploc naissant avait vite cédé au tac-tac-tac mitraillant et c'est par le miroir déformant de la pluie qui glissait en vague sur les vitres que les inspecteurs et leur indic-malgré-lui observaient les alentours du Fuck Chaos. Ce dernier se risqua à briser le concert déprimant de la pluie.
" Jusqu'à quand on va attendre ?
- Jusqu'au soir lâcha Zoufouille, machouillant un vieux cure dent. Jusqu'à ce que ton pote...
- C'est pas mon pote, lança Alvein.
Zoufouille lui lança le regard du type exaspéré qui n'aime pas du tout être interrompu quand il parle puis continua:
- Jusqu'à ce que ton pote s'amène.
- Ah... Alvein aurait pu leur dire qu'ils allaient certainement mourir à l'instant où ils pénètreraient dans le bar mais le fait qu'il leur ait balançé Khalan ne faisait pas d'eux ses potes, loin de là.
Le monologue de la pluie reprit sa place. Assez longtemps pour qu''Alvein, qui n'avait quasiment pas dormi de la nuit s'endorme. Zouf' tourna la tête vers son ami.
- Ca va toi ?
- T'as lu les Misérables ? répondit Anutsu, sans bouger la tête.
- Je suppose que, pour rester dans ta logique de dialogue, je dois te répondre par "Quelle marque de soda préfères-tu ?".
Anutsu ignora sa réponse et continua, les yeux toujours dans le vide:
- Y'a un chapitre. Qui s'appelle "Tempête sous un crâne"...
- Ouais bah en ce moment ce serait plutôt tempête sur fourgonette.
Anutsu ne répondit pas. Zoufouille détestait jouer les psy mais bon sang, s'il ne lui demandait pas ce qui le tracassait, ils étaient repartis pour 2h de silence dans cette foutue planque.
- Et...qu'est-ce qui est l'origine de cette tempête. Celle-ci, je veux dire. Et il posa l'index sur la tempe pour illustrer son propos.
- Je crois que je suis amoureux.
- Hein ?
- Non, en fait j'en suis sûr, je suis amoureux, fit Anutsu, en esquissant un sourire chamalllow à vous donner des frissons.
- Ah. C'est plus une tempête à ce niveau là, c'est Kathrina.
- Non, il s'agit d'Lnna.
- Pourquoi t'es amoureux d'elle ?
- L'amour a ses raisons que la....
- Hé ho stop avec Emile Zola dit Zoufouille en imitant des mains les entraîneurs de basket ball qui demandent un temps mort.
- Ca vient pas d'Emile Zola.
- Je disais ça pour les Misérables.
- Ah ok.
- Si tu continues comme ça, tu serais prêt à aller écrire un poème sous la pluie. Et tu trouverais ça beau.
- Pas con comme idée...
Zoufouille laissa passer quelques secondes avant de reprendre, sur un ton plus grave.
- Ecoute, d'aussi loin que je me souvienne, on a toujours bossé ensemble et j'avoue que j'ai jamais vraiment compris certains de tes délires, comme cette série pour ados que tu adores ou ta collection de lunettes sans verre, mais j'ai jamais rien dit. Parce qu'on est tous différents et que tout le monde est libre etcetera, tu vois de quoi je parle. Mais là, on est sur une putain d'affaire, qui pourrait très bien se finir dans quelques heures par nous, allongés dans cette cave puante, derrière nos tripes fumantes et je pense que je suis pas trop exigeant quand j'attends de toi que tu sois concentré. C'est vrai merde, t'es pas tout seul.
Anutsu se retourna lentement vers lui, les yeux pétillants et le sourire d'un camé qui vient de se faire un fix.
- Jamais. Je dis bien, jamais, je n'ai autant eu envie de rester en vie que maintenant. Crois-moi, je ferais tout pour qu'on sorte de là vivants.
- Mouais...est-ce que t'as une ébauche de plan au moins ou tu comptes foncer dans le tas ?
Anutsu jeta un oeil vers Alvein qui semblait réellement en train de dormir mais cela ne l'empêcha de se pencher vers Zoufouille et de lui chuchoter son plan à l'oreille.
17 janvier. 15h11. Commissariat de Chaos.
" Putain de merde, Eden ! Je t'avais dit de jamais m'appeler sur ce numéro chuchota Link en se retournant, comme pour vérifier que personne ne s'était tapi derrière son fauteuil ou n'épiait par la fenêtre de son bureau du 34è étage.
- C'est une urgence.
- Quoi encore !
- Il m'est arrivé une couille. J'ai besoin d'armes.
- Ils te les ont prises ?!
- Non. Enfin, pas eux.
- Qui alors !
- J'en ai aucune foutue idée fit la voix agacée, à l'autre bout du fil. Il me faut des armes. Au plus vite.
- Tu les as repéré au moins ?
- Oui. Ils crèchent chez une pute et apparemment ils ont un indic dans la bande à Zerg.
- C'est pas possible...
- Osef, je dois faire vite. Des armes, Link.
- Ok ok, moi qui pensait que t'étais un pro, tu me déçois vraiment sur ce coup là Eden.
- Cool.
- Bon. Je vais passer un coup de fil vite fait. Toi, tu te rends au Fuck Chaos, tu connais ?
- Bien sûr.
- Tu demandes Khalan. Je lui dirais de t'attendre là-bas avec quelques calibres. Et pas un mot sur ta mission, s'ils se montrent méfiants, tu dis que t'es pas là pour empieter sur les plates bandes de Zerg, juste pour régler une affaire perso avec un type qui n'appartient à personne.
- Oui oui, tu me l'as déjà dit cent fois.
- C'est pas moi qui ait perdu mes armes, hein.
- Ta gueule, répondit séchement Eden. Et il raccrocha.
17 janvier. 14h28. Hôtel Aviv, à Loki.
"Bon il serait ptêt temps que tu me racontes qui sont ces gars que tu veux sauver et pourquoi ils sont venus ici, fit Taro en se roulant une cigarette.
- Je te l'ai dit, ce sont des collègues répondit Melux.
- Te fous pas de ma gueule, jamais un journaliste viendrait à Loki si ce n'est pour faire un reportage sur sa propre mort.
Melux pensa à Anagund et se demanda ce qui avait bien pu le pousser à venir dans cet enfer.
- Bon je vais te dire la vérité... Tu te trompes quand tu dis que jamais un journaliste viendrait à Loki. Il y'a quelques jours de cela, un free lance de Chaos s'est fait tuer ici. Personne ne savait pourquoi il était ici, du moins c'est ce que je pensais. La suite veut que les autorités de Chaos aient envoyé des inspecteurs enquêter, juste histoire de faire bonne figure.
- Faire bonne figure ? répondit Taro.
- Oui. Tu penses vraiment que la situation serait la même à Loki si Chaos se chargeait sérieusement de la criminalité ? Mais non, tout le monde se fout de ce qui se passe ici, beaucoup de gens se font tuer tous les jours sans que rien ne soit fait, alors pourquoi envoyer des flics pour un journaliste ?
- Pour faire bonne figure j'imagine dit Taro en lui lançant un clin d'oeil.
- Oui et pour montrer à Loki qu'il ne faut pas trop chatouiller Chaos, qu'il y'a des limites à ne pas dépasser.
- Et...notre histoire dans tout ça ?
- C'est simple. Il y'a un pourri dans la police.
Taro eut du mal à retenir un rire nerveux. Melux le regarda interloquée.
- Tu dis ça comme une fille qui vient de découvrir que la cigogne a pas vraiment de rôle dans la conception des enfants, lui répondit Taro en rallumant son mégot.
- Oui, parce qu'il s'avère que le pourri est assez haut placé.
- Ah ?
- T'as pas besoin de savoir qui c'est. Toujours est-il qu'il a envoyé deux inspecteurs ici pour se débarasser d'eux.
- Arrête moi si je me trompe, fit Taro, mais envoyer des keufs à Loki c'est, par définition, se débarasser d'eux, qu'on soit pourri ou pas. Qui plus est quand il s'agit d'une enquête bidon, juste destinée à montrer au peuple qu'on gère ce qui se passe ailleurs, style Fox News. Ton type m'a tout l'air du flic lambda.
- Il a fait plus que les envoyer au casse pipe. Il a engagé quelqu'un pour se débarasser d'eux répondit doucement Melux.
- Hmm je vois, fit Taro, ne pouvant s'empêcher de repenser au sniper de l'immeuble. Donc si on suit ton raisonnement, le pourri a un secret à cacher, les deux flics sont trop gênants, il se sert de cette histoire comme prétexte et les envoie ici pour les faire descendre incognito ?
- Je pense que c'est bien plus que ça. Je pense que tout est lié. Qu'Anagund...
- Anagund ?
- Oui le journaliste qui s'est fait tuer ici. Je pense qu'il avait découvert quelque chose d'important, qui sait, peut-être que ça concernait même le pourri. Et quand ce dernier a reçu l'ordre de mettre en route une enquête, il a envoyé les deux seuls hommes capables de tirer au clair cette histoire, pour se débarasser d'eux.
- Je comprends pas. Pourquoi les envoyer eux et pas des merdes comme Gersho ou batou ?
- Comment tu connais ces noms ?
- Ils m'ont coincé plusieurs fois avec de la came.
- Okay. Pour répondre à ta question, je sais pas trop. Peut-être parce que personne d'autre n'aurait accepté, ou peut-être parce que Link a senti à un moment ou à un autre qu'ils devenaient méfiants.
- Merci pour le nom.
Melux se tapa le front de la paume de sa main.
- Bon. Si j'ai bien compris, on doit avertir...deux flics ?
Melux approuva d'un léger mouvement de la tête.
- Putain, sauver des keufs. Moi qui croyait ne jamais descendre plus bas que le trafic d'héroïne. Ceci dit, j'ai une piste.
Melux le regarda avec des yeux ecarquillés.
- Comment ça ?
- Oh c'est une longue histoire. Mets ton manteau, on va faire un tour.
Presti- Ado en éveil
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Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Episode 11 - Apocalypse Show.[1] (J'ai découpé cet épisode en deux car le forum voulait pas d'un post trop grand ;D)
17 janvier. 18h44. Le Fuck Chaos.
Le soleil venait de se coucher. La fourgonette était garée à une centaine de mètres du bar pour ne pas attirer l'attention et l'imper' d'Anutsu était détrempé quand il arriva finalement devant la porte vitrée du Fuck Chaos. Il cracha à sa gauche, à la manière d'un pistolero, inspira longuement et tourna la poignée.
Le pub ressemblait à n'importe quel pub de Chaos. Un comptoir tacheté de pintes de bière, des tables en retrait, des jeux de carte ici et là, l'odeur du tabac, de l'alcool et de l'homme. Non vraiment, cela aurait pu très bien être n'importe quel pub de Chaos. A la différence que les clients mirent tous la main à leur calibre à la seconde où il entra, du moins ceux qui n'étaient -pas assez imbibés d'alcool pour ne pas l'avoir remarqué. Anutsu leva les mains, à la façon d'un braqueur de banque qui se rend.
S'ensuivit un silence religieux, puis des remarques fusèrent.
"T'es qui toi ?", "C'est qui ce con !", "Resers moi une bière Robert !"
L'un d'entre eux se leva et se dirigea vers lui. Anutsu ne cillait pas des yeux, il avait l'habitude de ces moments ou chaque seconde est importante et peut vous sauver la vie. Il avait laissé ses peurs sur le palier et observait scrupuleusement les gens autour de lui en leur donnant mentalement un numéro. Un ordre de priorité. S'il devait dégainer, et il allait bientôt le faire, il fallait d'abord tirer sur les plus individus les plus dangereux.
Le type qui avait bougé s'arrêta devant lui. Très bien pensa Anutsu, il me servira de bouclier humain.
" T'es en retard lui fit ce dernier. Puis il tendit la main et ajouta pour se présenter :
Khalan.
Tout était très confus dans la tête d'Anutsu. Alvein n'avait eu aucun moyen d'avertir son pote. Et même s'il l'avait fait, il ne comprenait pas l'accueil plutôt amical que celui-ci lui réservait. Il décida de jouer le jeu. Par instinct.
Il serra la main de ce dernier et lui balança le premier nom qui lui vint à l'esprit :
- Enchanté. Moi c'est Urial". C'était un humoriste en vogue à Chaos et Anutsu pria pour que ce Khalan n'ait pas le cable.
- Suis-moi, on va te filer du matos.
Il se retourna et se dirigea nonchalamment vers une porte au bout de la pièce. Dans la salle, tout le monde avait repris son occupation, boire, roter, jurer et jouer aux cartes. Aucun signe de méfiance. Putain, si c'est un piège, c'est sacrément bien foutu pensa Anutsu.
Khalan tourna la tête.
- Bon tu viens ? J'ai pas toute la nuit.
Anutsu le suivit dans une petite pièce, il avait toujours les sens en alerte et il remercia la pluie dont les gouttes qui descendaient encore sur son front masquait la sueur. La pièce était littéralement tapissée d'armes à feu, des mitraillettes en tout genre, des automatiques, des armes à poing, des fusils à visée, à en rendre jaloux Al Qaïda, l'IRA et l'ETA réunis. Les munitions devaient être dans une autre pièce.
- Bon, prends deux, trois trucs, c'est toi qui voit.
Anutsu le dévisagea.
- Allez, allez magne toi, j'ai pas que ça à foutre fit Khalan visiblement énervé.
Anutsu se dirigea vers les armes. Aucune n'arrivait à la cheville de Melancholy, le nom qu'il avait affectueusement donné à son Colt, mais il fit mine de s'y intéresser. La porte de la pièce s'ouvrit soudainement et interrompit son petit manège. Il ne put s'empêcher, par réflexe, de porter la main à son arme, sans toutefois dégainer. Khalan le remarqua.
" Putain Suz', c'est trop demandé de frapper merde !
- Y'a quelqu'un qui te demande Khalan.
- Qui ?
- Aucune idée.
- Bon... fit Khalan en se tournant vers Anutsu. Je reviens tout de suite. Faudra que tu m'expliques pourquoi ton boss nous dit de te filer des armes alors que t'as un pétard comme ça sur toi et il montra du doigt l'endroit où était à nouveau enfoui l'arme d'Anutsu.
Il sortit de la pièce. Anutsu regarda sa montre. Plus qu'une trentaine de secondes avant que Zouf' n'entre en scène comme prévu. Bien. Il sortit son arme et la pointa vers la porte qui était maintenant refermée. Il était temps de faire le ménage.
"T'es qui toi ? fit Khalan au nouveau venu, qui était déjà tenu en joue par une dizaine de personnes, ce qui ne semblait pas l'intimider pour autant.
- Je veux parler à Khalan, répondit Eden.
- Ca tombe bien, c'est moi.
- Je viens chercher les armes.
- Qu..quoi ?
- T'es pas au courant ?
- Hum, attends deux secondes tu veux. Il se trouve qu'il y'a justement un autre type dans la pièce d'à côté qui est venu chercher des armes, ce qui m'amène donc à cette conclusion simple : un de vous deux se fout de ma gueule et se fait passer pour quelqu'un qu'il n'est pas.
Khalan se tourna vers Suz' puis continua :
- Va me chercher l'autre.
Il prit son portable et lança un sourire à Eden en tapotant un numéro.
- On va vite savoir qui...
Un bang énorme l'interrompit. Suz' avait décollé en arrière juste après avoir ouvert la porte et avait atteri deux mètres plus loin. Un petit cratère fumant ornait sa chemise beige qui avait déjà commencé à virer au rouge agressif. Son corps pris de convulsions sursautait sur le sol comme un poisson qu'on vient de tirer de son bocal.
- Suz ! Cria Khalan.
Peu importe qui était à l'intérieur, une chose était sûre, il était dangereux. Et il allait le payer pensa Khalan. Oh oui, il allait payer ce qu'il venait de faire à Suzouf. Les tirs n'avaient pas tardé, l'attention s'était détournée d'Eden qui se demandait dans quel merdier il s'était encore fourré, et les alcooliques s'en donnaient à coeur joie dans ce qui ressemblait plus à un défouloir général qu'à un concours de tir. Le cadre de la porte craqua et s'effondra, les contours eux se retrouvèrent criblés de balles, il y'eut même des tirs sur le tableau, un poster de Chasey Lain grossièrement glissé dans un cadre, qui était pourtant accroché à deux bons mètres de la porte.
Khalan eût beau hurler, rien n'arrêtait cette fusillade qu'il trouvait inutile, le dénommé Urial s'étant sûrement caché dans un des angles morts de la pièce. Pourtant ils finirent par s'arrêter de tirer. Non pas tous ensemble mais un par un. Et ils ne faisaient pas que ça, ils tombaient aussi et leur chute était accompagnée par une jolie explosion de sang, comme celle que fait une balle de Paintball quand elle s'écrase sur votre gilet.
Khalan se retourna et eût une vision presque irréelle. Un autre mec était entré dans le bar, dans le brouhaha général, la pluie gouttait encore de son imperméable Columbo. Il tenait devant lui, en une sorte de bouclier humain qui s'était jusqu'alors révélé assez superflu, Alvein. Et il avançait. Il marchait tranquillement, l'arme à la main, tirant à une vitesse surprenante, allant d'une cible à l'autre avec des gestes nets et rapides.
- Derrière vous !! hurla Khalan en se jetant derrière le comptoir. Il sortit son arme, se releva aussi vite et tira 3 fois sur Zoufouille. Deux balles finirent leur course dans l'abdomen d'Alvein, la troisième mit en pièces la vitre teintée de la porte d'entrée. Zoufouille jeta un coup d'oeil rapide dans sa direction. Merde, pensa Khalan et il se laissa retomber derrière le comptoir, une balle siffla au-dessus de lui et le sort qui était réservé à sa tête s'il n'avait pas bougé s'abattit sur une bouteille de Jack Daniels dont les éclats de verre retombèrent sur lui. Les autres avaient commencé à se rendre compte de la présence de Zoufouille mais il ne restait plus qu'une dizaine d'hommes encore en vie. Les plus intelligents -et les moins saoûls- s'étaient constitués des abris divers avec des tables renversées ou même des chaises d'où ils pouvaient tirer sans être trop à découvert. Les balles commencèrent à fuser autour de Zoufouille, celui-ci n'avançait plus et cherchait lui aussi un abri. Le corps d'Alvein cribé d'une trentaine de balles, bien qu'il l'ait attaché à lui en enroulant une ceinture autour de leur deux tailles se faisait lourd et se recroquevillait sur lui-même, ce qui obligeait Zoufouille à prendre une posture tordue pour mimer le cadavre.
Anutsu jeta prudemment un oeil en dehors de la pièce où il était resté terré pendant qu'on le canardait et remarqua que Zouf avait désormais toute l'attention des poivrots du coin. Il se tint dans l'embrasure, qui n'en était plus une, déchiquetée de la porte et commença un travail d'épuration, comme Zoufouille l'avait fait quelques secondes avant. La panique reprit les pauvres bougres qui avaient finalement réussi à s'organiser, certains cessèrent de bouger dans l'espoir d'être pris pour mort, d'autres tentèrent de sortir mais ce n'était que pour s'effondrer quelques pas devant Zoufouille, une balle dans la tête ou dans le dos, d'autres encore lachèrent leurs armes et levèrent les deux mains au ciel. Les coups de feu se firent plus rare, le surnombre était maintenant quasiment nul et Zoufouille se débarassa du cadavre défiguré d'Alvein. Quelques secondes plus tard, un silence total régnait dans le pub dévasté. Le sol n'était plus qu'une gigantesque mare de bière et de sang, de débris de verres et de bois, où gisaient des cadavres, parfois en petits monticules, parfois esseulés, encore tremblotants. La pièce empestait l'odeur d'alcool et de chair brûlée.
"Ca va toi ? Fit Zoufouille.
- J'ai juste reçu une bastos là, répondit Anutsu ironiquement, insistant sur le "juste" en jetant un regard grimaçant à son épaule gauche.
- On va te soigner. T'as réussi à tirer quelque chose de Khalan avant que ça tourne au feu d'artifice ?
- Non. Apparemment, il attendait quelqu'un et il m'a pris pour lui.
Eden, qui était étendu quelque part dans le bar, à demi caché par un cadavre -il s'était juste jeté à terre quand la fusillade avait éclaté, non pas qu'il ait eu peur, mais les lecteurs les plus avertis savaient qu'il n'avait aucune arme sur lui-, grimaça. Comment connaissaient-ils le nom de Khalan ? Et qu'est-ce qu'ils étaient venu faire ici pour commencer ? Il vit un biretta dont la crosse était maculée de sang à quelques centimètres de lui, s'il prenait doucement l'arme, il aurait peut-être le temps d'en descendre un. Peut-être. Mais l'autre le tuerait ensuite. Il venait de les voir à l'action et ces types là n'avait rien d'amateurs. En fait, ces types là n'avaient surtout rien de flics. Non, si tu veux rester en vie mon p'tit, continue à faire le mort pensa t-il.
- Tu l'as tué, demanda Zoufouille ?
- Non, je l'ai perdu de vue, j'ai dû rester là où ils stockent leurs armes un p'tit moment répondit Anutsu qui remit sur un pied un tabouret et s'y asseya avec précaution.
- Ok. Donne moi deux minutes, je vois si y'a des survivants.
Merde, s'ils me voient, je suis cuit, pensa Eden. Il faut que j'anticipe.
Eden émergea grotesquement des cadavres, tel le monstre du Loki Ness. Il avait veillé à bien lever les mains en l'air et c'est ce qui empêcha Zouf d'appuyer sa gachette quand il le mit instantanément en joue.
- Ho ho ho, on dirait qu'on a au moins un survivant lâcha Anutsu, qui pressait toujours son épaule, dont la blessure maculait maintenant de sang toute la partie gauche de son corps jusqu'à la ceinture.
- T'es qui toi ?
- Ne...ne tirez pas ! Je n'ai rien à voir avec eux !! fit Eden de la voix la plus affolée qu'il pût prendre.
- Ah ouais ? Tu viens juste passer tes vacances ici c'est ça ?
- Je vous le jure ! Je ne suis même pas de Loki.
- Dis nous qui t'es alors, grogna Zoufouille et il arma le chien du revolver.
- Ok ok je vais vous le dire fit Eden agitant les mains en avant. J'ai été envoyé ici pour...pour...
- Accouche, fit Anutsu grimaçant de douleur.
- Pour enquêter. Je suis flic, je viens de Chaos.
- Hahaha. T'es tombé sur les mauvaises personnes petit. Il se trouve que mon pote et moi, on est justement des flics de Chaos. Et on n'a jamais vu ta petite tête.
- Attendez, ne tirez pas ! C'est normal, je suis un agent infiltré, personne ne me connaît à part Link. Je ne suis jamais retourné au comissariat depuis le jour où j'ai commencé à bosser pour la police.
Zoufouille jeta un oeil intrigué à Anutsu. Ils pensaient la même chose : le fait même que ce pecno connaisse le nom de Link plaidait en sa faveur.
Eden le vit, mais il voulait éclipser le doute qui était encore présent chez les deux inspecteurs.
- Je me rappelle d'un type qui parlait japonais et qui était déguisé en Naruto ! Ah et aussi d'une vieille folle qui engueulait tout le monde.
- Meuble, murmura Anutsu.
- Deedo, ajouta Zoufouille comme en écho. Puis il continua :
- Bon, t'as l'air de dire la vérité. On en reparlera plus tard, pour l'instant, faut soigner mon pote. Tu connais un médecin dans le coin ?
Eden porta la main à son menton et fit mine de réfléchir. Il les avait dans sa poche. Mais maintenant, il avait carrément l'occasion de les avoir à l'arrière de son slip kangourou et de les enterrer sous sa propre merde.
- Hmmm, oui. Mais il se trouve un peu loin.
Pas grave répondit Zoufouille, le bouseux nous a laissé sa fourgonette en héritage.
17 janvier. 19h47. Quelque part, à Loki.
Ils avaient marché toute l'après-midi sous une pluie battante, s'arrêtant parfois pour interroger des poivrots ou des putes, écumant les bars pour obtenir de maigres indices et Melux n'en pouvait plus, ses membres transis de froid la lançaient, le soleil s'était couché et ça ne faisait qu'empirer. Taro avait perdu sa bonne humeur, leur recherche ressemblait de plus en plus à un caprice de bonne femme comme il disait, et il ne pouvait même pas fumer sous une averse pareille.
"Dernier putain de bar et après on se trouve un hôtel" cria-t-il pour se faire entendre sous la pluie battante.
Melux qui n'était pas du genre à abandonner devait se rendre à l'évidence. Ils tournaient en rond. Elle acquiesa de la tête. Une camionnette noire les croisa à toute vitesse, sans prendre la peine d'éviter les énormes flaques d'eau qui bordaient la route et ils reçurent des trombes d'eau sur la tête.
Taro furieux, se retourna et insulta le véhicule qui s'éloignait en agrémentant ses paroles par des gestes non moins explicites.
Une dizaine de minutes plus tard, ils arrivèrent enfin au dernier temple de l'alcool de Loki, dont les fenêtres et la porte principale n'était désormais plus qu'un souvenir. Le Fuck Chaos.
17 janvier. 18h44. Le Fuck Chaos.
Le soleil venait de se coucher. La fourgonette était garée à une centaine de mètres du bar pour ne pas attirer l'attention et l'imper' d'Anutsu était détrempé quand il arriva finalement devant la porte vitrée du Fuck Chaos. Il cracha à sa gauche, à la manière d'un pistolero, inspira longuement et tourna la poignée.
Le pub ressemblait à n'importe quel pub de Chaos. Un comptoir tacheté de pintes de bière, des tables en retrait, des jeux de carte ici et là, l'odeur du tabac, de l'alcool et de l'homme. Non vraiment, cela aurait pu très bien être n'importe quel pub de Chaos. A la différence que les clients mirent tous la main à leur calibre à la seconde où il entra, du moins ceux qui n'étaient -pas assez imbibés d'alcool pour ne pas l'avoir remarqué. Anutsu leva les mains, à la façon d'un braqueur de banque qui se rend.
S'ensuivit un silence religieux, puis des remarques fusèrent.
"T'es qui toi ?", "C'est qui ce con !", "Resers moi une bière Robert !"
L'un d'entre eux se leva et se dirigea vers lui. Anutsu ne cillait pas des yeux, il avait l'habitude de ces moments ou chaque seconde est importante et peut vous sauver la vie. Il avait laissé ses peurs sur le palier et observait scrupuleusement les gens autour de lui en leur donnant mentalement un numéro. Un ordre de priorité. S'il devait dégainer, et il allait bientôt le faire, il fallait d'abord tirer sur les plus individus les plus dangereux.
Le type qui avait bougé s'arrêta devant lui. Très bien pensa Anutsu, il me servira de bouclier humain.
" T'es en retard lui fit ce dernier. Puis il tendit la main et ajouta pour se présenter :
Khalan.
Tout était très confus dans la tête d'Anutsu. Alvein n'avait eu aucun moyen d'avertir son pote. Et même s'il l'avait fait, il ne comprenait pas l'accueil plutôt amical que celui-ci lui réservait. Il décida de jouer le jeu. Par instinct.
Il serra la main de ce dernier et lui balança le premier nom qui lui vint à l'esprit :
- Enchanté. Moi c'est Urial". C'était un humoriste en vogue à Chaos et Anutsu pria pour que ce Khalan n'ait pas le cable.
- Suis-moi, on va te filer du matos.
Il se retourna et se dirigea nonchalamment vers une porte au bout de la pièce. Dans la salle, tout le monde avait repris son occupation, boire, roter, jurer et jouer aux cartes. Aucun signe de méfiance. Putain, si c'est un piège, c'est sacrément bien foutu pensa Anutsu.
Khalan tourna la tête.
- Bon tu viens ? J'ai pas toute la nuit.
Anutsu le suivit dans une petite pièce, il avait toujours les sens en alerte et il remercia la pluie dont les gouttes qui descendaient encore sur son front masquait la sueur. La pièce était littéralement tapissée d'armes à feu, des mitraillettes en tout genre, des automatiques, des armes à poing, des fusils à visée, à en rendre jaloux Al Qaïda, l'IRA et l'ETA réunis. Les munitions devaient être dans une autre pièce.
- Bon, prends deux, trois trucs, c'est toi qui voit.
Anutsu le dévisagea.
- Allez, allez magne toi, j'ai pas que ça à foutre fit Khalan visiblement énervé.
Anutsu se dirigea vers les armes. Aucune n'arrivait à la cheville de Melancholy, le nom qu'il avait affectueusement donné à son Colt, mais il fit mine de s'y intéresser. La porte de la pièce s'ouvrit soudainement et interrompit son petit manège. Il ne put s'empêcher, par réflexe, de porter la main à son arme, sans toutefois dégainer. Khalan le remarqua.
" Putain Suz', c'est trop demandé de frapper merde !
- Y'a quelqu'un qui te demande Khalan.
- Qui ?
- Aucune idée.
- Bon... fit Khalan en se tournant vers Anutsu. Je reviens tout de suite. Faudra que tu m'expliques pourquoi ton boss nous dit de te filer des armes alors que t'as un pétard comme ça sur toi et il montra du doigt l'endroit où était à nouveau enfoui l'arme d'Anutsu.
Il sortit de la pièce. Anutsu regarda sa montre. Plus qu'une trentaine de secondes avant que Zouf' n'entre en scène comme prévu. Bien. Il sortit son arme et la pointa vers la porte qui était maintenant refermée. Il était temps de faire le ménage.
"T'es qui toi ? fit Khalan au nouveau venu, qui était déjà tenu en joue par une dizaine de personnes, ce qui ne semblait pas l'intimider pour autant.
- Je veux parler à Khalan, répondit Eden.
- Ca tombe bien, c'est moi.
- Je viens chercher les armes.
- Qu..quoi ?
- T'es pas au courant ?
- Hum, attends deux secondes tu veux. Il se trouve qu'il y'a justement un autre type dans la pièce d'à côté qui est venu chercher des armes, ce qui m'amène donc à cette conclusion simple : un de vous deux se fout de ma gueule et se fait passer pour quelqu'un qu'il n'est pas.
Khalan se tourna vers Suz' puis continua :
- Va me chercher l'autre.
Il prit son portable et lança un sourire à Eden en tapotant un numéro.
- On va vite savoir qui...
Un bang énorme l'interrompit. Suz' avait décollé en arrière juste après avoir ouvert la porte et avait atteri deux mètres plus loin. Un petit cratère fumant ornait sa chemise beige qui avait déjà commencé à virer au rouge agressif. Son corps pris de convulsions sursautait sur le sol comme un poisson qu'on vient de tirer de son bocal.
- Suz ! Cria Khalan.
Peu importe qui était à l'intérieur, une chose était sûre, il était dangereux. Et il allait le payer pensa Khalan. Oh oui, il allait payer ce qu'il venait de faire à Suzouf. Les tirs n'avaient pas tardé, l'attention s'était détournée d'Eden qui se demandait dans quel merdier il s'était encore fourré, et les alcooliques s'en donnaient à coeur joie dans ce qui ressemblait plus à un défouloir général qu'à un concours de tir. Le cadre de la porte craqua et s'effondra, les contours eux se retrouvèrent criblés de balles, il y'eut même des tirs sur le tableau, un poster de Chasey Lain grossièrement glissé dans un cadre, qui était pourtant accroché à deux bons mètres de la porte.
Khalan eût beau hurler, rien n'arrêtait cette fusillade qu'il trouvait inutile, le dénommé Urial s'étant sûrement caché dans un des angles morts de la pièce. Pourtant ils finirent par s'arrêter de tirer. Non pas tous ensemble mais un par un. Et ils ne faisaient pas que ça, ils tombaient aussi et leur chute était accompagnée par une jolie explosion de sang, comme celle que fait une balle de Paintball quand elle s'écrase sur votre gilet.
Khalan se retourna et eût une vision presque irréelle. Un autre mec était entré dans le bar, dans le brouhaha général, la pluie gouttait encore de son imperméable Columbo. Il tenait devant lui, en une sorte de bouclier humain qui s'était jusqu'alors révélé assez superflu, Alvein. Et il avançait. Il marchait tranquillement, l'arme à la main, tirant à une vitesse surprenante, allant d'une cible à l'autre avec des gestes nets et rapides.
- Derrière vous !! hurla Khalan en se jetant derrière le comptoir. Il sortit son arme, se releva aussi vite et tira 3 fois sur Zoufouille. Deux balles finirent leur course dans l'abdomen d'Alvein, la troisième mit en pièces la vitre teintée de la porte d'entrée. Zoufouille jeta un coup d'oeil rapide dans sa direction. Merde, pensa Khalan et il se laissa retomber derrière le comptoir, une balle siffla au-dessus de lui et le sort qui était réservé à sa tête s'il n'avait pas bougé s'abattit sur une bouteille de Jack Daniels dont les éclats de verre retombèrent sur lui. Les autres avaient commencé à se rendre compte de la présence de Zoufouille mais il ne restait plus qu'une dizaine d'hommes encore en vie. Les plus intelligents -et les moins saoûls- s'étaient constitués des abris divers avec des tables renversées ou même des chaises d'où ils pouvaient tirer sans être trop à découvert. Les balles commencèrent à fuser autour de Zoufouille, celui-ci n'avançait plus et cherchait lui aussi un abri. Le corps d'Alvein cribé d'une trentaine de balles, bien qu'il l'ait attaché à lui en enroulant une ceinture autour de leur deux tailles se faisait lourd et se recroquevillait sur lui-même, ce qui obligeait Zoufouille à prendre une posture tordue pour mimer le cadavre.
Anutsu jeta prudemment un oeil en dehors de la pièce où il était resté terré pendant qu'on le canardait et remarqua que Zouf avait désormais toute l'attention des poivrots du coin. Il se tint dans l'embrasure, qui n'en était plus une, déchiquetée de la porte et commença un travail d'épuration, comme Zoufouille l'avait fait quelques secondes avant. La panique reprit les pauvres bougres qui avaient finalement réussi à s'organiser, certains cessèrent de bouger dans l'espoir d'être pris pour mort, d'autres tentèrent de sortir mais ce n'était que pour s'effondrer quelques pas devant Zoufouille, une balle dans la tête ou dans le dos, d'autres encore lachèrent leurs armes et levèrent les deux mains au ciel. Les coups de feu se firent plus rare, le surnombre était maintenant quasiment nul et Zoufouille se débarassa du cadavre défiguré d'Alvein. Quelques secondes plus tard, un silence total régnait dans le pub dévasté. Le sol n'était plus qu'une gigantesque mare de bière et de sang, de débris de verres et de bois, où gisaient des cadavres, parfois en petits monticules, parfois esseulés, encore tremblotants. La pièce empestait l'odeur d'alcool et de chair brûlée.
"Ca va toi ? Fit Zoufouille.
- J'ai juste reçu une bastos là, répondit Anutsu ironiquement, insistant sur le "juste" en jetant un regard grimaçant à son épaule gauche.
- On va te soigner. T'as réussi à tirer quelque chose de Khalan avant que ça tourne au feu d'artifice ?
- Non. Apparemment, il attendait quelqu'un et il m'a pris pour lui.
Eden, qui était étendu quelque part dans le bar, à demi caché par un cadavre -il s'était juste jeté à terre quand la fusillade avait éclaté, non pas qu'il ait eu peur, mais les lecteurs les plus avertis savaient qu'il n'avait aucune arme sur lui-, grimaça. Comment connaissaient-ils le nom de Khalan ? Et qu'est-ce qu'ils étaient venu faire ici pour commencer ? Il vit un biretta dont la crosse était maculée de sang à quelques centimètres de lui, s'il prenait doucement l'arme, il aurait peut-être le temps d'en descendre un. Peut-être. Mais l'autre le tuerait ensuite. Il venait de les voir à l'action et ces types là n'avait rien d'amateurs. En fait, ces types là n'avaient surtout rien de flics. Non, si tu veux rester en vie mon p'tit, continue à faire le mort pensa t-il.
- Tu l'as tué, demanda Zoufouille ?
- Non, je l'ai perdu de vue, j'ai dû rester là où ils stockent leurs armes un p'tit moment répondit Anutsu qui remit sur un pied un tabouret et s'y asseya avec précaution.
- Ok. Donne moi deux minutes, je vois si y'a des survivants.
Merde, s'ils me voient, je suis cuit, pensa Eden. Il faut que j'anticipe.
Eden émergea grotesquement des cadavres, tel le monstre du Loki Ness. Il avait veillé à bien lever les mains en l'air et c'est ce qui empêcha Zouf d'appuyer sa gachette quand il le mit instantanément en joue.
- Ho ho ho, on dirait qu'on a au moins un survivant lâcha Anutsu, qui pressait toujours son épaule, dont la blessure maculait maintenant de sang toute la partie gauche de son corps jusqu'à la ceinture.
- T'es qui toi ?
- Ne...ne tirez pas ! Je n'ai rien à voir avec eux !! fit Eden de la voix la plus affolée qu'il pût prendre.
- Ah ouais ? Tu viens juste passer tes vacances ici c'est ça ?
- Je vous le jure ! Je ne suis même pas de Loki.
- Dis nous qui t'es alors, grogna Zoufouille et il arma le chien du revolver.
- Ok ok je vais vous le dire fit Eden agitant les mains en avant. J'ai été envoyé ici pour...pour...
- Accouche, fit Anutsu grimaçant de douleur.
- Pour enquêter. Je suis flic, je viens de Chaos.
- Hahaha. T'es tombé sur les mauvaises personnes petit. Il se trouve que mon pote et moi, on est justement des flics de Chaos. Et on n'a jamais vu ta petite tête.
- Attendez, ne tirez pas ! C'est normal, je suis un agent infiltré, personne ne me connaît à part Link. Je ne suis jamais retourné au comissariat depuis le jour où j'ai commencé à bosser pour la police.
Zoufouille jeta un oeil intrigué à Anutsu. Ils pensaient la même chose : le fait même que ce pecno connaisse le nom de Link plaidait en sa faveur.
Eden le vit, mais il voulait éclipser le doute qui était encore présent chez les deux inspecteurs.
- Je me rappelle d'un type qui parlait japonais et qui était déguisé en Naruto ! Ah et aussi d'une vieille folle qui engueulait tout le monde.
- Meuble, murmura Anutsu.
- Deedo, ajouta Zoufouille comme en écho. Puis il continua :
- Bon, t'as l'air de dire la vérité. On en reparlera plus tard, pour l'instant, faut soigner mon pote. Tu connais un médecin dans le coin ?
Eden porta la main à son menton et fit mine de réfléchir. Il les avait dans sa poche. Mais maintenant, il avait carrément l'occasion de les avoir à l'arrière de son slip kangourou et de les enterrer sous sa propre merde.
- Hmmm, oui. Mais il se trouve un peu loin.
Pas grave répondit Zoufouille, le bouseux nous a laissé sa fourgonette en héritage.
17 janvier. 19h47. Quelque part, à Loki.
Ils avaient marché toute l'après-midi sous une pluie battante, s'arrêtant parfois pour interroger des poivrots ou des putes, écumant les bars pour obtenir de maigres indices et Melux n'en pouvait plus, ses membres transis de froid la lançaient, le soleil s'était couché et ça ne faisait qu'empirer. Taro avait perdu sa bonne humeur, leur recherche ressemblait de plus en plus à un caprice de bonne femme comme il disait, et il ne pouvait même pas fumer sous une averse pareille.
"Dernier putain de bar et après on se trouve un hôtel" cria-t-il pour se faire entendre sous la pluie battante.
Melux qui n'était pas du genre à abandonner devait se rendre à l'évidence. Ils tournaient en rond. Elle acquiesa de la tête. Une camionnette noire les croisa à toute vitesse, sans prendre la peine d'éviter les énormes flaques d'eau qui bordaient la route et ils reçurent des trombes d'eau sur la tête.
Taro furieux, se retourna et insulta le véhicule qui s'éloignait en agrémentant ses paroles par des gestes non moins explicites.
Une dizaine de minutes plus tard, ils arrivèrent enfin au dernier temple de l'alcool de Loki, dont les fenêtres et la porte principale n'était désormais plus qu'un souvenir. Le Fuck Chaos.
Presti- Ado en éveil
- Messages : 181
Date d'inscription : 14/04/2008
Re: Les fanfict, ça own.
Episode 11 - Apocalypse Show.[2]
17 janvier. 19h32. Le Fuck Chaos.
Khalan se releva, secouant ses cheveux de petits gestes de la main pour se débarasser des restes d'éclats de verre qui lui étaient tombés dessus et resta bouche bée devant le spectacle qui se présentait à lui. Il était bien conscient de la fusillade qui avait éclaté mais, caché derrière le bar, il n'avait pas pu voir l'étendue des dégâts. C'était comme si Godzilla était venu boire un Malibu Coca. La pièce n'était plus qu'une sorte de gribouillis impressioniste, de sang, d'alcool, de verre pilé et de chair. Toutes les boiseries murales avaient été déchiqueté par les balles et les murs en étaient tellement criblés qu'on en venait à se demander comment ils tenaient encore debout.
Il marcha avec précaution dans la pièce, comme s'il ne voulait pas marcher sur les corps sans vie de ses compagnons, en fouillant un ou deux puis trouva finalement ce qu'il désirait. Un portable. Il composa fébrilement un numéro.
"Passe moi Zerg... Allo Zerg ?
- Oui, répondit doucement la voix à l'autre bout du combiné. Khalan l'imagina dans son imposant fauteuil en cuir, en train de faire glisser un cigare havanais entre ses doigts.
- On a un problème. Les deux types qu'ont croyait avoir liquidé hier...
- Ceux du Knight Club ?
- Oui. Ils sont encore vivants et attends c'est pas tout, c'est des putains de flics. De la putain de volaille de merde de Chaos.
- Je vois répondit Zerg. Sa voix ne trahissait aucune surprise apparente.
- Y'en a même un troisième. C'est une taupe. On s'est fait baisé par cet enculé de Link !
- Comment ça ?
Khalan lui raconta la conversation qu'il avait entendu entre Eden et les deux inspecteurs alors qu'il faisait le mort derrière le comptoir.
- Tu te rends compte ! Non seulement il nous infiltre, mais il a en plus le culot de demander des armes pour sa taupe !!
- Je vais passer un coup de fil à ce bon vieux commissaire, répondit distraitement Zerg. Veille bien à ce que nos amis ne s'échappent pas cette fois.
- Euh...
- Voyons Khalan, ne me dis pas que tu les as laissé se barrer ?
- Si... -et comme pour se justifier- C'est des pros chef. Ils me font penser à...enfin vous voyez, votre ami, dit doucement Khalan, comme refusant de prononcer le nom de l'intéressé.
- Tu n'en restes pas moins un minable.
- Qu'est-ce que je dois faire ? ajouta Khalan, voulant se racheter.
- Rien. Ils viendront à moi.
- Mais...
- Je sais accueillir mes hôtes, ne t'en fais pas". Et il raccrocha.
Khalan jeta le téléphone avec mollesse et se dirigea vers le corps sans vie de son ami d'enfance, le premier de la quarantaine d'habitués du bar qui avait touché le sol, à cause de ces deux salauds. Il ne voulait pas le laisser ici, brûler avec les autres -il comptait faire de l'établissement un crématorium improvisé-, il le prit par les deux jambes et le trainait à reculons vers la sortie quand il entendit derrière lui :
"Tsk tsk bad boy.
Khalan s'immobilisa.
La voix reprit :
- Faire une partie de jambes en l'air après un carnage pareil, t'es...Te retourne pas ! fit la voix sèchement en voyant Khalan lâcher les jambes de son ami. Et continue de porter ses jambes tu veux, c'est bon pour la circulation du sang à ce qu'on dit. Khalan entendit une autre personne derrière lui tomber à genoux et vomir bruyamment, certainement à cause du spectacle et de l'odeur affreuse qui empestait. C'était une femme.
- 'tain Melux, tu me feras le plaisir de nettoyer ça avant de partir, j'aime pas salir les endroits publics, lâcha Taro, ravi d'avoir un peu d'action à se mettre sous la dent, et surtout impatient de voir à quoi leur nouvelle piste allait les mener.
- Bon je vais faire vite coco, on recherche deux flicouzes qui s'habillent style Columbo, c'est bien ça hein ?". Et il se tourna vers Melux. Elle s'était mise à quatre pattes pour vomir mais avait glissé et des tâches de sang s'étaient ajoutées aux résidus poisseux du vomi sur son visage.
- Charmante, pensa Taro puis il continua. Je t'avertis mec, on vient de se farcir au moins cinq heures de marche et j'ai pris autant de flotte sur la gueule qu'en 20 années de douche. Soit tu sais quelque chose et tu le dis, soit je te tue. Y'a suffisamment de cadavres ici pour que les gens pensent que c'est une secte qui a organisé un auto suicide.
- Pléonasme dit Melux.
- Vas-y doucement avec les insultes quand même Mel, faut pas lui faire peur.
En temps normal, Khalan aurait lâché les jambes de son ami, aurait fait volte face et aurait dégainé à la vitesse du son. En temps normal. Oui mais voilà, il venait de croiser deux types beaucoup plus rapides que lui -il se rappela la vitesse impressionnante à laquelle la main du premier flic était montée à son flingue dans la pièce d'armes- et il n'avait plus autant confiance en ses réflexes. Qui plus est face à ce type, qui semblait connaître les deux inspecteurs.
- Ok ok... Vous voyez les morts autour de vous...
- Non, mais maintenant que tu le dis ! cracha cyniquement Taro.
- C'est eux. C'est eux qui ont tué tout le monde. Khalan tenta de se rappeler les noms qu'il avait entendu. Anustu et Zouf.
Le hoquet de Melux s'interrompit au son de ce nom. Dieu merci, il est encore vivant pensa-t-elle.
- Continue.
- Je...j'en sais pas plus. Ils sont juste venus ici et ont commencé à mitrailler tout le monde, j'avais jamais vu ces types avant. Je les juste entendu parler à la fin.
- Pourquoi c'est parti en fusillade ? demanda, Taro, visiblement énervé.
- Je sais pas j'te dis !
Le coup partit du revolver de Taro. La main gauche de Khalan explosa dans une gerbe de sang et ce dernier s'écroula par terre, hurlant sous la douleur.
- Arrête de gémir ou je t'en mets une deuxième, ajouta sèchement Taro.
- Je...je sais rien, je te jure ! Je sais pas pourquoi ils sont venus ici !
A ce stade là, les malheureux avouaient tout, même les secrets les plus intimes qui hantent le coeur d'un homme, comme par exemple, l'envie de sucer une queue, juste une fois dans sa vie, pour voir ce que ça fait. Il disait la vérité, il ne savait pas.
- Ok ok. Tu vas me dire où est-ce qu'ils sont partis alors. Réfléchis bien à la réponse si tu veux garder l'autre main.
- Y'avait un troisième flic, répondit Khalan, encore allongé au sol, d'une voix entrecoupée. Il leur a dit qu'il allait les amener chez un médecin.
- Un troisième flic et un médecin demanda Taro ?
- Oui...ils connaissaient pas le troisième flic mais il était en planque ici. Le médecin c'était parce qu'un des deux poulets est blessé.
- Qui ! cria presque Melux.
- Je...je sais pas...me rappelle plus.
- Peu importe interrompit Taro qui d'un geste de la main, ordonna à Melux de se taire.
- Tu vas nous dire où se trouve ce médecin, reprit-il.
- J'aurais bien voulu mais...
- Mais quoi ?
- Mais y'a jamais eu de médecin à Loki.
17 janvier. 19h32. Le Fuck Chaos.
Khalan se releva, secouant ses cheveux de petits gestes de la main pour se débarasser des restes d'éclats de verre qui lui étaient tombés dessus et resta bouche bée devant le spectacle qui se présentait à lui. Il était bien conscient de la fusillade qui avait éclaté mais, caché derrière le bar, il n'avait pas pu voir l'étendue des dégâts. C'était comme si Godzilla était venu boire un Malibu Coca. La pièce n'était plus qu'une sorte de gribouillis impressioniste, de sang, d'alcool, de verre pilé et de chair. Toutes les boiseries murales avaient été déchiqueté par les balles et les murs en étaient tellement criblés qu'on en venait à se demander comment ils tenaient encore debout.
Il marcha avec précaution dans la pièce, comme s'il ne voulait pas marcher sur les corps sans vie de ses compagnons, en fouillant un ou deux puis trouva finalement ce qu'il désirait. Un portable. Il composa fébrilement un numéro.
"Passe moi Zerg... Allo Zerg ?
- Oui, répondit doucement la voix à l'autre bout du combiné. Khalan l'imagina dans son imposant fauteuil en cuir, en train de faire glisser un cigare havanais entre ses doigts.
- On a un problème. Les deux types qu'ont croyait avoir liquidé hier...
- Ceux du Knight Club ?
- Oui. Ils sont encore vivants et attends c'est pas tout, c'est des putains de flics. De la putain de volaille de merde de Chaos.
- Je vois répondit Zerg. Sa voix ne trahissait aucune surprise apparente.
- Y'en a même un troisième. C'est une taupe. On s'est fait baisé par cet enculé de Link !
- Comment ça ?
Khalan lui raconta la conversation qu'il avait entendu entre Eden et les deux inspecteurs alors qu'il faisait le mort derrière le comptoir.
- Tu te rends compte ! Non seulement il nous infiltre, mais il a en plus le culot de demander des armes pour sa taupe !!
- Je vais passer un coup de fil à ce bon vieux commissaire, répondit distraitement Zerg. Veille bien à ce que nos amis ne s'échappent pas cette fois.
- Euh...
- Voyons Khalan, ne me dis pas que tu les as laissé se barrer ?
- Si... -et comme pour se justifier- C'est des pros chef. Ils me font penser à...enfin vous voyez, votre ami, dit doucement Khalan, comme refusant de prononcer le nom de l'intéressé.
- Tu n'en restes pas moins un minable.
- Qu'est-ce que je dois faire ? ajouta Khalan, voulant se racheter.
- Rien. Ils viendront à moi.
- Mais...
- Je sais accueillir mes hôtes, ne t'en fais pas". Et il raccrocha.
Khalan jeta le téléphone avec mollesse et se dirigea vers le corps sans vie de son ami d'enfance, le premier de la quarantaine d'habitués du bar qui avait touché le sol, à cause de ces deux salauds. Il ne voulait pas le laisser ici, brûler avec les autres -il comptait faire de l'établissement un crématorium improvisé-, il le prit par les deux jambes et le trainait à reculons vers la sortie quand il entendit derrière lui :
"Tsk tsk bad boy.
Khalan s'immobilisa.
La voix reprit :
- Faire une partie de jambes en l'air après un carnage pareil, t'es...Te retourne pas ! fit la voix sèchement en voyant Khalan lâcher les jambes de son ami. Et continue de porter ses jambes tu veux, c'est bon pour la circulation du sang à ce qu'on dit. Khalan entendit une autre personne derrière lui tomber à genoux et vomir bruyamment, certainement à cause du spectacle et de l'odeur affreuse qui empestait. C'était une femme.
- 'tain Melux, tu me feras le plaisir de nettoyer ça avant de partir, j'aime pas salir les endroits publics, lâcha Taro, ravi d'avoir un peu d'action à se mettre sous la dent, et surtout impatient de voir à quoi leur nouvelle piste allait les mener.
- Bon je vais faire vite coco, on recherche deux flicouzes qui s'habillent style Columbo, c'est bien ça hein ?". Et il se tourna vers Melux. Elle s'était mise à quatre pattes pour vomir mais avait glissé et des tâches de sang s'étaient ajoutées aux résidus poisseux du vomi sur son visage.
- Charmante, pensa Taro puis il continua. Je t'avertis mec, on vient de se farcir au moins cinq heures de marche et j'ai pris autant de flotte sur la gueule qu'en 20 années de douche. Soit tu sais quelque chose et tu le dis, soit je te tue. Y'a suffisamment de cadavres ici pour que les gens pensent que c'est une secte qui a organisé un auto suicide.
- Pléonasme dit Melux.
- Vas-y doucement avec les insultes quand même Mel, faut pas lui faire peur.
En temps normal, Khalan aurait lâché les jambes de son ami, aurait fait volte face et aurait dégainé à la vitesse du son. En temps normal. Oui mais voilà, il venait de croiser deux types beaucoup plus rapides que lui -il se rappela la vitesse impressionnante à laquelle la main du premier flic était montée à son flingue dans la pièce d'armes- et il n'avait plus autant confiance en ses réflexes. Qui plus est face à ce type, qui semblait connaître les deux inspecteurs.
- Ok ok... Vous voyez les morts autour de vous...
- Non, mais maintenant que tu le dis ! cracha cyniquement Taro.
- C'est eux. C'est eux qui ont tué tout le monde. Khalan tenta de se rappeler les noms qu'il avait entendu. Anustu et Zouf.
Le hoquet de Melux s'interrompit au son de ce nom. Dieu merci, il est encore vivant pensa-t-elle.
- Continue.
- Je...j'en sais pas plus. Ils sont juste venus ici et ont commencé à mitrailler tout le monde, j'avais jamais vu ces types avant. Je les juste entendu parler à la fin.
- Pourquoi c'est parti en fusillade ? demanda, Taro, visiblement énervé.
- Je sais pas j'te dis !
Le coup partit du revolver de Taro. La main gauche de Khalan explosa dans une gerbe de sang et ce dernier s'écroula par terre, hurlant sous la douleur.
- Arrête de gémir ou je t'en mets une deuxième, ajouta sèchement Taro.
- Je...je sais rien, je te jure ! Je sais pas pourquoi ils sont venus ici !
A ce stade là, les malheureux avouaient tout, même les secrets les plus intimes qui hantent le coeur d'un homme, comme par exemple, l'envie de sucer une queue, juste une fois dans sa vie, pour voir ce que ça fait. Il disait la vérité, il ne savait pas.
- Ok ok. Tu vas me dire où est-ce qu'ils sont partis alors. Réfléchis bien à la réponse si tu veux garder l'autre main.
- Y'avait un troisième flic, répondit Khalan, encore allongé au sol, d'une voix entrecoupée. Il leur a dit qu'il allait les amener chez un médecin.
- Un troisième flic et un médecin demanda Taro ?
- Oui...ils connaissaient pas le troisième flic mais il était en planque ici. Le médecin c'était parce qu'un des deux poulets est blessé.
- Qui ! cria presque Melux.
- Je...je sais pas...me rappelle plus.
- Peu importe interrompit Taro qui d'un geste de la main, ordonna à Melux de se taire.
- Tu vas nous dire où se trouve ce médecin, reprit-il.
- J'aurais bien voulu mais...
- Mais quoi ?
- Mais y'a jamais eu de médecin à Loki.
Presti- Ado en éveil
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Re: Les fanfict, ça own.
Episode 12 - L'ami de la nuit.
17 janvier. 20h15. Commissariat de Chaos.
"Non mais tu te fous de ma gueule ! Deedo vient de me dire que t'as deux semaines de retard sur ton foutu rapport", cria Link en tapant du poing sur son bureau.
Koisha avait toujours détesté ces convocations dans le bureau du comissaire, ça ne lui rappelait que trop l'ambiance scolaire, c'est d'ailleurs pour ça qu'il avait quitté l'école à l'âge de 12 ans.
"Désolé boss...fit Koisha, les yeux rivés sur ses propres pieds.
- Faut que tu m'expliques un truc reprit Link et il regarda brièvement sa montre. Il est huit heures et demi et comme tous les soirs à cette heure-ci, t'es encore au bureau. Et malgré ça, t'as jamais rendu tes rapport en temps et en heure !
- Je vous l'ai déjà dit boss, c'est une affaire compliquée, maugréa Koisha.
La vérité était ailleurs. Plus précisément dans le bureau de Meuble où Koisha et ce dernier se réunissaient tous les soirs pour mater Lavu Lavu Story!!, la première émission de télé réalité avec des personnages d'animés.
- Compliquée mon cul, c'est un putain de suicide ! hurla Link.
- Oui je sais bien mais on dirait que le coupable a disparu dans la nature.
Koisha eût du mal à réprimer un fou rire. Il pria pour que Link lui dise de sortir du bureau. Ses prières furent exaucées, l'action divine se manifesta en la sonnerie stridente du téléphone.
- Bon allez casse toi fit Link accompagnant sa phrase d'un mouvement empli de mépris du revers de la main. Quand il fut de nouveau seul dans le bureau, il décrocha le combiné.
- Commissaire Link, je vous éc...
- Epargne moi le barratin tu veux.
- Putain mais qu'est-ce que vous avez tous à m'appeler ici ! Je vous ai pourtant bien dit de jamais m'appeler au bureau !!
- C'est qui ces deux flics à Loki ?
Link comprit qu'ils étaient toujours vivants et maudit intérieurement Eden.
- Ils ont été envoyé pour enquêter sur la mort du journaliste.
- Je croyais qu'on avait un marché monsieur le commissaire ?
- Ecoute Zerg, je fais pas ce que je veux ici, je suis pas le président. J'ai reçu l'ordre d'en haut de mettre en marche une enquête. J'ai encore moins intérêt que toi à ce qu'on trouve ce que ce fouine merde avait découvert.
- Pourquoi ne pas m'avoir averti qu'on allait avoir tes flics sur le dos ?
- Je voulais pas que ça s'ébruite. Sans vouloir te manquer de respect, tes hommes, c'est pas ce qui se fait de mieux en matière de discrétion.
- Ce qui se trouve à Loki ne regarde que moi, je croyais qu'on était d'accord.
- Oui, oui, bon passons. Je les ai pas envoyé pour qu'ils reviennent vivants de Loki. J'ai engagé un pro, un ancien de la garde personnelle du général Luno. Ce n'est plus qu'une question de minutes avant qu'il se débarasse d'eux.
- Hmm, c'est à ce super pro que t'as demandé qu'on refile des armes parce qu'il avait perdu les siennes ?
- Oui répondit Link, gêné.
- Tiens, c'est bizarre, enchaîna Zerg. Khalan m'a dit que c'était en fait -il fit une courte pause- une putain de taupe.
- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes bordel ?
- Non qu'est-ce que tu racontes toi, petit flicouze de merde.
C'était la première fois que Zerg s'adressait à Link sur ce ton. Il y'avait le relent de tant d'années de mafia et de haine de la police dans sa voix.
- Je t'emmerde. J'ai envoyé ces flics parce que j'étais obligé de le faire. Et j'ai envoyé mon tueur pour se débarasser DISCRETEMENT d'eux. Tu saisis ? C'est pour ça que j'ai pas fait appel à toi et à tes hommes, la dis-cré-tion.
- Ca tient pas debout.
- Qu'est-ce qui ne tient pas debout hurla presque Link, excédé par la conversation.
- Pourquoi enverrais-tu tes meilleurs hommes ici pour qu'ils découvrent un secret que tu veux garder caché ? Pourquoi ne pas envoyer deux fiottes que même un canard pourrait tuer. Sans perdre ses armes.
- Mes meilleurs hommes ?
- D'après ce qu'on m'a dit, ils se débrouillent pas mal oui, répondit Zerg qui parlait toujours avec le plus grand calme du monde.
- C'est pas une question d'aptitude. Ils me sortent par les trous de nez, j'en peux plus de leur numéro de Starsky et Hutch, ils ont plus de procès que les types qu'ils foutent en prison. Aucun respect des procédures, aucun respect de l'autorité, aucun respect de la loi et vu la façon dont ils s'habillent, je doute qu'ils se respectent eux-mêmes. Alors ptêt qu'à Loki, ils se fondent parfaitement dans le paysage, mais dans la police de Chaos, une putain de ville civilisée -et il insista bien sur ce dernier mot-, ils ont pas leur place.
- Donc tu veux me faire croire que tu risques aussi gros juste pour te débarasser de deux types qui t'insupportent au boulot ?
- Oui. Et je risque rien du tout. Le tueur que j'ai engagé est un pro, pas un numéro de cirque.
Zerg ne prit pas la peine de souligner encore une fois que le soit disant pro avait perdu on ne sait comment toute son artillerie. Il ne croyait pas un mot de ce que Link disait, Khalan lui avait dit qu'il les avaient entendu discuter tous les trois, le type n'était certainement pas venu à Loki pour les descendre. Il n'aimait pas ça, le marché qu'il avait avec Link lui permettait d'avoir une assise totale sur Loki mais ce dernier avait voulu le baiser et il allait le regretter. C'était fâcheux mais pas dramatique, le gros con qui prendrait sa place serait sûrement tout aussi corruptible.
- Ok, ok je te crois, lâcha finalement Zerg.
Link souffla.
- Bon surtout ne faites rien, je me charge de tout et je te tiens au courant, répondit Link.
- Ciao, dit Zerg et il raccrocha avant même que son interlocuteur ait eu le temps de répondre.
Il tourna légèrement la tête vers la gauche et sans lâcher le combiné des yeux dit d'une voix sans ton.
- Appelle Khalan, qu'il parte à Chaos sur le champ et qu'il me débarasse de ce fumier. Dis aux autres de continuer de chercher les trois flics.
17 janvier. 20h37. Quelque part, à Loki.
Le véhicule s'arrêta devant la façade imposante d'un immeuble.
"Voilà c'est ici, fit Eden. C'est pas un médecin...normal si vous voyez ce que je veux dire.
- C'est quoi, un véto lâcha Zouf ?
- Ca m'étonnerait fit Anutsu en faisant un geste de la tête vers les gardes du corps à l'entrée de l'immeuble.
- Faites moi confiance fit Eden en descendant de la fourgonette. Ils se retrouvèrent devant les molosses de l'entrée qui s'étaient crispés à leur approche, Eden s'approcha de l'un deux et lui murmura quelque chose, Ce dernier prit son téléphone puis, après une courte conversation fouilla Eden et le délesta de son arme.
Eden se retourna vers les inspecteurs :
- Ils vont vous fouiller...
- Pour vérifier si on a bien notre carte Vitale ? l'interrompit Zouf.
- ...il faut laisser les armes à l'entrée, juste une question de sécurité.
Anutsu n'aimait pas ça mais il n'avait pas vraiment le choix, son épaule lui faisait de plus en plus mal et la tache de sang sur ses vêtements semblait s'aggrandir à vue d'oeil. Zouf maugréa mais coopéra, ne voulant pas laisser son ami dans un tel état plus longtemps.
Ils montèrent dans un ascenceur après avoir traversé un hall en damier noir et blanc, plongé dans l'obscurité. L'ascenseur s'arrêta et les deux types en costume les poussèrent légèrement vers l'extérieur.
- Allez-y, le bureau se trouve au fond du couloir.
- Vous venez pas avec nous ? fit Zouf'
Mais le type ne répondit pas. La porte de l'ascenceur se referma, laissant les trois flics à ce qui semblait être le dernier étage de l'immeuble.
- Putain j'aime pas ça, lâcha Zouf'. Je sens pas cet endroit.
- T'inquiètes pas, tout ça c'est pour la sécurité du médecin, t'as pas idée du nombre de sauvages qu'il y'a à Loki, répondit Eden d'une voix aussi neutre que possible.
Ils traversèrent un long couloir en silence et s'arreterent devant ce qui était la seule porte de l'étage. Ils entrèrent dans le même bureau où Lindal était entré quelques minutes avant de mourir et ressentirent la même sensation de calme apaisant quand leur chaussures s'enfoncèrent dans la moquette épaisse d'un bureau plongé dans une semi obscurité.
- Bien. Voilà mes inspecteurs, fit un individu assis au bureau qui trônait au milieu de la pièce et dont la lumière basse empêchait de distinguer le visage.
- Je...vous...n'êtes pas médecin c'est ça, bégaya Zouf.
- Exact.
- Zerg, lâcha Anutsu en tournant doucement la tête vers Eden. On s'est fait avoir comme des bleus par ce type, pensa-t-il.
- Exact. Joli stratagème, fit Zerg en s'adressant à Eden. Laissez-moi vous expliquer chers amis de Chaos. Il s'avère que notre ami ici présent n'est pas vraiment flic comme vous le pensiez, comme je le pensais aussi avant qu'il ne vous amène d'ailleurs. C'est juste un tueur à gages qui bosse pour le même patron que vous.
- Qu...quoi ? lâcha Anutsu incrédule.
- Foutaises.
- Pas tant que ça Zouf, répondit Eden qui avait un tout autre regard maintenant qu'il dominait les deux inspecteurs. C'est Link qui m'a envoyé pour vous tuer. Apparemment, très peu de monde a intérêt à ce que vous tiriez cette affaire au clair.
- Putain d'enfoiré de... fit Zouf prêt à bondir sur Eden.
- Du calme messieurs.
- Ferme ta putain de gueule toi, cria Anutsu.
Une moue de dégoût apparut sur le visage de Zerg, il ne supportait pas ce genre d'individus primaires. Il leva légèrement la main droite. Tout alla très vite à partir de ce moment, Anutsu vit une lame briller dans l'obscurité derrière le bureau de Zerg et se jeta par terre par instinct, le couteau se ficha une seconde plus tard dans la tapisserie murale.
Il y'avait un putain de type derrière et on l'a pas vu. On l'a pas vu.
- Zouf mets toi à couvert !
Zouf lui s'était précipité sur Eden un peu avant que Zerg ne lève la main et l'avait projeté contre le mur. Il le martelait désormais de coup avec une violence bestiale, comme si Zerg n'avait plus d'importance, comme si le fait qu'ils soient pris au piège dans ce repaire de mafieux n'avait plus d'importance, comme si son orgueil blessé était la seule chose qui comptait. Il n'entendit pas les cris d'Anutsu. Il ne vit pas le deuxième éclat de lame briller. Mais il sentit bien le froid glacial de la lame pénétrer sa gorge et le sang chaud se répandre sous ses vêtements.
Anutsu se releva prestement et se rua vers le bureau, il y'avait un type caché derrière ce foutu bureau et même s'il ne le voyait pas encore, il allait lui faire sa fête. Quand il arriva à la hauteur de la petite lampe hallogène, il put distinguer la silhouette qui se tenait adossée au mur. Il le reconnut tout de suite. Musashi. L'homme qui avait tué John Fidgerald Kennou , l'ami de la nuit, comme le surnommait les spécialistes, surnom faisant référence à son travail d'assassin toujours exécuté dans le noir. Il arriva à sa hauteur. Mais ce dernier avait déjà sorti un troisième couteau et s'apprêtait à le lancer, Anutsu, déjà lancé ne put esquiver et prit l'arme blanche au niveau du foie avant de finir sa course sur Musashi, Ils perdirent tout deux l'équilibre.
Tout devint flou pour Zouf, il crut voir Eden se relever puis prendre la fuite par la même porte par laquelle ils étaient entrés mais ça n'avait plus d'importance. Il ne savait pas d'où le coup était venu, il n'avait rien vu, il ne comprenait pas. Il allait mourir maintenant, c'était à son tour de tomber, après tous les anonymes qui étaient tombés devant lui, c'était son tour. Son tour. Il tituba et perdit conscience.
Musashi se releva et s'empara de la gorge d'Anutsu avec ses deux mains mises en étau. L'inspecteur déjà bien mal en point essaya de se défaire mais il n'avait pas la même condition physique que l'assassin. Non seulement il commençait à manquer d'oxygène mais les mains de Musashi allaient lui broyer le cou, il perdait toutes ses forces et les coups qu'il envoyait allait mollement mourir sur le visage en transe de Musashi. Alors c'était la fin. La fin de l'enquête, la fin de sa vie. Il baissa les yeux avant de les fermer éternellement mais un dernier "détail" attira son attention, le manche du coouteau qui dépassait du côté droit de son abdomen, Il ne réfléchit pas, Il extirpa d'un coup sec le couteau de son ventre et utilisa ses dernières forces pour l'enfoncer dans l'abdomen de Musashi, Jamais poignarder quelqu'un ne lui avait semblé si difficile, non pas qu'il ait déjà eu le loisir de s'adonner à cette pratique auparavant mais il eût l'impression d'avoir à enfoncer un couteau dans un mur de pierre tellement les forces lui manquaient. Mais ce fut suffisant pour que Musashi relâche son étreinte, surpris par la douleur. Anutsu sortit le couteau avec suffisamment d'angle pour entailler la chair autour de la plaie et l'enfonça plus haut, plus fort, cette fois-ci, Ils s'effondrèrent tous les deux au sol, Musashi dont le corps était pris de convulsions et Anutsu, totalement à bout de souffle, respirant comme une baleine asthmatique, continuant de marteler le corps de Musashi de coups de couteaux.
La pluie de coups s'arrêta soudainement et Eden entendit le bruit sourd d'un corps qui s'effondre à côté de lui. Il abandonna sa position recroquevillée et vit avec horreur le visage de celui qui le tabaissait quelques secondes plus tôt, se battre contre la mort. Peu importe ce que vous éprouvez pour une personne, les yeux d'un type aux portes de la mort, les yeux d'une bête apeurée, ne peuvent qu'inspirer de la pitié. Le cri d'Anutsu le fit cependant vite revenir à la réalité. Le deuxième flic se battait avec un type sorti de nulle part, certainement le gars qui avait envoyé Zouf au pays des merveilles. Eden se précipita hors du bureau, courant à toute vitesse dans l'étroit couloir, en oubliant les contusions que lui avait laissé Zouf avant de rendre l'âme. Il s'arrêta devant l'ascenceur et appuya sur le bouton, il avait voulu prendre l'escalier, plus sûr moyen de s'échapper mais il n'y en avait pas. Putain, ils font comment quand y'a une panne d'ascenceur.
Cette réflexion lui inspira une idée soudaine et il commença à taper violemment du pied sur le bouton, jusqu'à ce que celui-ci ne s'encastre complètement dans le petit boitier métallique sur lequel il était incrusté. Quelques secondes plus tard, l'ascenceur arriva, il jeta un dernier coup d'oeil au couloir, il n'entendait plus aucun bruit venant du bureau, puis il s'engouffra dans l'ascenceur.
Les souffles de sa respiration se firent moins rauques, plus espacés. Anutsu se releva doucement. Un silence dérangeant régnait désormais dans le bureau. Il baissa les yeux et regarda le corps inerte de l'assassin, le visage de celui-fi figé dans une dernière grimace de douleur.
Il se dirigea lentement vers le corps de Zouf, à l'autre bout de la pièce et s'agenouilla contre celui-ci. Le couteau de Musashi était resté fiché dans la gorge de son partenaire dont les yeux étaient encore ouverts. Il ferma les paupières de son ami d'une caresse de la main. Il releva la tête, il ne sait pas combien de temps il resta là, scrutant le néant, se demandant comment il allait pouvoir sortir de ce bureau, comment il allait pouvoir y laisser sa moitié. Qu'est-ce qu'il ferait ensuite ? Est-ce que ça avait seulement de l'importance ? Est-ce que quoique ce soit dans ce putain de monde avait désormais de l'importance ?
Il se releva en ayant l'impression de laisser son corps près de celui de Zoufouille, comme une âme s'extirperait de son enveloppe charnelle. Il retourna vers le corps de Musashi qu'il fouilla mais l'assassin n'avait apparemment que des couteaux. Il en prit un et sortit du bureau.
17 janvier. 20h15. Commissariat de Chaos.
"Non mais tu te fous de ma gueule ! Deedo vient de me dire que t'as deux semaines de retard sur ton foutu rapport", cria Link en tapant du poing sur son bureau.
Koisha avait toujours détesté ces convocations dans le bureau du comissaire, ça ne lui rappelait que trop l'ambiance scolaire, c'est d'ailleurs pour ça qu'il avait quitté l'école à l'âge de 12 ans.
"Désolé boss...fit Koisha, les yeux rivés sur ses propres pieds.
- Faut que tu m'expliques un truc reprit Link et il regarda brièvement sa montre. Il est huit heures et demi et comme tous les soirs à cette heure-ci, t'es encore au bureau. Et malgré ça, t'as jamais rendu tes rapport en temps et en heure !
- Je vous l'ai déjà dit boss, c'est une affaire compliquée, maugréa Koisha.
La vérité était ailleurs. Plus précisément dans le bureau de Meuble où Koisha et ce dernier se réunissaient tous les soirs pour mater Lavu Lavu Story!!, la première émission de télé réalité avec des personnages d'animés.
- Compliquée mon cul, c'est un putain de suicide ! hurla Link.
- Oui je sais bien mais on dirait que le coupable a disparu dans la nature.
Koisha eût du mal à réprimer un fou rire. Il pria pour que Link lui dise de sortir du bureau. Ses prières furent exaucées, l'action divine se manifesta en la sonnerie stridente du téléphone.
- Bon allez casse toi fit Link accompagnant sa phrase d'un mouvement empli de mépris du revers de la main. Quand il fut de nouveau seul dans le bureau, il décrocha le combiné.
- Commissaire Link, je vous éc...
- Epargne moi le barratin tu veux.
- Putain mais qu'est-ce que vous avez tous à m'appeler ici ! Je vous ai pourtant bien dit de jamais m'appeler au bureau !!
- C'est qui ces deux flics à Loki ?
Link comprit qu'ils étaient toujours vivants et maudit intérieurement Eden.
- Ils ont été envoyé pour enquêter sur la mort du journaliste.
- Je croyais qu'on avait un marché monsieur le commissaire ?
- Ecoute Zerg, je fais pas ce que je veux ici, je suis pas le président. J'ai reçu l'ordre d'en haut de mettre en marche une enquête. J'ai encore moins intérêt que toi à ce qu'on trouve ce que ce fouine merde avait découvert.
- Pourquoi ne pas m'avoir averti qu'on allait avoir tes flics sur le dos ?
- Je voulais pas que ça s'ébruite. Sans vouloir te manquer de respect, tes hommes, c'est pas ce qui se fait de mieux en matière de discrétion.
- Ce qui se trouve à Loki ne regarde que moi, je croyais qu'on était d'accord.
- Oui, oui, bon passons. Je les ai pas envoyé pour qu'ils reviennent vivants de Loki. J'ai engagé un pro, un ancien de la garde personnelle du général Luno. Ce n'est plus qu'une question de minutes avant qu'il se débarasse d'eux.
- Hmm, c'est à ce super pro que t'as demandé qu'on refile des armes parce qu'il avait perdu les siennes ?
- Oui répondit Link, gêné.
- Tiens, c'est bizarre, enchaîna Zerg. Khalan m'a dit que c'était en fait -il fit une courte pause- une putain de taupe.
- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes bordel ?
- Non qu'est-ce que tu racontes toi, petit flicouze de merde.
C'était la première fois que Zerg s'adressait à Link sur ce ton. Il y'avait le relent de tant d'années de mafia et de haine de la police dans sa voix.
- Je t'emmerde. J'ai envoyé ces flics parce que j'étais obligé de le faire. Et j'ai envoyé mon tueur pour se débarasser DISCRETEMENT d'eux. Tu saisis ? C'est pour ça que j'ai pas fait appel à toi et à tes hommes, la dis-cré-tion.
- Ca tient pas debout.
- Qu'est-ce qui ne tient pas debout hurla presque Link, excédé par la conversation.
- Pourquoi enverrais-tu tes meilleurs hommes ici pour qu'ils découvrent un secret que tu veux garder caché ? Pourquoi ne pas envoyer deux fiottes que même un canard pourrait tuer. Sans perdre ses armes.
- Mes meilleurs hommes ?
- D'après ce qu'on m'a dit, ils se débrouillent pas mal oui, répondit Zerg qui parlait toujours avec le plus grand calme du monde.
- C'est pas une question d'aptitude. Ils me sortent par les trous de nez, j'en peux plus de leur numéro de Starsky et Hutch, ils ont plus de procès que les types qu'ils foutent en prison. Aucun respect des procédures, aucun respect de l'autorité, aucun respect de la loi et vu la façon dont ils s'habillent, je doute qu'ils se respectent eux-mêmes. Alors ptêt qu'à Loki, ils se fondent parfaitement dans le paysage, mais dans la police de Chaos, une putain de ville civilisée -et il insista bien sur ce dernier mot-, ils ont pas leur place.
- Donc tu veux me faire croire que tu risques aussi gros juste pour te débarasser de deux types qui t'insupportent au boulot ?
- Oui. Et je risque rien du tout. Le tueur que j'ai engagé est un pro, pas un numéro de cirque.
Zerg ne prit pas la peine de souligner encore une fois que le soit disant pro avait perdu on ne sait comment toute son artillerie. Il ne croyait pas un mot de ce que Link disait, Khalan lui avait dit qu'il les avaient entendu discuter tous les trois, le type n'était certainement pas venu à Loki pour les descendre. Il n'aimait pas ça, le marché qu'il avait avec Link lui permettait d'avoir une assise totale sur Loki mais ce dernier avait voulu le baiser et il allait le regretter. C'était fâcheux mais pas dramatique, le gros con qui prendrait sa place serait sûrement tout aussi corruptible.
- Ok, ok je te crois, lâcha finalement Zerg.
Link souffla.
- Bon surtout ne faites rien, je me charge de tout et je te tiens au courant, répondit Link.
- Ciao, dit Zerg et il raccrocha avant même que son interlocuteur ait eu le temps de répondre.
Il tourna légèrement la tête vers la gauche et sans lâcher le combiné des yeux dit d'une voix sans ton.
- Appelle Khalan, qu'il parte à Chaos sur le champ et qu'il me débarasse de ce fumier. Dis aux autres de continuer de chercher les trois flics.
17 janvier. 20h37. Quelque part, à Loki.
Le véhicule s'arrêta devant la façade imposante d'un immeuble.
"Voilà c'est ici, fit Eden. C'est pas un médecin...normal si vous voyez ce que je veux dire.
- C'est quoi, un véto lâcha Zouf ?
- Ca m'étonnerait fit Anutsu en faisant un geste de la tête vers les gardes du corps à l'entrée de l'immeuble.
- Faites moi confiance fit Eden en descendant de la fourgonette. Ils se retrouvèrent devant les molosses de l'entrée qui s'étaient crispés à leur approche, Eden s'approcha de l'un deux et lui murmura quelque chose, Ce dernier prit son téléphone puis, après une courte conversation fouilla Eden et le délesta de son arme.
Eden se retourna vers les inspecteurs :
- Ils vont vous fouiller...
- Pour vérifier si on a bien notre carte Vitale ? l'interrompit Zouf.
- ...il faut laisser les armes à l'entrée, juste une question de sécurité.
Anutsu n'aimait pas ça mais il n'avait pas vraiment le choix, son épaule lui faisait de plus en plus mal et la tache de sang sur ses vêtements semblait s'aggrandir à vue d'oeil. Zouf maugréa mais coopéra, ne voulant pas laisser son ami dans un tel état plus longtemps.
Ils montèrent dans un ascenceur après avoir traversé un hall en damier noir et blanc, plongé dans l'obscurité. L'ascenseur s'arrêta et les deux types en costume les poussèrent légèrement vers l'extérieur.
- Allez-y, le bureau se trouve au fond du couloir.
- Vous venez pas avec nous ? fit Zouf'
Mais le type ne répondit pas. La porte de l'ascenceur se referma, laissant les trois flics à ce qui semblait être le dernier étage de l'immeuble.
- Putain j'aime pas ça, lâcha Zouf'. Je sens pas cet endroit.
- T'inquiètes pas, tout ça c'est pour la sécurité du médecin, t'as pas idée du nombre de sauvages qu'il y'a à Loki, répondit Eden d'une voix aussi neutre que possible.
Ils traversèrent un long couloir en silence et s'arreterent devant ce qui était la seule porte de l'étage. Ils entrèrent dans le même bureau où Lindal était entré quelques minutes avant de mourir et ressentirent la même sensation de calme apaisant quand leur chaussures s'enfoncèrent dans la moquette épaisse d'un bureau plongé dans une semi obscurité.
- Bien. Voilà mes inspecteurs, fit un individu assis au bureau qui trônait au milieu de la pièce et dont la lumière basse empêchait de distinguer le visage.
- Je...vous...n'êtes pas médecin c'est ça, bégaya Zouf.
- Exact.
- Zerg, lâcha Anutsu en tournant doucement la tête vers Eden. On s'est fait avoir comme des bleus par ce type, pensa-t-il.
- Exact. Joli stratagème, fit Zerg en s'adressant à Eden. Laissez-moi vous expliquer chers amis de Chaos. Il s'avère que notre ami ici présent n'est pas vraiment flic comme vous le pensiez, comme je le pensais aussi avant qu'il ne vous amène d'ailleurs. C'est juste un tueur à gages qui bosse pour le même patron que vous.
- Qu...quoi ? lâcha Anutsu incrédule.
- Foutaises.
- Pas tant que ça Zouf, répondit Eden qui avait un tout autre regard maintenant qu'il dominait les deux inspecteurs. C'est Link qui m'a envoyé pour vous tuer. Apparemment, très peu de monde a intérêt à ce que vous tiriez cette affaire au clair.
- Putain d'enfoiré de... fit Zouf prêt à bondir sur Eden.
- Du calme messieurs.
- Ferme ta putain de gueule toi, cria Anutsu.
Une moue de dégoût apparut sur le visage de Zerg, il ne supportait pas ce genre d'individus primaires. Il leva légèrement la main droite. Tout alla très vite à partir de ce moment, Anutsu vit une lame briller dans l'obscurité derrière le bureau de Zerg et se jeta par terre par instinct, le couteau se ficha une seconde plus tard dans la tapisserie murale.
Il y'avait un putain de type derrière et on l'a pas vu. On l'a pas vu.
- Zouf mets toi à couvert !
Zouf lui s'était précipité sur Eden un peu avant que Zerg ne lève la main et l'avait projeté contre le mur. Il le martelait désormais de coup avec une violence bestiale, comme si Zerg n'avait plus d'importance, comme si le fait qu'ils soient pris au piège dans ce repaire de mafieux n'avait plus d'importance, comme si son orgueil blessé était la seule chose qui comptait. Il n'entendit pas les cris d'Anutsu. Il ne vit pas le deuxième éclat de lame briller. Mais il sentit bien le froid glacial de la lame pénétrer sa gorge et le sang chaud se répandre sous ses vêtements.
Anutsu se releva prestement et se rua vers le bureau, il y'avait un type caché derrière ce foutu bureau et même s'il ne le voyait pas encore, il allait lui faire sa fête. Quand il arriva à la hauteur de la petite lampe hallogène, il put distinguer la silhouette qui se tenait adossée au mur. Il le reconnut tout de suite. Musashi. L'homme qui avait tué John Fidgerald Kennou , l'ami de la nuit, comme le surnommait les spécialistes, surnom faisant référence à son travail d'assassin toujours exécuté dans le noir. Il arriva à sa hauteur. Mais ce dernier avait déjà sorti un troisième couteau et s'apprêtait à le lancer, Anutsu, déjà lancé ne put esquiver et prit l'arme blanche au niveau du foie avant de finir sa course sur Musashi, Ils perdirent tout deux l'équilibre.
Tout devint flou pour Zouf, il crut voir Eden se relever puis prendre la fuite par la même porte par laquelle ils étaient entrés mais ça n'avait plus d'importance. Il ne savait pas d'où le coup était venu, il n'avait rien vu, il ne comprenait pas. Il allait mourir maintenant, c'était à son tour de tomber, après tous les anonymes qui étaient tombés devant lui, c'était son tour. Son tour. Il tituba et perdit conscience.
Musashi se releva et s'empara de la gorge d'Anutsu avec ses deux mains mises en étau. L'inspecteur déjà bien mal en point essaya de se défaire mais il n'avait pas la même condition physique que l'assassin. Non seulement il commençait à manquer d'oxygène mais les mains de Musashi allaient lui broyer le cou, il perdait toutes ses forces et les coups qu'il envoyait allait mollement mourir sur le visage en transe de Musashi. Alors c'était la fin. La fin de l'enquête, la fin de sa vie. Il baissa les yeux avant de les fermer éternellement mais un dernier "détail" attira son attention, le manche du coouteau qui dépassait du côté droit de son abdomen, Il ne réfléchit pas, Il extirpa d'un coup sec le couteau de son ventre et utilisa ses dernières forces pour l'enfoncer dans l'abdomen de Musashi, Jamais poignarder quelqu'un ne lui avait semblé si difficile, non pas qu'il ait déjà eu le loisir de s'adonner à cette pratique auparavant mais il eût l'impression d'avoir à enfoncer un couteau dans un mur de pierre tellement les forces lui manquaient. Mais ce fut suffisant pour que Musashi relâche son étreinte, surpris par la douleur. Anutsu sortit le couteau avec suffisamment d'angle pour entailler la chair autour de la plaie et l'enfonça plus haut, plus fort, cette fois-ci, Ils s'effondrèrent tous les deux au sol, Musashi dont le corps était pris de convulsions et Anutsu, totalement à bout de souffle, respirant comme une baleine asthmatique, continuant de marteler le corps de Musashi de coups de couteaux.
La pluie de coups s'arrêta soudainement et Eden entendit le bruit sourd d'un corps qui s'effondre à côté de lui. Il abandonna sa position recroquevillée et vit avec horreur le visage de celui qui le tabaissait quelques secondes plus tôt, se battre contre la mort. Peu importe ce que vous éprouvez pour une personne, les yeux d'un type aux portes de la mort, les yeux d'une bête apeurée, ne peuvent qu'inspirer de la pitié. Le cri d'Anutsu le fit cependant vite revenir à la réalité. Le deuxième flic se battait avec un type sorti de nulle part, certainement le gars qui avait envoyé Zouf au pays des merveilles. Eden se précipita hors du bureau, courant à toute vitesse dans l'étroit couloir, en oubliant les contusions que lui avait laissé Zouf avant de rendre l'âme. Il s'arrêta devant l'ascenceur et appuya sur le bouton, il avait voulu prendre l'escalier, plus sûr moyen de s'échapper mais il n'y en avait pas. Putain, ils font comment quand y'a une panne d'ascenceur.
Cette réflexion lui inspira une idée soudaine et il commença à taper violemment du pied sur le bouton, jusqu'à ce que celui-ci ne s'encastre complètement dans le petit boitier métallique sur lequel il était incrusté. Quelques secondes plus tard, l'ascenceur arriva, il jeta un dernier coup d'oeil au couloir, il n'entendait plus aucun bruit venant du bureau, puis il s'engouffra dans l'ascenceur.
Les souffles de sa respiration se firent moins rauques, plus espacés. Anutsu se releva doucement. Un silence dérangeant régnait désormais dans le bureau. Il baissa les yeux et regarda le corps inerte de l'assassin, le visage de celui-fi figé dans une dernière grimace de douleur.
Il se dirigea lentement vers le corps de Zouf, à l'autre bout de la pièce et s'agenouilla contre celui-ci. Le couteau de Musashi était resté fiché dans la gorge de son partenaire dont les yeux étaient encore ouverts. Il ferma les paupières de son ami d'une caresse de la main. Il releva la tête, il ne sait pas combien de temps il resta là, scrutant le néant, se demandant comment il allait pouvoir sortir de ce bureau, comment il allait pouvoir y laisser sa moitié. Qu'est-ce qu'il ferait ensuite ? Est-ce que ça avait seulement de l'importance ? Est-ce que quoique ce soit dans ce putain de monde avait désormais de l'importance ?
Il se releva en ayant l'impression de laisser son corps près de celui de Zoufouille, comme une âme s'extirperait de son enveloppe charnelle. Il retourna vers le corps de Musashi qu'il fouilla mais l'assassin n'avait apparemment que des couteaux. Il en prit un et sortit du bureau.
Presti- Ado en éveil
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